Par Claudette Cormier

mercredi 26 juillet 2023

Dans ma nouvelle cour...

Bonjour à tous! Cela fait déjà deux mois que Germain et moi vivons dans notre nouvelle résidence à Saint-Fulgence. Ce que le temps file vite, c'est incroyable! Vous me connaissez. Mon plaisir d'été est de scruter mon environnement immédiat. Le jour, j'aime effectuer des safari-photo dans ma cour. J'observe les différentes espèces de plantes ainsi que les oiseaux qui passent ou qui nichent dans le secteur. Puis, je mets du temps à inspecter les fleurs afin de découvrir les nombreux insectes qui s'y trouvent dedans. C'est pour moi un immense bonheur de faire cette activité en juin, juillet et août. Profiter de l'été, c'est cela pour moi. Ce sont des plaisirs pour naturalistes! 

Aujourd'hui, je vous partage beaucoup de photographies des faits saillants de mes excursions dans la cour! Permettez-moi de laisser les images parler d'elles-mêmes.

Ce Merle d'Amérique a adopté le sommet d'un foyer pour chanter et la pelouse était sa zone de chasse (C. Cormier)

Cette Tourterelle triste a chanté sur le pignon de la maison. Un couple a niché tout près (C. Cormier)

Ce Bruant familier a pris l'habitude de se poser sur le garde de la galerie. Il a niché dans un cèdre adjacent à la résidence (C. Cormier)

Ce beau Colibri à gorge rubis mâle est un régulier à l'auge (C. Cormier)

Cette Petite Buse a capturé une énorme couleuvre! (C. Cormier)

Cette très belle limace se déplaçait derrière la maison sur un cran rocheux (C. Cormier)

Cette jolie Argynnis cybele se délectait de nectar sur une Vesce jargeau (C. Cormier)

Un insecte se rapproche d'un micro-papillon nommé Schreckensteinia erythriella. Essayez de prononcer ce nom d'un trait! (C. Cormier)

Et durant la nuit, au pied des mangeoires... Un gros Raton-laveur mangeur de graines de tournesol! (C. Cormier)

Voilà pour le moment les amis! Profitez de vos vacances et prenez soin de vous! Je vous reviens bientôt! 

mardi 18 juillet 2023

Des nouvelles de la famille de Cygnes trompettes

Bonjour à tous! Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis un mois concernant la famille de Cygnes trompettes. Le 17 juin dernier, Germain et moi sommes rendus à la cache d'en bas qui donne une vue intéressante sur le marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence. Durant cette soirée, l'ambiance était zen et au beau calme, favorisant la détente.

Voici la vue à partir de la cache au pied du marais (C. Cormier)

La soirée était douce et agréable (C. Cormier)

À cet endroit, nous avons pu observer la famille de cygnes. Les adultes commençaient à sortir la famille et se promener sur le marais. Cette année, la dame a pondu neuf oeufs qui ont tous éclos. Lorsque les jeunes naissent, les adultes deviennent très protecteurs et attentionnés face à leur progéniture. Ce sont de bons parents.

C'est l'heure du repas! (C. Cormier)

Les adultes amènent les jeunes dans un autre coin du marais (C. Cormier)

Tous les jeunes sont en sécurité entre papa et maman (C. Cormier)

Une scène attendrissante où l'unité règne... (C. Cormier)

En juillet, il y a un bémol. Tout porte à croire que l'un des jeunes soit rejeté de la part des adultes. Il ne fait plus partie du groupe. La cause la plus probable est que ce jeune soit malade. Ainsi, les parents le garde à distance. Cela afin de possiblement ne pas contaminer la famille. Chez les oiseaux, c'est un mécanisme de protection et de survie. Alors, voilà où la situation en est rendue pour le moment. 

Pour le moment, mes activités ornithologiques en juillet sont au point néant. Soit qu'il fasse trop chaud, soit qu'il pleuve, soit le smog dense est présent. Sur plusieurs jours, je vis de nuit. C'est le bon moment où je recense les papillons nocturnes. Et vive la fraîcheur! 

Mon premier Halysidota tessellaris (C. Cormier)

Bonnes vacances chers amis! Prenez soin de vous autres! Je vous reviens bientôt!

lundi 10 juillet 2023

À vos lumières!

Bonjours à tous! Ce que j'aime faire durant la belle saison est de recenser les papillons nocturnes. « Comment, certain d'entre vous direz? Bah! Les papillons de nuit, c'est brun ou c'est gris. C'est poilu et ce n'est pas beau. »

O.K. Vous avez raison. Oui. Il y en a des bruns, des gris et des noirs. Je vous l'accorde. Mais, est-ce que vous avez pris le temps de les regarder de près? La forme des papillons et la texture de leurs ailes pourraient grandement vous surprendre. À titre d'exemple, je vous en montre quelques-uns.

Raphia frater de son nom en latin... On dirait du velours, non? (C. Cormier)

Morrisonia latex : Regardez-moi cette frange dorée au bout des ailes (C. Cormier)

Triphosa haesitata : Un papillon brun aux légers contrastes (C. Cormier)

Eutrapela clemataria : Il ressemble beaucoup à un feuille d'automne (C. Cormier)

Dypterygia rozmani : Un beau papillon noir ténébreux au superbe design (C. Cormier)

Durant la nuit, il y a une panoplie de papillons que vous n'imaginez même pas qui existent près de votre demeure et qui sont vraiment superbes. J'avance même à dire que les noctuelles (papillons de nuit) sont souvent plus intéressant à admirer que les papillons diurnes. Pour vous en convaincre, je vous illustre une série de photographies de noctuelles, en espérant vous faire changer d'idée sur le monde ailé nocturne. Vous ne verrez plus les papillons de nuit du même oeil, je vous le garanti!

Paonias exaecata : Il s'agit d'un membre de la famille des sphinx (C. Cormier)

Drepana arcuata : Lui aussi il ressemble à une feuille, très beau il est! (C. Cormier)

Callopistria mollissima : Du velours avec de magnifiques teintes rosées (C. Cormier)

Callopistria mollissima : Le même individu de dos, les pattes en croix! (C. Cormier)

Dryocampa rubicunda : Le corps jaune, une tête de lion et des pattes roses! (C. Cormier)

Harrisimemna tristignata : Comment décrire ce plus que magnifique papillon? (C. Cormier)

Nadata gibbosa : Un papillon de nuit aux ailes orangées (C. Cormier)

Habrosyne scripta : Il semble avoir des hiéroglyphes sur les ailes! (C. Cormier)

Synchlora aerata : Un papillon de nuit vert? Absolument! (C. Cormier)

Synanthedon acerni : Il s'agit d'un papillon aux ailes claires imitant un insecte (C. Cormier)

Hyalophora cecropia : Mon premier H. cecropia à vie le 7 juillet! (C. Cormier)

Il s'agit de notre plus grand papillon de nuit! (C. Cormier)

Dites, est-ce que j'ai réussi à faire changer vos perceptions concernant l'apparence des noctuelles? Je l'espère bien! Tous les papillons de nuit que je viens de vous montrer ont été recensés de la mi-juin à la mi-juillet de cette année. Pas de drap installé. Seulement une lumière de patio. Des papillons, je pourrais vous entretenir pendant des jours. La beauté est sans fin chez les papillons de nuit!

Une lumière, un mur, des papillons à profusion et un H. cecropia en bonus! (C. Cormier)

Pour les observer, quoi de plus simple que d'ouvrir une lumière sur votre galerie durant la nuit où vous pouvez les admirer en direct. Si vous laissez vos lumières allumées toute la nuit, peut-être que le lendemain matin certains papillons dormiront sur un pan de mur de votre demeure. Je vous invite à les admirer au travers de votre lentille de caméra ou de votre cellulaire afin de voir tous les détails. Vous serez émerveillés! La durée de vie d'un papillon nocturne est environ de trois semaines. Donc, au fil de l'été jusqu'à tard l'automne, vous verrez souvent de nouvelles espèces. Les gens demeurant près d'un boisé seront favorisés.

À vos lumières, les amis!

samedi 1 juillet 2023

Sur la route du chaos

Nous sommes le 30 juin 2023. À la veille de la fête de la Confédération, nous sommes en congé. Bien entendu, nous projetons d'aller sur le terrain en ce jour férié. Tout d'abord dès l'aube, la journée commence raide alors que nous nous faisons réveiller par du drôle de bruit à 5h30. Sur le toit de notre résidence, nous entendons à répétition des « BOUM... BOUM...». Le son nous rappel le déplacement d'un écureuil qui coure sur une toiture. Cependant, le pied est trop pesant pour que ce sot ce petit mammifère. Un raton-laveur alors? Non plus. Il n'a rien pour lui là-haut. Par la fenêtre qui est fermée, nous entendons des cris provenant de jeunes Grands Corbeaux. Serait-ce possible que ce soit eux qui font tout ce vacarme? Germain et moi sortons de la chambre à coucher et sortons sur le patio. Oh! Les vilains corbeaux! La famille au grand complet, cinq ou six individus, sautille sur le toit en émettant leurs cris rauques et forts. Puis, je tape fort mes mains afin de les faire partir. Surpris par le bruit soudain, ils quittent le toit en catastrophe de tout bord, tout côté. Les juvéniles s'éloignent vite, s'époumonant de leurs cris gras et comiques. Après cela, plus question de retourner se coucher. On était trop réveillés.

Cela faisant, je me dirige ensuite vers une fenêtre pour tirer les rideaux. BA-DANG! Subitement, les rideaux tombent avec fracas. Quant au pôle à rideaux en métal, il se scinde en deux et résonne un bon moment pendant qu’il roule sur le plancher. Ben voyons… Que se passe-t-il ce matin? 

Haussant les épaules devant ces événements, nous nous habillons et empaquetons les optiques dans la voiture. Notre but aujourd’hui est d’aller excursionner à Hébertville. La veille de ce congé férié, Germain avait proposé qu'on aille faire un bel inventaire d'oiseaux dans cette localité. Au bout d’une heure de route, en arrivant sur les lieux, il pleut. Cette cellule de pluie n'apparaît pas sur la carte radar d’Environnement Canada. Bon. Nous commençons à recenser les oiseaux à l'oreille en restant dans la voiture tout en sirotant nos breuvages chauds. Finalement, après quelques arrêts où nous ne recensons que quelques Bruants chanteurs et des Viréos aux yeux rouges, nous abandonnons le projet. La pluie n'arrête pas. O.K.... Essayons du côté de Métabetchouan. Ce sera peut-être plus chanceux pour nous de nous éloigner des montagnes de la réserve faunique des Laurentides, car Hébertville est situé très près du contrefort. 

Nous sortons de la localité d’Hébertville quelque peu irrité de la chose. Après trente minutes à rouler dans les rangs où la chaussée est très maganée pour se rendre au Grand Marais, voilà qu’en arrivant dans le secteur, nous pénétrons soudain un gros pan de brume épais à couper au couteau qui enveloppe complètement le site! Pffff! Non, mais... Les dieux sont contre nous ce matin.

Puisque les éléments de la nature ne collaborent pas du tout, nous allons déjeuner dans un resto à Métabetchouan. À cause du long congé, le resto est assez plein avec seulement deux serveuses qui pédalaient pour servir tout le monde. Près de nous, une table de six personnes. Dans ce groupe, une dame n'arrête pas de rire très fort. Fatigante à souhait. Chacun de ses rires nous perfore les oreilles. Coû donc! Est-ce qu’elle se pense seule au monde avec sa gang? Germain lui, bouillonne de colère. Pas moyen de relaxer en mangeant. En plus, depuis très tôt ce matin, des ornithologues cherchent à le rejoindre sur son cellulaire pour l’aviser des belles raretés que ceux-ci observent ce matin à Petit-Saguenay. Une matinée ratée. Des excursions ratées. Un déjeuner raté. BOF…

Terminant rapidement notre déjeuner pour sortir au plus vite de ce trop plein de décibels, nous effectuons une tournée autour des bassins de la station d'épuration des eaux usées dans la même localité. Bon. Au moins, il ne pleut pas ici et la brume est levée. Suite à l’observation de quelques nichées de Canards colverts, est-ce qu'on peut dire qu'il n'y avait absolument rien de palpitant? Puis, une Hirondelle bicolore m'a rasé la tête à deux reprises, le vent produit par les ailes me soulevant quelques mèches de cheveux. Nous étions non-loin d'un nichoir. Suite à cette excursion « palpitante », nous nous dirigeons une seconde fois vers le Grand Marais. Enfin, la visibilité est bonne. Mais avec le peu d’oiseaux recensés, rien pour soulever notre moral. Ma motivation de recenser les oiseaux a complètement décrochée. Pu le goût.

Un Urubu à tête rouge qui se repose sur la grange au loin (C. Cormier)

Voici une photo très agrandie de l'oiseau (C. Cormier)

Un beau Bruant des prés qui lançait son chant bourdonnant (C. Cormier)

Abusés par cette journée qui a très mal démarrée, nous troquons l’observation des oiseaux pour l’admiration de plantes vertes. Depuis quelques semaines, je voulais visiter les serres Dame-Nature à Saint-Gédéon, chose qu'on a fait en quittant le Grand Marais. Dans notre cerveau, les rires de la dame au resto résonnent encore. Pendant que Germain cuve ses déceptions dans les rangées de plantes vertes derrière moi, je me délecte en admirant les variétés de plantes. Après avoir fait quelques achats dans ce commerce, nous quittons la région du Lac Saint-Jean. Nous laissons derrière nous cette foutue matinée où rien n’a fonctionné comme prévu. Rendus à Saguenay (arrondissement d’Arvida), nous visitons une autre serre, Boréalis de son nom. Nous avons été bien surpris par la grandeur du commerce et de la variété de leurs produits. Je me promet d'y retourner!

Puis, en roulant vers la maison, le téléphone sonne dans la voiture. C'est le propriétaire de notre ancien appartement qui nous rejoint. Depuis presqu'un mois, nous recherchions mon chevalet pour artiste. Pensant l'avoir perdu pendant le déménagement, Germain a récemment eu une intuition. Il pense avoir juché le chevalet en hauteur dans la remise près des poutres. C'était bien cela. Donc, ce fut un autre imprévu. Nous nous sommes immédiatement rendus à la remise de l’appartement, place que nous ne voulions plus jamais mettre les pieds et avons récupéré le chevalet en question. Heureusement, celui-ci a pu rentrer au complet dans le véhicule, cela par-dessus tout notre attirail d'ornithologues et de nos vêtements pour les au-cas où. Entre nos têtes à l'avant du véhicule, je tenais la tête du chevalet. Il brassait et faisait du bruit lorsque nous roulions dans les rues de Chicoutimi. J’étais très contente de retrouver mon outil de travail! Quelle artiste serais-je sans mon chevalet? C’est comme si je voulais observer les oiseaux sans mes jumelles!

La voiture remplie en longueur, en largeur et en hauteur, nous arrivons à la maison. Bilan du jour : notre banque d'espèces est au plus bas, nous n’avons pas réussi à faire ce qu’on voulait et notre moral tente de remonter la pente. Arrivés à la maison, nous débarquons le tout. Le chevalet sous mes bras, je le dépose dans un coin du salon, contente de le retrouver enfin. Germain lui, repars aussitôt et se dirige vers La Baie pour y observer des oiseaux intéressants et rendre visite à sa mère. La journée se répare tranquillement et les dieux méchants nous lâchent enfin.

Quant à moi, j'étais heureuse d'atterrir dans mon havre de paix et me reposer. Depuis belle lurette, je ne coure plus les raretés et je m’en porte très bien. J’aime prendre mon temps pour contempler, admirer, respirer et jouir de ce qui m’entoure. Cela est dorénavant possible, puisque maintenant nous vivons auprès de la nature et dans un environnement bucolique. Puis durant l’été, délaisse un peu les oiseaux et me concentre sur l’observation des papillons nocturnes. Il s’agit d’un autre merveilleux monde à explorer! 

Voilà donc le récit qui exprime bien ce que nous avons vécu lors de cette foutue journée qui n’en finissait plus de finir avec tout ces imprévus et complications.