Par Claudette Cormier

mercredi 23 novembre 2022

Une épinette, quatre pics

Bonjour à tous! Nous sommes le 19 novembre 2022. Avant que les averses de neige annoncées n'arrivent en après-midi, Germain et moi filons directement à Hébertville-Station. Lors de nos observations, nous entendons soudain un pic tambouriner. Il n'est pas habituel pour les pics de tambouriner à cette période de l'année. Prenant notre attirail photographique, nous nous dirigeons à pied vers le pic que maintenant, nous entendons picorer.

Rendus devant une épinette blanche, nous détectons la présence d'un Pic à dos rayé! Nous pensons que c'est ce pic qui a tambouriné plus tôt. Ce n'était pas pour annoncer la période de nidification, mais plutôt pour clamer son territoire d'alimentation. Cela nous fait du sens. Pendant que nous photographions difficilement ce pic au plumage sombre, il semble avoir eu peur de quelque chose qui était en vol. Il s'est vite placé sous l'aisselle d'une grosse branche, s'est courbé le dos vers l'arrière et est resté immobile pendant plusieurs minutes. Il se camouflait de la menace potentielle qu'il a vu passer.

Le Pic à dos rayé, une femelle (C. Cormier)

Le pic est resté immobile sous l'aisselle de la branche (C. Cormier)

Subitement, un oiseau arrive au pied de cette épinette. Ah! Voilà un Pic chevelu. Lui aussi commence à picorer l'écorce du conifère. Peu après, arrive un deuxième Pic chevelu qui se pose lui aussi sur le même arbre. Cette épinette blanche, qui est morte, est très convoitée des pics pour les insectes qui la ravagent! 

Un premier Pic chevelu arrivé (C. Cormier)

Un second Pic chevelu, très frileux! Son duvet était étalé autour de son corps (C. Cormier)

Pendant que Germain et moi sommes occupés à prendre difficilement des photographies, tous ces pics défilent sur le tronc de l'épinette au travers des branchages. De plus, le froid mordant nous gèle les mains et rend la séance photo plus ardue. Puis, sortie de nulle part, un Grand Pic arrive en trombe et se pose également sur cette épinette! Incroyable! À un moment donné, nous avions les quatre pics (trois espèces) sur le même tronc de ce conifère! 

Le Grand Pic, un mâle ici par sa moustache rouge (C. Cormier)

Ensuite, s'en est suivi le jeu de pouvoir entre les pics. D'abord, un des Pics chevelus est monté à toute vitesse le long du tronc. Plus haut, le Pic à dos rayé suivait le rythme et montait lui aussi, ne voulant sans doute pas faire affaire avec le Pic chevelu. Rendu à la cime de l'arbre, le Pic à dos rayé s'est résigné à quitter l'épinette. D'un bond, il est parti en vol vers d'autres arbres plus loin où nous l'avons perdu de vue. Puis, ce fut le tour au Grand Pic de monter le long du tronc. Le Pic chevelu qui est rendu en haut, part également. Il reste un Pic chevelu qui picore discrètement plus bas ainsi que le Grand Pic qui continue de monter. À leur tour, les deux pics restants s'envolent séparément pour visiter d'autres arbres dans le secteur. 

Les pics en action sur l'épinette (G. Savard)

Retournant vers la voiture, Germain et moi étions étonnés de tout ce brouhaha de pics sur cette seule épinette blanche qui a eu lieu pendant une vingtaine de minutes. Nous rangeons jumelles et caméras et réchauffons nos doigts qui ne fonctionnent presque plus, trop gelés. Mais c'en a valu la peine. La scène avec les pics fut très intéressante à observer!

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