Voilà que Germain et moi terminons notre deuxième semaine de
vacances. Nous en avons profité pour parcourir différentes localités dans notre
belle et grande région afin d’observer les oiseaux. Ceux-ci sont encore en
migration en ce printemps tardif. Lors de ce congé, nous avons marché beaucoup
dans les sentiers pédestres, explorant ici et là. Nous regardons tous les
éléments de la nature qui nous attirent tels les nuages, les arbres, les
plantes et les insectes. Nos sens sont grands ouverts. Lors de notre passage
dans les sentiers, nous écoutons également le cri et le chant des oiseaux qui
se manifestent. Mais oh! Pas chaud le matin, même en cette fin mai! Quel
printemps froid! Les p’tites combines sont appréciées!
Au matin de ce 24 mai, mon partenaire et moi avons marché
dans les sentiers du parc de la Rivière-du-Moulin à Chicoutimi. Je ne sais pas
si vous connaissez ce parc, mais je vous encourage d’y aller. L’endroit est
vraiment beau et la nature est riche. Disons que ça comble la fibre
naturaliste. Au printemps, l’un de mes plaisirs est d’observer les plantes
printanières. Je m’arrête souvent pour contempler les plantes qui transpercent
le vieux feuillage gisant depuis l’hiver. Cela a quelque chose de merveilleux.
Et ce vert! La couleur verte des plantes et du feuillage des arbres respire la
santé. Lorsque le soleil du contre-jour illumine les feuilles, ça me comble par
sa beauté. Le temps s’arrête. Je suis dans un autre monde, celle de Gaïa. C’est
beau partout… Ça sent bon partout… L’odeur des peupliers embaume l’air. Le
parfum sucré des fleurs remplissent nos narines. On s’arrête pour humer.
Sur notre chemin, nous recensons les oiseaux qui
s’égosillent même s’il fait assez froid. Parfois, je me dis que les oiseaux
chantent pour se réchauffer. Nous marchons, ils chantent. À un moment donné, un
superbe Grimpereau brun se déplace devant nous. Germain, le vidéaste et le photographe
en chef aujourd’hui a pu croquer une photo et une vidéo de l’oiseau hyperactif qui ne
s’occupait aucunement de notre présence. L’oiseau est craquant pas sa petite
taille et ses gestes saccadés. On pourrait le prendre pour un petit pic, à
tort. Celui-ci s’affaire à chasser les insectes dans les interstices du tronc
des arbres. Il monte en spirale. Rendu en haut de l’arbre, il s’envole et
repart à la base d’un autre arbre. C’est bien lui, ça. Monter en colimaçon en
émettant de petits cris aigus et ténus.
Grimpereau brun en chasse d'insectes (G. Savard)
Lorsque le grimpereau est parti plus loin en forêt, nous nous arrêtons près de stations de plantes. Partout il y a des bouquets de magnifiques Trilles rouges, des plantes printanières. Cela demande plusieurs années à la plante avant qu’elle ne fasse des fleurs. Nous les regardons, émerveillés devant la complexité des fleurs. On dirait presque des orchidées.
Puis, il y a une plante qui m’intéressait de voir ce matin.
Il y a quelques jours, Germain avait découvert des colonies d’une plante rare
dans ce parc. Cette plante est commune dans le sud du Québec, mais chez nous,
cette plante est à sa limite nord de son aire de distribution. Connaissez-vous
la Saguinaire du Canada? Une superbe plante. Dans le sous-bois, ses fleurs
blanches sont très apparentes et ressortent au travers du détritus de feuilles
mortes. Lorsque j’ai touché les feuilles charnues de la sanguinaire, j’avais
l’impression de toucher un tapis de bain fait en caoutchouc. Très particulier.
Une belle plante très intéressante.
En terminant notre circuit, un papillon diurne est venu nous
saluer en se posant tout près de nous sur une souche. Il s’agit d’une espèce de
Polygone qui prenait un bain de soleil dans le sous-bois. Lui aussi cherche la
chaleur ce matin. Au printemps, ce beau papillon aux teintes orange brûlé est
une espèce commune. Nous sommes sortis du sentier ravis de nos découvertes du
jour. Nous nous promettons d’y retourner bientôt.
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