En fin de
semaine dernière, Germain et moi étions au Grand Marais de Métabetchouan pour
observer les oiseaux. Soudain, mon partenaire m’a signalé qu’un chevalier
présentait des caractéristiques spéciales. L’oiseau était de la taille d’un
Grand Chevalier et son bec était bicolore, jaune-orange vif et noir. La couleur
des pattes jaune-oranges était également très intense. Au départ, nous
avons pensé qu’il pouvait s’agir d’un Chevalier gambette, une espèce
qui niche en Europe. Comme nous avons déjà recensé un Chevalier aboyeur (autre
espèce européenne) dans ce même marais il y a plusieurs années de cela, nous avons
concentré nos efforts d’observations sur cet individu en l’examinant sous
toutes ses coutures.
Nous avons
passé une heure à observer soigneusement le plumage et les critères de
l’oiseau. Pour ajouter au défi d’identification, le chevalier était loin dans
le marais. C’est la prise de photos par digiscoping qui nous a permis de
prendre des photos du chevalier. De mon côté, je prenais des photos également
avec les moyens du bord. Plus nous regardions l’oiseau, plus nous dénotions des
critères qui n’allaient pas avec le Chevalier gambette. En fait, il s’agissait d’un Grand Chevalier présentant une anomalie de couleur au bec. Même que le bec semblait trop fort à sa base.
Grand Chevalier comportant une anomalie de couleur au bec (G. Savard) |
Autre angle de vue sur le Grand Chevalier (G. Savard) |
Afin de
mettre un terme à tout doute qu’il pouvait s’agir d’un Chevalier gambette, il y
a une photo qui détruit le fait qu’il aurait pu s’agir de cette espèce.
L’oiseau qui se nettoie dévoile son croupion au sommet carré et ses rémiges
primaires entièrement foncées. Ces critères correspondent à un Grand Chevalier.
Si cela aurait été un Chevalier gambette, il y aurait un grand V blanc
remontant dans le dos en partant du croupion. Sur les rémiges primaires, nous
aurions vu du blanc franc sur celles-ci, ce qui n’a pas été le cas.
Croupion carré au sommet et rémiges primaires foncées (C. Cormier) |
Évidemment,
nous aurions bien aimé qu’il s’agisse d’un Chevalier gambette. Mais nous sommes
contents d’avoir fait du bon travail d’identification. Observer les oiseaux
nous apporte des défis de ce genre parfois. Le travail d’enquête d’ornithologues
est important.
Bonne
semaine à tous et bonnes observations!
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