Par Claudette Cormier

mardi 15 novembre 2022

Piqués au vif

Bonjour à tous! Le 13 novembre 2022, Germain et moi étions à Hébertville-Station afin de recenser les oiseaux au site d'enfouissement. Soudain, j'aperçois sur le chemin une boule foncée qui se découpe du décor au loin. Aux premiers instants, je croyais qu'il s'agissait d'un oiseau de proie perché en haut d'un arbre feuillu. Cependant, un coup d'oeil au télescope sur cette étrange boule m'a fait lever les sourcils. Oh! C'est un Porc-épic! Celui-ci est juché à la cime d'un jeune bouleau et le poids de l'animal le fait osciller comme le fait le pendule d'un horloge grand-père. 

En s'approchant, voilà la boule foncée haut perchée (C. Cormier)

Le porc-épic dandinant sur la petite branche (G. Savard)

On ne fait ni un et ni deux, Germain et moi prenons notre attirail photographique et se dirigeons vers l'animal. Ce n'est pas souvent qu'on peut observer un porc-épic de si près, vivant en tout cas, dois-je ajouter. C'est pour moi l'horreur et la tristesse de les voir écrasés sur le rebord des autoroutes. En arrivant près de lui, il nous voit et nous examine. Nous restons calme et silencieux. Se sentant en confiance, il ne s'occupe plus de nous. La séance photo commence. Soudain, je vois dans l'écran de ma caméra : Batterie épuisée. NONNNN! Pas maintenant! Zut! Je retourne en direction de la voiture, maugréant du « mauvais timing » et change la batterie de ma caméra. Germain lui, en profite avec son super appareil performant pendant mon absence. Au moins, il a sauvé la mise pendant cette observation de cet animal que l'on rencontre peu souvent.

L'animal mange activement l'écorce de ce bouleau (C. Cormier)

Le porc-épic gruge l'écorce de cette petite branche cassée (G. Savard)

Bien comique d'observer les canines du porc-épic dans ce gros plan (G. Savard)

Je retourne rejoindre Germain qui est complètement immobile et fort occupé à filmer la bête. Pendant je j'observe en silence le porc-épic, j'apprends à mieux le connaître. D'abord sa silhouette. Il adopte souvent une position foetale. Ses pattes de derrière sont bien agrippées sur le tronc de l'arbre. Quant à ses pattes de devant, il se sert de ses petits doigts pour bien se tenir afin de ne pas tomber. Il utilise également une patte pour ramener vers lui une branche vers sa gueule. Ses mouvements sont toujours lents et calculés. Il me donnait l'impression d'observer un Koala d'Australie. Bien nous, nous avons notre Koala de la Boréalie! Et que dire de son armure épineuse! Ses aiguilles sont très impressionnantes à observer. Disons qu'on a pas vraiment le goût de le toucher. Il se fait respecter.

Le porc-épic en position foetale (C. Cormier)

Animal mystérieux et solitaire, il est un mangeur d'écorce. J'ai compris qu'avec ses dures et résistantes canines, le porc-épic peut faire des ravages en forêt. En regardant les bouleaux complètement plumés, Germain et moi sommes convaincus de la chose. En soirée, mes petites recherches dans la littérature m'ont informé que le porc-épic, qui possèderait 30,000 aiguillons, est le troisième plus gros rongeur du monde après le capybara et le castor! Dans la région, nous avons donc deux des trois des plus gros rongeurs du monde! On a de quoi être fier, même si ces magnifiques animaux peuvent causer quelques dégâts. Cependant, rien de comparable avec ce que l'être humain fait sur cette planète. 

Le tronc d'un bouleau complètement écorcé (C. Cormier)

Il reste un peu d'écorce sur le tronc de ce bouleau (C. Cormier)

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