Par Claudette Cormier

vendredi 12 juillet 2019

Joies ailées


Bonjour à tous!

J’espère que vous allez bien et que vous profitez de l’été et de vos vacances à plein… Côté météo, lorsque la température est caniculaire, je deviens plus casanière. Il faut dire que je ne supporte pas la chaleur et que je préfère la fraîche. Femme nordique je suis. Au cours de l’été, mes sources de joies proviennent de mon terrain et non des les plages à me faire dorer au soleil. Et je ne jardine pas non plus. Je devrais peut-être puisque les mauvaises herbes sont en train d’envahir les plate-bandes à fleurs. Mais hélas, je ne possède pas cette vocation, même si je trouve que le jardinage est une activité des plus nobles. Comme je le disais dans une autre chronique, l’un de mes plaisirs estivaux est de faire des safaris photos et d’observation d’insectes dans ma cour. Cela est source de joie pour moi. Récemment j’en ai fait un où j’ai pu faire de belles découvertes lors de ma « sortie » dehors. Le 10 juillet dernier, je me dirige vers mon banc situé près de la rivière Caribou, caméra au cou.

En route vers mon banc (C. Cormier)

En avançant sur le terrain, je n’ai pas eu l’occasion de me rendre tout de suite au banc. En effet, un papillon diurne, aux couleurs orangées vibrantes, butinait joyeusement sur des trèfles blancs au ras de la pelouse. L’espèce ne m’était pas familière. Hummm… Ké cé? Je tente une approche et commence à le photographier. Il est assez collaborateur. À bien y penser, je crois qu’il a les facultés affaiblies. Il a sans doute un trop plein de nectar ou de pollen dans l’estomac car il n’est vraiment pas farouche. Plus tard, lors de mes recherches, il a été identifié comme étant un Boloria des tourbières (Boloria eunomia en latin). Super! Il s’agit d’une nouveauté pour moi! Pas besoin d’aller me faire dévorer par les mouches noires dans les tourbières afin de l’observer, celui-ci est venu à moi.

Boloria des tourbières (C. Cormier)


Le Boloria des tourbières s'alimentant (C. Cormier)


Suite à cette belle rencontre avec cette nouvelle espèce de papillon diurne, je me dirige vers la rangée de pivoines qui se trouve près de mon banc. Ces temps-ci, les fleurs sont épanouies et vraiment magnifiques! La couleur rose saturée est un délice vibratoire pour les yeux...

La rangée de belles pivoines (C. Cormier)

Arrivée près des fleurs, je commence à les inspecter une à une dans le but d’y découvrir des insectes intéressants. Et j’en ai trouvé un! Je fus très surprise de trouver au coeur d’une pivoine une grosse libellule. Elle avait la face remplie de pollen. On ne voyait plus ses yeux. Elle non plus ne devait ne plus rien voir! Encore là, j’ai été intriguée par l’espèce. Non pas que je les connais par leur petit nom, mais je sais que je n’ai jamais vue cette espèce-là. Donc, je reprends de plus belle une séance photo. Difficile de faire ressortir la couleur jaune sur le thorax et l’abdomen du spécimen car le rose saturé de la pivoine reflète énormément sur la libellule. Mais qu’est-ce qu’il fait là au juste? Il devrait être en train de patrouiller le long des berges de la rivière Caribou. On dirait qu’il a atterrit d’urgence dans la fleur, ou bien, il s’est écrasé là. Il s’est produit quelque chose d’anormal puisque le lendemain matin, il était toujours au même endroit encastré au centre de la pivoine. Cependant, vers l’heure du midi, où je suis retournée vérifier, il était parti. Bon! Heureusement pour lui et aussi pour ma paix d’esprit.

La jolie libellule, toujours inconnue pour le moment (C. Cormier)

Plus tard durant mon excursion, j’observe un autre papillon diurne intéressant, commun celui-là, qui est situé près de ma remise. Je le connais celui-là. Il s’agit d’un Amiral (Limenitis arthemis). Juché sur une feuille d’arbuste, il se repose ou bien il digère en se mettant à l’abri du regard des prédateurs potentiels. Il est vraiment superbe! Le dessous de ses ailes ressemble à du velours satiné. Et les contrastes de noir, de blanc, d’orange et de bleu qui se mélangent harmonieusement entre eux! Ouf! De toute beauté!

L'Amiral se reposant sur une feuille (C. Cormier)

Vous comprenez maintenant mon enthousiasme de faire des safaris photo autour de la résidence. Tel un enfant, j’ai toujours hâte de découvrir les merveilles du jour qui m’attendent. Lorsque j’étais petite et également lors de ma période d’adolescence, c’est ce que je faisais, observer mon environnement. Cela m’a toujours suivi. Rendue à la soixantaine, j’éprouve le même plaisir à parcourir le terrain à l’affût de faune ailée et de la flore. La naturaliste en moi ne me quitte jamais. Je suis une grande exploratrice de ma cour, peu importe où je demeures. C’est pour dire que le bonheur simple n’est pas nécessairement très loin et inaccessible.

Le fait que je ne conduis pas de véhicule m’a naturellement amené à faire ces activités de proximités. Étant Asperger (de haut niveau), je ne puis réagir à pression et à la rapidité de décision qu’il faut prendre à chaque minute lorsqu’on est au volant d’une voiture. Je demeures moi dans un autre univers où la lenteur et la contemplation sont reines. Dans mon monde, j’ai le temps de savourer ce que je vois et ce que j’entends. J’ai le temps d’assimiler intérieurement les observations du jour, de faire le bilan de ce que j’ai aimé ou moins aimé. Les réflexions et la recherche intérieure ont beaucoup d’espace pour s’exprimer en moi, ce que j’apprécie beaucoup.

Sur ce, je vous souhaite de vivre de belles excursions autour de chez vous et pourquoi pas en compagnie de vos enfants accompagné d’un pique-nique! La nature est si riche partout, même dans des endroits où on ne pense pas trouver des choses intéressantes. Lorsqu’on y pense, la beauté est omniprésente, à chaque seconde de nos vies!

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