Par Claudette Cormier

mercredi 22 février 2023

La poule des marais

Bonjour à tous! Lorsque nous fréquentons les divers milieux humides, nous sommes susceptibles d'observer une étrange poule d'eau nommée Foulque d'Amérique. Malgré son apparence, cet oiseau n'est pas un canard. Il appartient à la famille des Rallidés. Dans notre région, cette espèce n'est jamais considérée commune. Elle niche localement aux abords des marais peu profonds ou aux abords des lacs. Puisque nous sommes situés dans la limite nord de son aire de nidification, il est peu probable que nous voyions beaucoup de foulques nicheuses chez nous.

La Foulque d'Amérique dans toute sa splendeur! (C. Cormier)

D'observer une Foulque d'Amérique est souvent une expérience intéressante pour l'observateur. L'oiseau possède une forme de tête bizarre ayant le bec de couleur ivoire. Son plumage est de couleur ardoise foncée, le tête et le cou étant noirâtres. La queue est minuscule et pointue, blanche par en-dessous. Cette espèce vocalise souvent et bouge constamment. Elle ne reste jamais en place, nageant en hochant de la tête en continue avec de nombreuses saccades. Principalement de type végétarien, les foulques plongent sous l'eau afin d'aller chercher des herbages dans le fond du marais. Bref, on ne s'ennuie pas avec une foulque dans les parages.

L'intéressante Foulque d'Amérique (C. Cormier)

Tard l'automne dernier, jusqu'à deux Foulques d'Amérique ont séjourné pendant plusieurs jours dans le marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence. Depuis quelques années, l'espèce ne niche plus à ce site. Les deux oiseaux concernés étaient des migrateurs faisant halte à ce marais. Chose étrange, ils ont adopté la famille de Cygnes trompettes. Les foulques quittaient rarement leur présence. L'opportunisme, vous savez. En effet, en s'alimentant les cygnes faisaient remonter à la surface de l'eau des herbages dont les foulques cueillaient facilement. Avec harmonie, tout le monde s'entendait très bien dans cette circonstance. Cette observation a eu lieu le 22 octobre 2022.

Le plumage est foncé, son oeil est rouge et le bec est ivoire (C. Cormier)

mercredi 15 février 2023

La Bécassine de Wilson

Bonjour à tous! Le 9 octobre 2022, Germain et moi se baladons sur la piste cyclable à Saint-Fulgence afin de recenser les oiseaux. Nous en profitons pour prendre de bonnes bouffées air frais et admirons la nature qui se transforme tout autour de nous en cette période automnale. 

Sur le chemin du retour, un mouvement brusque dans un petit ruisseau attire notre attention. Oh! Une Bécassine de Wilson! Nous figeons sur place afin de l'observer. Aucunement farouche, la bécassine s'adonne à un bref lissage de plumes puis s'alimente intensément. L'oiseau est entouré d'une multitude de confettis constituées de lentilles d'eau vertes, ce qui agrémente joliment la scène.

La Bécassine de Wilson est repérée dans un ruisseau (C. Cormier)

Il va sans dire que son plumage est superbe. Le corps bien grassouillet, l'oiseau arbore sur ses plumes des tons chauds de brun, de roux, de chamois et de gris. Ces couleurs sont accentuées par de forts contrastes de noir. Les teintes s'harmonisent parfaitement. Et que dire de toutes ces rayures, ces chevrons et ces lignes qui se chevauchent avec complexité sur sa robe. Puis, les larges raies foncées sur son dos et sur le dessus de sa tête sont très apparentes et typiques de l'espèce. Mais ce qui impressionne davantage sur l'oiseau est certes le très long bec que la bécassine possède. 

Les larges rayures foncées sur son plumage sont typiques de l'espèce (C. Cormier) 

Grâce a son long bec, elle sonde son instrument dans le fond du ruisseau en imitant le mouvement d'une machine à coudre. L'oiseau recherche des vers et autres arthropodes. Le bout de son bec est très sensible. Dès qu'il touche quelque chose de comestible, hop! la bécassine siphonne la petite bête capturée et l'avale en une fraction de seconde. La vidéo qui suit vous montrera la façon qu'à la bécassine de se nourrir et la vitesse avec laquelle elle avale ses proies.

La bécassine nous surveille de temps en temps (C. Cormier)

Puis elle continue de s'alimenter (C. Cormier)

La bécassine s'alimente tel un mouvement de machine à coudre (C. Cormier)

Germain et moi sommes restés plantés sur place pendant une bonne vingtaine de minutes à la regarder faire. Aux jumelles, la bécassine est tout simplement magnifique. Heureusement, elle a été des plus collaboratrice. Suite à cette séance d'observation très agréable, nous sommes partis en douce, question de ne pas l'effaroucher dû aux mouvements de notre part. Aujourd'hui, nous avons été chanceux de pouvoir l'observer de près, car habituellement, les bécassines sont bien camouflées dans la végétation et hors de vue. Il y a des jours où certains oiseaux se laissent admirer à notre plus grand bonheur.

mercredi 8 février 2023

Les bruants en milieu naturel

Bonjour à tous! Lors de la migration des passereaux à l'automne, nous nous souvenons tous d'avoir eu au pied des mangeoires des hordes de Juncos ardoisés et autres espèces de bruants. Nous sommes si habitués de les voir craquer des graines à notre poste d'alimentation, n'est-ce pas? Mais, qu'advient-il des bruants qui ne fréquentent pas les mangeoires? Que font-ils pour survivre durant la période de migration?

La réponse est simple. Les passereaux granivores comptent sur la présence de plantes qui sont en graines au cours de l'automne. En septembre et en octobre, les bruants s'alimentent de ces graines qu'offre la nature en abondance.

Sur cette photographie prise le 9 octobre 2022 à Saint-Fulgence, nous observons un Junco ardoisé posé sur un Eupatoire, une plante ombellifère. Les graines, qui sont chargées en énergie, offrent aux juncos et aux autres bruants des calories pour survivre. Les oiseaux extraits les soies de la plante et bouffent la graine qui est à leur bout. Voilà ce qui se passe en milieu naturel. Mère-Nature s'occupe d'eux! 

Soie au bec, ce Junco ardoisé s'affaire à manger des graines sur un Eupatoire (C. Cormier)

De s'alimenter dans la nature est chose innée chez les oiseaux (C. Cormier)

mercredi 1 février 2023

Être dans le vent

Bonjour à tous! Lors de certaines journées où les vents sont présents, il y a des oiseaux qui aiment en profiter et cela juste pour s'amuser. Il s'agit des Grands Corbeaux. Ces magnifiques corvidés sont passés maîtres dans le vol plané et cela, dans toutes sortes de conditions venteuses. Ils sont merveilleux, beaux et très intelligents les corbeaux. Combien de fois ai-je admiré ces oiseaux planer longuement sans efforts dans le ciel malgré la présence de vents violents. Au-dessus des crêtes montagneuses, ils glissent et se déplacent avec grande aisance en battant peu des ailes. D'observer ces corvidés en vol est un ravissement pour nous terriens. Aucun bruit de moteur émis. Aucune pollution jetée dans l'air. Pas d'aéroports bouchonnés avec du monde stressé et pressé. Pas besoin de passeports. Pas de baguage à transporter. Les Grands Corbeaux et les autres oiseaux jouissent d'une grande liberté. 

Des Grands Corbeaux qui planent à haute altitude (image très agrandie!) (C. Cormier)

Saviez-vous que les Grands Corbeaux adorent s'amuser? Lorsqu'ils ne sont pas en survie, qu'ils ont la panse pleine, ils adorent utiliser les vents modérés ou forts pour faire du surplace le long des flancs de montagnes, là où le vent fouette la paroi. Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, plusieurs dizaines de corbeaux séjournant au site d'enfouissement à Hébertville-Station nous ont encore montré tout leur savoir-faire en tant que spécialistes du vol. 

Les corbeaux s'amusent dans le vent au flanc de la structure (C. Cormier)

Le 23 septembre 2022, bon nombre de ces oiseaux jouait dans le vent en utilisant la paroi d'une structure de métal pyramidal pour s'offrir des moments de plaisir à voler. Tels des cerfs-volants, les oiseaux dandinent librement dans les airs et font des yo-yo aériens. C'est émerveillant de les voir faire. Ils s'amusent réellement. La prochaine vidéo illustrera mes propos.

Le plaisir de voler et de planer! (C. Cormier)

N.B. En février, je vais n'émettre qu'un article par semaine, soit les mercredis.