Par Claudette Cormier

mardi 14 mai 2019

De l’action au Grand Marais

Au mois de mai, notre plaisir à Germain et à moi est d’aller faire des excursions ornithologiques au Grand Marais de Métabetchouan. Mais avant, le marais doit « caler »; c’est-à-dire, se libérer de ses glaces. Puisque nous vivons un printemps très tardif et froid, les glaces du marais ne fondent que très lentement. Avec les oiseaux migrateurs aquatiques qui sont déjà arrivés, ainsi que les ornithologues qui régulièrement viennent vérifier l’état du marais, tous commencent à s’impatienter. À quand de l’eau libre dans le Grand Marais? Finalement, le jour J est arrivé!

Le Grand Marais de Métabetchouan rempli de canards et de Bernaches du Canada (C. Cormier)

Le 12 mai dernier, Germain et moi arrivons au Grand Marais et jubilons de voir que le marais est enfin calé. Il y a quelques jours de cela, il était encore gelé. Les oiseaux migrateurs eux, ne se sont pas laissés prier pour aller s’alimenter dans le marais. Devant nous, il y a des milliers de Bernaches du Canada qui caquettent joyeusement et qui remplissent l’air de beaux sons. Plusieurs espèces de canards y sont également présentes. Germain et moi nous nous affairons à observer les espèces d’oiseaux aquatiques grouillant à ce site. Nos oreilles sont aussi sollicitées où nous identifions le chant et les cris des oiseaux passereaux que nous entendons.

Puis, nous essayons de ne pas geler ce matin. Le temps est encore très frisquet, le gel au sol présent ce matin en est témoin. Et il y a toujours cette petite brise provenant du nord-ouest qui pousse nos limites physiques. De plus, nous sommes situés très près d’un réfrigérateur naturel, soit le lac Saint-Jean. À cette date, il est toujours sous l’emprise des glaces. Le vent qui souffle au-dessus du lac nous apporte quelques degrés en moins. Pfff! Un 12 mai : doudounes, tuques, foulards, mitaines. Sur l’heure du midi, nous ressentons un léger réchauffement, mais rien de plus.

Je reviens au marais. Bien entendu, avec la horde d’oiseaux concentrés à ce site, les oiseaux de proie en profitent pour faire des captures assez faciles. Les Sarcelles d’hiver semblent être la cible préférée des rapaces. Dans le marais, nous comptons au moins douze Pygargues à tête blanche. Des petits groupes de pygargues sont parfois autour d’une proie qui se fait dévorer par le rapace le plus dominant. Les autres attendent et espèrent pouvoir prendre quelques bouchées de viande. A cette période de l’année, il y a toujours un Faucon pèlerin qui vient profiter de la manne à ce site. Celui-ci était posé sur le bord du marais.

Faucon pèlerin faisant le guet (C. Cormier)

À un moment donné lors de nos observations, un pygargue adulte a pris une Sarcelle d'hiver en chasse. Sur la vidéo suivante, nous voyons la pauvre petite sarcelle voler à plein régime alors qu’elle a à ses trousses le gros pygargue. Finalement, l’oiseau de proie a décidé de mettre fin à sa poursuite. La sarcelle fut quitte pour une bonne frousse. Elle est vite allée rejoindre ses consoeurs qui étaient tassées dans un coin du marais.


Pygargue à tête blanche chassant une Sarcelle d'hiver (C. Cormier)


Nous étions sur le point de changer d’endroit lorsque soudain, à l’horizon, arriva des milliers d’autres bernaches provenant des champs cultivés. Stupéfaits, nous observons cette scène impressionnante. Devant tant de beauté et d’abondance, vaut mieux parfois laisser nos jumelles à l'écart et de simplement apprécier ces moments incroyables…



La horde de Bernaches du Canada qui arrive (C. Cormier)

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