Ce
printemps, la crue des eaux et les inondations de maisons dans le sud du Québec
furent vraiment horribles. Croyez-moi, je comprends les enjeux matériels et
psychologiques. De tout coeur, je compatis avec les êtres humains touchés par
ces drames. Nous aussi, au Saguenay-Lac-Saint-Jean en 1996, avons vécu notre
déluge. Ce sont des catastrophes naturelles qui nous éprouvent sur toutes les
facettes de notre être.
Pendant que
c’est la décrue présentement dans le sud du Québec, le grand réservoir d’eau qu’est le lac
Saint-Jean a commencé lui à monter dangereusement. Les habitations autour du lac sont menacées. La fonte des neiges tardive et les pluies
abondantes de ce printemps exécrable ont fait que le lac est monté jusqu’à 18 pieds en fin de semaine dernière, un seuil jamais vu
depuis 1940! Dimanche dernier, ce fut le pic de la hauteur des eaux du lac. Heureusement, depuis
hier, le lac Saint-Jean commence sa décrue au grand soulagement de centaines de riverains. Par contre, certains résidents ont déjà eu des dommages matériels.
Voulant
témoigner du phénomène, Germain et moi avons visité quelques sites
ornithologiques en fin de semaine dernière afin de vérifier le niveau d’eau du lac. Nous
avons commencé par l’embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan. En nous
rendant sur le site, nous avons été estomaqués. Le niveau du lac était tellement
élevé que la plage était disparue! Il n’y avait plus aucun accès pour nous
rendre à l’embouchure. Que de l’eau! Depuis des décennies (35-40 ans) que
Germain et moi pratiquons l’ornithologie et que nous sommes habitués aux
fluctuations du niveau du lac, nous n’avons jamais vu
cela. Nous restons sans mots devant l’ampleur du phénomène. Le plus inquiétant est l'érosion des berges que l'on constate devant les résidences dans le secteur.
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L'embouchure de la Belle-Rivière, la plage submergée d'eau (C. Cormier) |
Ensuite,
nous avons jeté un oeil au Grand Marais de Métabetchouan. Encore là, c’était
impressionnant. Les eaux du marais débordaient dans les champs avoisinants le
marais. Les fossés de chaque côté de la route 170 étaient également plein d’eau.
Au télescope, nous pouvions voir les sacs de sable installés devant plusieurs
maisons qui résident sur le bord du Grand Marais. Les berges, les épis
sablonneux et les enrochements sont disparus sous l’eau.
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Le débordement du Grand Marais sur ce champ (C. Cormier) |
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Le Grand Marais gonflé d'eau et sans aucune berges (C. Cormier) |
Puis ce fut au tour du Petit Marais à Saint-Gédéon à être visité. C’est à peu près le même scénario qu’au
Grand Marais mais la scène demeure toujours étonnante. En nous rendant sur la
plateforme d’observation côté camping, nous avons été surpris du fait que nous
étions entourés d’eau. Cette eau se rendait jusqu’au bord du chemin où
circule les résidents de la place. Pour nous à nouveau, ce n’était du jamais vu.
Étant sur la plateforme d'observation, nous sommes entourés d'eau (C. Cormier) |
Le Petit Marais inondé à l'extrême (C. Cormier) |
Ce qui est
triste, c’est tout le stress que les résidents endurent, que leurs maisons
soient inondées ou non. Le phénomène de la crue des eaux laissera sans doute dans
plusieurs esprits des traumatismes. Il faut savoir que les inondations causent également beaucoup
de dommages chez les oiseaux. Pensons aux Canards colverts et aux Canards noirs qui
ont déjà pondu leurs œufs depuis quelques semaines dans les marais. Cette ponte
est perdue. Puis la construction de nids de Marouettes de Caroline, de Râles de
Virginie, de Bécassines de Wilson, de Carouges à épaulettes et de Bruants des
marais est à l’eau, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots. Le printemps a
été exécrable et l’été ne sera peut-être pas facile non plus avec ces
suppléments d’énergie demandée chez les êtres humains et les oiseaux. Il y a
beaucoup à réfléchir concernant les changements climatiques et de notre
responsabilité à respecter les éléments de la nature.
Chers amis,
il me reste beaucoup de photos à visionner. Je vais probablement vous revenir
demain ou après-demain pour un dernier message de la semaine. À bientôt!
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