Par Claudette Cormier

dimanche 30 juin 2019

Plus qu'un merle...


Bonjour estival chers amis!

Nous voilà fermement ancrés dans la belle saison comme l’expression populaire le dit. Certes, un peu de chaleur nous fera le plus grand bien pour nos corps physique, mental et émotionnel. Ce n’est pas que j’adore les grandes chaleurs de l’été, cependant, je sais que mon corps demande à prendre une bonne dose de vitamines soleil et un peu la chaleur pour maintenir sa santé. Et ça me fait plaisir!

Chaque été, une de mes joies estivales est d’admirer les oiseaux qui quotidiennement viennent s’alimenter d’insectes sur mon terrain. J’ai l’immense plaisir d’avoir un couple nicheur de Merles d’Amérique, dit rouge-gorge par la société. Chaque jour, j’observe le mâle qui sautille et inspecte la pelouse pour en extraire insectes et vers de terre. J’aime ce merle. Il n’est pas farouche. Lorsque je suis dehors, il me regarde et ne semble pas effrayé outre-mesure. Celui-ci ne fait que se tasser un peu. Il ne garde qu’une marge de manœuvre au cas où il devait s’envoler rapidement. Quant à la femelle, elle est plus craintive que son partenaire. Je ne peux pas l’approcher comme pour le mâle.


Merle d'Amérique, le beau mâle (C. Cormier)

Ah, les merles… Tout le monde les aime. Et avec raison. Au printemps, lorsqu’ils arrivent, c’est la fête pour les humains car nous savons que le printemps est bel et bien arrivé. Et quelle joie de les voir sautiller sur nos pelouses, dos droit, le gros bedon orange saillant, pour ensuite s’arrêter brusquement et arracher du sol un vers de terre qui, ce dernier, résiste à se faire dévorer.


Un beau bedon de merle! (C. Cormier)

Voir des merles me remémore de bons souvenirs. Sans le savoir, c’est ma mère qui m’a initié à l’ornithologie. Un jour d’avril, lors de mon adolescence, j’entends ma mère crier dans la maison, me sollicitant : « Vite! Viens voir! » elle criait pour que je l’entende. J’étais au deuxième étage et j’ai descendu illico me demandant ce qui se passait de si urgent. Par la fenêtre de la porte d’entrée, elle me pointe du doigt un merle qui s’alimente sur la pelouse chez le voisin. Elle me dit : « Regardes! Un rouge-gorge! ». J’avoue que j’étais un peu surprise de l’intensité qu’elle émettait devant l’observation d’un simple oiseau. Ben oui… un merle et après? Je ne savais pas que dans les quelques années qui allaient suivre, j’allais être plus intense qu’elle et devenir l’ornithologue que je suis maintenant. Mon initiation est donc venue de ma mère. En faisant une rétrospection, je lui dois l’intérêt pour les oiseaux et j’hérite de son intensité, pour le meilleur et pour le pire.

Ma mère, qui est décédée depuis plusieurs années maintenant ainsi que mon père, j’aurai toujours dans mon esprit ce souvenir simple mais impérissable. Je lui rends hommage chaque fois que j’observe un merle. En bon acadien, car mes parents venaient de Moncton au Nouveau-Brunswick, je lui dis « Thanks, Mom! Love ya! I miss you! »

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