Par Claudette Cormier

mardi 30 mai 2017

Bon été!

Bonjour à tous! À partir d’aujourd’hui, je vous avise que je fais relâche pour l’été quant aux messages sur mon blogue. Voyez-vous, c’est que je déménage de localité dans deux semaines. Eh oui! Après 14 ans de loyaux services ornithologiques à Saint-Fulgence, je quitte l’endroit pour aller demeurer à Canton-Tremblay (Saguenay). Au cours des prochains jours, je serai donc dans mes boîtes et dans le nettoyage. Mais soyez rassurés. Bientôt, je serai située dans un autre paradis ornithologique! Là où je vais rester, j’ai une vue imprenable sur le corridor du fjord. Ayant trouvé ce nid m’est venue le désir soudain d’observer les oiseaux à nouveau, de faire de l’observation sur place à partir de ma nouvelle galerie. Cependant, je ne pense pas faire des inventaires de deux mois comme avant car il s’agit d’une activité très énergivore. Je vais plutôt choisir certaines journées pour recenser les oiseaux. Puis, je dois mentionner que j’ai d’autres passions que je veux assouvir. Et comme il n’y a que 24h dans une journée, il faut choisir.

Durant l’été également, j’effectue des recensements de papillons nocturnes, une autre des passions. Durant la belle saison, je vis plutôt de nuit que de jour. J’ai très hâte d’explorer mon nouvel environnement. J'ai hâte d'être devant le drap à papillons et admirer tous les lépidoptères qui viendront chez moi. Ce sera un grand bonheur. À Saint-Fulgence, j’ai inventorié 651 espèces de papillons nocturnes dans ma cour seulement, en cinq ans! Complètement fou! J’espère avoir autant de diversité et de plaisir à Canton-Tremblay.

Il me reste à vous souhaiter un magnifique été. Mais avant, du fond de mon cœur, je tiens à vous dire que je vous suis très reconnaissante pour l’intérêt que vous portez pour mes récits sur mon blogue. Cela me fait très chaud au cœur. Sur ce, prenez bien soin de vous et profitez de tous les petits et grands bonheurs qui passeront durant les prochains mois! Je reviendrai vous jaser en fin d’été.

Bonnes observations!

Claudette

Une jolie Grive fauve cachée dans un sous-bois à La Baie (C. Cormier)

lundi 29 mai 2017

Tournée des stations d’épuration

Bonjour à vous tous! Cela fait plusieurs années que Germain et moi observons les espèces aquatiques dans les stations d’épuration dans la région. Ces petits milieux sont très riches en insectes et attirent beaucoup d’espèces d’oiseaux. Il y a les oiseaux qui y nichent (canards, limicoles, passereaux) et ceux qui s’en servent comme halte de repos et d’alimentation avant de poursuivre leur migration (canards, limicoles, passereaux). L’observation des oiseaux dans les bassins est recommandée au printemps et durant tout l’automne. De belles surprises attendent parfois les passionnés d’oiseaux!

Au cours de la fin de semaine dernière, mon copain et moi avons visité cinq stations d’épuration des eaux usées. Dans celle de Saint-Nazaire au Lac Saint-Jean, nous avons eu le bonheur de découvrir un Phalarope à bec étroit, un mâle. L’observation de cette espèce est plutôt rare au printemps. C’est plutôt chanceux à l’automne. Nous avons passé un très long moment à admirer le phalarope. Je suis toujours étonnée de constater la petitesse de taille de l’oiseau. Mais ciel qu’il est beau!

Phalarope à bec étroit en compagnie de Fuligules à collier (C. Cormier)

Le Phalarope à bec étroit surveillant les environs (C. Cormier)

Chose curieuse durant notre séance d’observation, un Carouge à épaulettes femelle semblait avoir pris en grippe le petit phalarope qui s’alimentait paisiblement au milieu d’un bassin. À trois reprises le carouge a sauvagement agressé le phalarope en lui sautant dessus. Ce dernier se sauvait en changeait de bassin, ou bien, le phalarope plongeait à la dernière seconde pour sauver sa peau. Je ne sais pas qu’elle mouche a piqué ce carouge pour s’en prendre à ce point au phalarope, qui pourtant, ne constituait aucune menace particulière.

Phalarope se sauvant du carouge qui est à ses trousses (C. Cormier)

Phalarope nageant paisiblement avant l'attaque du carouge (C. Cormier)

On voit la petite tête du phalarope dans l'éclaboussure de l'eau suite à l'attaque du carouge (C. Cormier)

Maintenant que le printemps s’achève et que l’été est sur le point d’arriver, les oiseaux vont commencer à nicher dans leurs habitats respectifs. Les stations d’épurations seront plus tranquilles pour l’observation pendant quelques semaines. Avis aux intéressés, la visite des stations reprend à la fin juillet ou bien souvent, des Grands Chevaliers et des Petits Chevaliers sont déjà en route vers le Sud!

Je vous reviens demain avec un court message. Bonne journée!

jeudi 25 mai 2017

En bonus

Bonjour à vous tous! Ce n'était pas prévu, mais je vous reviens aujourd'hui avec un petit message. Hier midi, en prenant un bain de soleil assise sur ma galerie, mon attention fut captivée par un mouvement à mes pieds. Il y avait deux minuscules araignées sauteuses qui effectuait une sorte de danse. Je ne m'y connais rien en comportement d'araignées, mais la scène fut vraiment comique. Puisqu'il y avait deux tailles, j'imagine qu'il s'agit d'un mâle et d'une femelle qui interagissaient. Je vous partage donc cette vidéo que j'ai pu prendre. À la fin du clip, la plus petite araignée a quitté la piste de danse et l'interaction s'est arrêtée.

La danse des araignées sauteuses (C. Cormier)

Ensuite en soirée, Germain et moi sommes rendus sur la piste cyclable à Saint-Fulgence pour y prendre une marche tout en observant les oiseaux. C'est à ce moment-là qu'une couvée de Canards colverts fut découvert dans l'un des canaux du marais de Canards Illimités. La femelle protégait onze beaux poussins. Certains seront sans doute surpris de la présence d'une couvées de canards à la fin mai. Cela arrive fréquemment avec les Canards noirs et les Canards colverts. Mais quand même... Il est impressionnant de savoir que la femelle couvait ses oeufs pendant des semaines dans le froid, durant ce printemps exécrable. 

Canard colvert femelle avec ses onze poussins (C. Cormier)

Sur ce, bonne fin de semaine et bonnes observations!

mercredi 24 mai 2017

Enfin! Les parulines arrivent!

Avec ce printemps tardif, les parulines peinent à migrer vers la région, nous qui sommes situés au nord du fleuve et de l'autre côté de la Réserve faunique des Laurentides… Mais en fin de semaine dernière, Germain et moi avons pu constater que la nuit du jeudi au vendredi a porté ses fruits ailés. Il faut savoir que la majorité des oiseaux migre de nuit. Vendredi matin, mon copain et moi avons exploré la piste cyclable à Saint-Fulgence. Les oiseaux présents en bon nombre mais chantaient peu au matin. Ils s’affairaient plutôt à s’alimenter dans des endroits à l’abri du vent.

En cette période de l'année, la piste cyclable à Saint-Fulgence est un excellent site à visiter. Les habitats sont variés sur une très courte distance. La photo qui suit démontre une partie de la piste cyclable. Le premier plan d'eau est le marais de Canards Illimités. À l'arrière, nous voyons une partie de l'Anse-aux-Foins. Puis située à droite dans la photo, la plateforme d'observation est un endroit très stratégique pour recenser les oiseaux passereaux et aquatiques.

Un tronçon de la piste cyclable avec la  plateforme d'observation à droite (C. Cormier)

Germain qu recense les canards dans le marais (C. Cormier) 

Il est toujours impressionnant d’observer des groupes d’oiseaux qui arrivent du jour au lendemain. Cette fois, nous avons reçu une première affluence de parulines, à part la Paruline à croupion jaune que nous voyons depuis quelques temps déjà. Dans le froid nordique de ce jour, les différentes espèces de parulines et de viréos avaient le plumage gonflé pour se prémunir contre le froid. Nous aussi d’ailleurs. En début de fin de semaine, nous portions tuque, foulard et gants. Pfff! Avec les vents du nord-ouest, c’était un peu désagréable sur le terrain.

Une Paruline tigrée gonflée pour contrer le froid (C. Cormier)

Une Paruline à calotte noire furtive, ça bouge tout le temps! (C. Cormier)

Paruline à croupion jaune, une espèce abondante (C. Cormier)

Un Viréo de Philadelphie très actif dont je n'ai que cette seule photo prise (C. Cormier)

Il fallait être patient pour observer les oiseaux. Ces derniers se camouflaient dans les arbustes et bougeaient très rapidement. Certaines parulines ont poursuivi leur chemin sans que nous connaissions leur identité. Et comme il y avait peu de lumière disponible, les photos prises sont un peu floues.

Un Moqueur chat qui nous surveillait de près (C. Cormier)

Un discret Bruant de Lincoln qui s'est montré brièvement (C. Cormier)

Finalement, nos efforts ont été récompensés à la fin de notre excursion. Une Paruline verdâtre s’est prêtée à une séance d’observation. Nous apprécions toujours observer cette espèce car elle est rare dans la région. Il y a des printemps où nous n’en voyons aucune. Alors, nous prenons toujours le temps de l’admirer et de revoir à nouveau ces critères d’identification.

Une Paruline verdâtre coopérative lors de sa séance d'alimentation (C. Cormier)

Sur cette galerie photo qui résume notre froide journée, je vous souhaite une agréable semaine. À la prochaine et bonnes observations!

mardi 23 mai 2017

La crue des eaux

Ce printemps, la crue des eaux et les inondations de maisons dans le sud du Québec furent vraiment horribles. Croyez-moi, je comprends les enjeux matériels et psychologiques. De tout coeur, je compatis avec les êtres humains touchés par ces drames. Nous aussi, au Saguenay-Lac-Saint-Jean en 1996, avons vécu notre déluge. Ce sont des catastrophes naturelles qui nous éprouvent sur toutes les facettes de notre être.

Pendant que c’est la décrue présentement dans le sud du Québec, le grand réservoir d’eau qu’est le lac Saint-Jean a commencé lui à monter dangereusement. Les habitations autour du lac sont menacées. La fonte des neiges tardive et les pluies abondantes de ce printemps exécrable ont fait que le lac est monté jusqu’à 18 pieds en fin de semaine dernière, un seuil jamais vu depuis 1940! Dimanche dernier, ce fut le pic de la hauteur des eaux du lac. Heureusement, depuis hier, le lac Saint-Jean commence sa décrue au grand soulagement de centaines de riverains. Par contre, certains résidents ont déjà eu des dommages matériels.

Voulant témoigner du phénomène, Germain et moi avons visité quelques sites ornithologiques en fin de semaine dernière afin de vérifier le niveau d’eau du lac. Nous avons commencé par l’embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan. En nous rendant sur le site, nous avons été estomaqués. Le niveau du lac était tellement élevé que la plage était disparue! Il n’y avait plus aucun accès pour nous rendre à l’embouchure. Que de l’eau! Depuis des décennies (35-40 ans) que Germain et moi pratiquons l’ornithologie et que nous sommes habitués aux fluctuations du niveau du lac, nous n’avons jamais vu cela. Nous restons sans mots devant l’ampleur du phénomène. Le plus inquiétant est l'érosion des berges que l'on constate devant les résidences dans le secteur.

L'embouchure de la Belle-Rivière, la plage submergée d'eau (C. Cormier)

Ensuite, nous avons jeté un oeil au Grand Marais de Métabetchouan. Encore là, c’était impressionnant. Les eaux du marais débordaient dans les champs avoisinants le marais. Les fossés de chaque côté de la route 170 étaient également plein d’eau. Au télescope, nous pouvions voir les sacs de sable installés devant plusieurs maisons qui résident sur le bord du Grand Marais. Les berges, les épis sablonneux et les enrochements sont disparus sous l’eau. 

Le débordement du Grand Marais sur ce champ (C. Cormier) 

Le Grand Marais gonflé d'eau et sans aucune berges (C. Cormier)

Puis ce fut au tour du Petit Marais à Saint-Gédéon à être visité. C’est à peu près le même scénario qu’au Grand Marais mais la scène demeure toujours étonnante. En nous rendant sur la plateforme d’observation côté camping, nous avons été surpris du fait que nous étions entourés d’eau. Cette eau se rendait jusqu’au bord du chemin où circule les résidents de la place. Pour nous à nouveau, ce n’était du jamais vu.

Étant sur la plateforme d'observation, nous sommes entourés d'eau (C. Cormier)

Le Petit Marais inondé à l'extrême (C. Cormier)

Ce qui est triste, c’est tout le stress que les résidents endurent, que leurs maisons soient inondées ou non. Le phénomène de la crue des eaux laissera sans doute dans plusieurs esprits des traumatismes. Il faut savoir que les inondations causent également beaucoup de dommages chez les oiseaux. Pensons aux Canards colverts et aux Canards noirs qui ont déjà pondu leurs œufs depuis quelques semaines dans les marais. Cette ponte est perdue. Puis la construction de nids de Marouettes de Caroline, de Râles de Virginie, de Bécassines de Wilson, de Carouges à épaulettes et de Bruants des marais est à l’eau, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots. Le printemps a été exécrable et l’été ne sera peut-être pas facile non plus avec ces suppléments d’énergie demandée chez les êtres humains et les oiseaux. Il y a beaucoup à réfléchir concernant les changements climatiques et de notre responsabilité à respecter les éléments de la nature.

Chers amis, il me reste beaucoup de photos à visionner. Je vais probablement vous revenir demain ou après-demain pour un dernier message de la semaine. À bientôt!

lundi 22 mai 2017

Pas facile la vie de Canards souchets

Lors du long congé, Germain et moi avons à nouveau visité la mare d’eau située à Chambord afin de vérifier s’il restait des limicoles. Les barges, qui étaient présentes récemment, ont migré. Malgré le peu d’espèces présent à ce petit marais, nous avons flâné sur les lieux afin de recenser les oiseaux qui chantaient autour. C’est à ce moment-là que les Canards souchets ont attiré notre attention. Il y avait de l’action dans la mare d’eau, c’est peu dire! En effet , un Canard souchet mâle défendait bec et ongle sa femelle qui se tenait à l’écart. Ce mâle avait fort à faire pour tenter d’éloigner un autre souchet mâle qui avait l’œil sur sa femelle.  

À plusieurs reprises, le mâle protecteur a poursuivi son congénère. Ce dernier n’arrêtait pas d’approcher cette femelle pour se faire remarquer. Le séducteur à plumes se faisait chasser, tabasser, agresser… mais les hormones, vous savez, c’est plus fort que tout. Ce souchet était très entêté. Lorsque nous avons quitté le site, les poursuites continuaient de plus belle.

Je vous partage des photos qui résument bien le scénario. Le souchet protecteur semblait fou enragé. Comme on dit dans le jargon québécois, il voulait manger son rival. Si les souchets avaient des dents, il y en a un qui serait complètement déplumé!


Je vous reviens demain pour un autre message. Bonne journée!

Heureusement pour ce souchet, le poursuivant n'avait pas de dents! (C. Cormier)

Un virage serre avant qu'il ne se fasse sauter dessus (C. Cormier)

Une autre poursuite... Ça pédalait fort! (C. Cormier)

Sur le bord de recevoir une raclée (C. Cormier)

Parfois, la bagarre se poursuivait en-dessous de l'eau (C. Cormier)

Des poursuites inlassables entre les canards (C. Cormier)

mercredi 17 mai 2017

De la grande visite!

La semaine dernière, je vous parlais du Grand Marais de Métabetchouan où les oiseaux aquatiques étaient présents en abondance. Depuis une semaine, les glaces du lac Saint-Jean ont calé. Et avec la fonte des neiges dans les montagnes, le niveau d’eau du lac est rapidement devenu très haut. Cela fait que les berges des rivières et des marais connectés autour du lac Saint-Jean sont indisponibles pour la faune aviaire. Les espèces aquatiques se déplacent donc pour s'alimenter je ne sais où, mais la plupart migrent. Présentement, les marais et les cours d’eaux autour du lac sont presque vides d’oiseaux. 

Pour ce qui est des champs inondés, les jours de beau temps ont asséchés les points d’eaux pour la plupart. Cependant, il reste une mare qui est devenue la cible des ornithologues suite à la découverte de deux espèces de barges en fin de semaine dernière. Cela s’est passé à Chambord, au Lac Saint-Jean. En mes 35 années de vie ornithologique, je n’ai jamais eu la chance d’observer une Barge hudsonienne et une Barge marbrée en même temps dans mes jumelles!

La Barge hudsonienne (arrière-plan) et la Barge marbrée (avant-plan) ensemble!

La Barge marbrée (C. Cormier)

La Barge hudsonienne (C. Cormier)

Mon copain et moi sommes restés très longtemps sur le site. Nous avons préféré demeurer à l’intérieur de notre véhicule pour être discret et de ne pas déranger les oiseaux qui s’alimentaient. Dans ce point d'eau, d’autres espèces de limicoles étaient également présentes accompagnés de quelques canards.


La Barge hudsonienne traversant la mare à la nage, rencontrant un Grand Chevalier (C. Cormier)


La Barge marbrée s'alimentait paisiblement (C. Cormier)

La Barge marbrée a capturé plusieurs vers de terre en se nourrissant (C. Cormier)


C'est l'heure du nettoyage. Le roux sous les ailes de la Barge marbrée est magnifique! (C. Cormier)

Soudain, tous les limicoles ont été alertés par le passage d’un Busard Saint-Martin qui est passé tout près. Paniqués, les oiseaux ont fuient les lieux. Nous pensions que notre excursion était terminée mais après le passage du rapace, les limicoles sont revenus au même endroit. Je dois vous dire que j’ai bénéficié d’un grand coup de chance d’avoir pu photographier le dessous des ailes des deux barges en même temps alors qu’elles revenaient se poser sur les berges. Ces deux espèces se ressemblent mais vu du dessous, les critères sont extrêmement différents!

Les barges arrivent en même temps! (C. Cormier)

Atterrissage! (C. Cormier)

Ensuite, le Busard Saint-Martin est revenu faire une deuxième ronde près de la mare d’eau où se trouvaient les limicoles. Je vous invite à écouter les sons de la vidéo suivante. En effet, à la vue du busard, la Barge marbrée a lancé un cri d’alerte perçant qui a fendu l’air. Ce cri nous a impressionnés, Germain et moi, par sa puissance vocale. Heureusement, j’ai pu l’enregistrer. Dans cette vidéo vous constaterez que les oiseaux fuient à cause du rapace, sauf pour la Barge marbrée. Au milieu du clip, le flash bleu que vous verrez est une voiture qui passe et qui n’a pas dérangé les oiseaux.


La Barge marbrée alertée par la présence du Busard Saint-Martin (C. Cormier)

Voilà donc chers amis pour l’attrait principal de la fin de semaine dernière! Sur ce, je vous souhaite bon birding où que vous soyez! À la prochaine!

mardi 16 mai 2017

Joies du printemps

Bonjour! Avec le printemps qui bat son plein, il y a fort à faire côté observations des oiseaux. Sur le terrain, il faut être partout à la fois ce qui complique parfois les décisions à prendre dans une journée. Les sites ornithologiques regorgent de faune ailée. C'est un ravissement de les observer! En fin de semaine dernière, mon copain et moi avons parcouru plusieurs endroits dans la région. Avec les nombreuses prises de photos et de vidéos, il me fallait prendre du temps pour les visionner et les classer. J'espère vous revenir demain avec du nouveau matériel. En attendant, je vous partage une scène que j'adore, d'un Merle d'Amérique tirant un vers de terre.

Merle d'Amérique tirant un vers de terre (C. Cormier)

mercredi 10 mai 2017

Chevalier simili-gambette

En fin de semaine dernière, Germain et moi étions au Grand Marais de Métabetchouan pour observer les oiseaux. Soudain, mon partenaire m’a signalé qu’un chevalier présentait des caractéristiques spéciales. L’oiseau était de la taille d’un Grand Chevalier et son bec était bicolore, jaune-orange vif et noir. La couleur des pattes jaune-oranges était également très intense. Au départ, nous avons pensé qu’il pouvait s’agir d’un Chevalier gambette, une espèce qui niche en Europe. Comme nous avons déjà recensé un Chevalier aboyeur (autre espèce européenne) dans ce même marais il y a plusieurs années de cela, nous avons concentré nos efforts d’observations sur cet individu en l’examinant sous toutes ses coutures.

Nous avons passé une heure à observer soigneusement le plumage et les critères de l’oiseau. Pour ajouter au défi d’identification, le chevalier était loin dans le marais. C’est la prise de photos par digiscoping qui nous a permis de prendre des photos du chevalier. De mon côté, je prenais des photos également avec les moyens du bord. Plus nous regardions l’oiseau, plus nous dénotions des critères qui n’allaient pas avec le Chevalier gambette. En fait, il s’agissait d’un Grand Chevalier présentant une anomalie de couleur au bec. Même que le bec semblait trop fort à sa base.

Grand Chevalier comportant une anomalie de couleur au bec (G. Savard)

Autre angle de vue sur le Grand Chevalier (G. Savard)

Afin de mettre un terme à tout doute qu’il pouvait s’agir d’un Chevalier gambette, il y a une photo qui détruit le fait qu’il aurait pu s’agir de cette espèce. L’oiseau qui se nettoie dévoile son croupion au sommet carré et ses rémiges primaires entièrement foncées. Ces critères correspondent à un Grand Chevalier. Si cela aurait été un Chevalier gambette, il y aurait un grand V blanc remontant dans le dos en partant du croupion. Sur les rémiges primaires, nous aurions vu du blanc franc sur celles-ci, ce qui n’a pas été le cas.

Croupion carré au sommet et rémiges primaires foncées (C. Cormier)

Évidemment, nous aurions bien aimé qu’il s’agisse d’un Chevalier gambette. Mais nous sommes contents d’avoir fait du bon travail d’identification. Observer les oiseaux nous apporte des défis de ce genre parfois. Le travail d’enquête d’ornithologues est important.

Bonne semaine à tous et bonnes observations!

mardi 9 mai 2017

Les milieux humides au printemps

Lors de la fonte des neiges conjuguée avec de la pluie, plusieurs champs agricoles deviennent inondés dans la région, surtout du côté du Lac Saint-Jean. Ces milieux humides sont temporaires au printemps. La faune ailée est friande des champs inondés car les vers de terre y sont en abondance. Les oiseaux s’en délectent et profitent de toute cette nourriture.

Exemple d'un champ inondé

Beaucoup d'espèces d'oiseaux séjournent dans les champs inondés

Quelles espèces s’alimentent dans les champs inondés? On peut résumer comme suit : bernaches, oies, hérons, canards, limicoles, goélands, corneilles, merles, pipits, alouettes, carouges, quiscales (bronzé et rouilleux), etc. Les ressources alimentaires disponibles dans une eau peu profonde est un aimant pour les oiseaux.

Ces milieux humides sont recommandés pour l’observation des oiseaux. Cependant, il faut tenir compte que les champs qui s’inondent au printemps sont de courte durée dans le temps, soit de une à deux semaines environ. Même que certains printemps, il n’y a pas de champs inondés du tout. L’idée est de parcourir les rangs dans la région et d’explorer les habitats champêtres.

Un groupe de Canards colverts dans cette grande mare d'eau


 Toujours comique à voir, ce Grand Chevalier nage sur l'eau


 De jolies Bécassines de Wilson comptées au nombre de 25 individus

En vous souhaitant le bonjour, je reviendrai demain pour un message concernant un chevalier très spécial.

lundi 8 mai 2017

Les richesses ailées du Petit Marais

À cette période, le Petit Marais de Saint-Gédéon regorge d’oiseaux. Dans ce milieu, on y retrouve les Bernaches du Canada qui font la navette entre les champs et le marais. Et puisque le lac Saint-Jean, situé à quelques dizaines de mètres du Petit Marais, est sous l’emprise des glaces, les canards barboteurs et les canards plongeurs sont très nombreux dans ce site. Les canards de toutes espèces n’ont pas d’autres choix que de séjourner dans ce marais tout comme c’est également le cas au Grand Marais dans la localité de Métabetchouan. Quand le lac Saint-Jean sera libéré de ses glaces (probablement cette semaine), les canards vont se déplacer ou migrer. Il faut savoir que cette période d’abondance est de courte durée dans le temps.

L'abondance ailées au Petit Marais de Saint-Gédéon

Quant aux passereaux en résumé, les Carouges à épaulettes clament bruyamment leur territoire sur les épis des quenouilles. Puis aux abords du Petit Marais, nos oreilles sont remplies de sons magnifiques. Les Pics flamboyants crient autour du marais alors que plusieurs espèces de bruants, toujours en migration, chantent à plein poumons entre des périodes d’alimentation. Partout, les Roitelets à couronne rubis mâles s’époumonent pour attirer la gente féminine.

Bruant chanteur en plein concert

Voici un magnifique Bruant fauve vêtu d'un roux intense

Un Roitelet à couronne rubis mâle hérisse sa couronne à l'approche d'une femelle

Pour le moment, les Parulines à croupion jaune sont peu abondantes dans la région. Puisque nous sommes situés au centre nord du Québec, nous sommes encore dans la phase de bruants et de roitelets en migration. Prochainement, lorsqu’il y aura un bon système météo provenant du sud, les parulines envahiront rapidement le territoire et les bruants en migration seront chose du passé. Chez nous, la migration des oiseaux vient par à-coups jusqu’à la mi-juin.

Côté rapaces, la migration tire à sa fin. Par contre, de nombreux Balbuzards pêcheurs s’alimentent toujours près des deux principaux marais situés au Lac Saint-Jean Est (Petit et Grand Marais). S’alimentant de poissons, les balbuzards doivent attendre le dégel des lacs dans la forêt boréale avant de se rendre sur leurs aires de nidification.


Ce Balbuzard pêcheur dévore sa grosse capture


Sur ce, je vous souhaite une très belle journée! Je reviendrai fort probablement demain pour un autre message. Le mois de mai est intense et riche en observations ornithologiques!

mardi 2 mai 2017

Le Grand Marais de Métabetchouan

Précisément à cette période de l’année, le Grand Marais de Métabetchouan au Lac Saint-Jean est un site ornithologique très important à visiter. Il faut comprendre que lorsque les espèces aquatiques (bernaches, oies, canards, hérons, bécasseaux, goélands) arrivent dans la région à la fin avril et au début mai, le seul point d’eau qui leur est disponible dans ce secteur est le Grand Marais. Il est de mise de visiter également le Petit Marais de Saint-Gédéon situé à quelques kilomètres. Mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur le Grand Marais.

Le moment où les espèces aquatiques abondent dans le marais dure environ de deux à trois semaines. Cela est vrai tant que le lac Saint-Jean demeure glacé. Lorsque le lac Saint-Jean sera à l’eau libre vers la mi-mai, les oiseaux aquatiques qui sont concentrés dans le Grand Marais vont quitter ce site pour se déplacer et/ou migrer. C’est pourquoi il est intéressant de visiter le Grand Marais et le Petit Marais présentement.

En fin de semaine dernière, soit le 30 avril, mon copain et moi avons passé une bonne partie de la journée au Grand Marais afin de recenser les oiseaux. C’était très intéressant, les oiseaux y étant en abondance. Notre excursion a commencé avec une interaction surprenante de Canards d’Amérique. Six mâles se disputaient violemment les faveurs d’une femelle. Cette dernière ne savait plus où se mettre pour obtenir un peu de paix. Je n’ai jamais vu de Canards d’Amérique mâles se guerroyer de cette façon. Les plumes revolaient partout! Voici un clip de la scène en question. Comme j’étais située sur le bord de la route régionale à ce moment-là et que je ne pouvais pas m’avancer, soyez avisé que des voitures vont passer devant la caméra.

Canards d'Amériques mâles en vol poursuivant une femelle (C. Cormier)


 Canards d'Amérique mâles se battant entre eux autour de la femelle (C. Cormier)

En empruntant le rang Sainte-Anne qui nous donne une vue panoramique sur le Grand Marais, nous avons détecté huit Pygargues à tête blanche posés dans le marais. Puisque les prédateurs suivent leur garde-manger (canards), eux aussi sont présents à ce site. Lorsque les pygargues sont en vol ou en chasse, laissez-moi vous dire que ça déménage chez les oiseaux qui sont affolés. Cependant, les canards ne quittent pas le marais. Ils se dirigent illico à l’antipode des gros rapaces, dans un autre coin du marais.

Une vue sur le Grand Marais partiellement glacé (C. Cormier)

Sur la glace à gauche, voyez les quatre pygargues alors que les oies s'écartent d'eux (C. Cormier)

Les quatre pygargues immatures sur la glace posés au centre du marais (C. Cormier)

Pygargue à tête blanche immature nous survolant (C. Cormier)

Et quand il y a des pygargues en vol dans le marais, soit pour effectuer une chasse ou pour se déplacer, c’est l’affolement chez les espèces aquatiques dont les milliers d’Oies des neiges qui étaient présentes à ce site. Le clip suivant démontre les oies en panique alors que quatre pygargues passent tout près d’eux. Vous ne verrez peut-être pas les gros rapaces sur la vidéo, mais le mouvement des oies est impressionnant!


Des milliers d'Oies des neiges en panique au passage de pygargues en vol (C. Cormier)

Avec ces pygargues dans le secteur, nous avons parfois la chance d’observer des individus qui interagissent entre eux. Je vous montre un clip de deux pygargues immatures qui volent en tandem effectuant de belles pirouettes aériennes. Il ne semblait pas y avoir d’agressivité entre eux. Ce sont probablement des jeux de séduction entre ados!


Un magnifique tandem de Pygargues à tête blanche s'amusant dans le ciel (C. Cormier)

Je vous laisse sur cette photo d’une magnifique Petite Vanesse qui est sortie de son hibernation et qui prenait un bain de soleil à l’abri du vent. Ça fait tellement de bien de voir des couleurs vives après ce très long hiver et ce printemps exécrable. Bonne semaine à tous et merci beaucoup de suivre mes récits sur mon blogue! J’apprécie vos visites et vos cliques au bas du message!

La plus que jolie Petite Vanesse (C. Cormier)

lundi 1 mai 2017

Tourbillon d'oiseaux!

La table était mise pour ce grand jour de migration… Dans la nuit de vendredi à samedi (28-29 avril), un système météorologique pompe de l’air chaud vers le nord. Une brèche dans le temps s’ouvre où enfin, les oiseaux peuvent migrer. Comme 90% et plus des oiseaux migrent la nuit, les passereaux en attente dans le sud du Québec et du nord des États-Unis n’attendaient que cela pour migrer massivement. Et c’est arrivé! La migration fut intense!

Tôt le matin à notre réveil, Germain et moi observions des petites nuées de Juncos ardoisés et de Merles d’Amérique déferler devant la maison. Comme il pleuvait, nous avons attendu que la pluie cesse avant de nous rendre sur le terrain. Nous étions curieux de savoir quelles espèces d’oiseaux s’étaient ajoutées aujourd’hui à Saint-Fulgence. Dès la pluie arrêtée, nous nous sommes rendus au stationnement de la piste cyclable. Les nuages dans le ciel se morcelaient et le soleil commençait à poindre. La température était agréable et douce. 

Mon partenaire et moi se préparions à emprunter la piste cyclable… Mais, oh! Il y avait tellement d’oiseaux en migration autour de nous et au-dessus de nos têtes, que nous avons passés une heure sur le stationnement à recenser les oiseaux qui migraient, en particulièrement les juncos et les merles. En une heure, nous avons recensé pas moins de 1000 merles. Ceux-ci migraient au-dessus de nous en de groupes importants. C’était impossible de les compter. Ils filaient vite dans le ciel pour disparaître au loin. Pendant que je localisais les merles dans le ciel, Germain estimait les juncos qui passaient à chaque côté de nous. Ces derniers migraient à hauteur d’homme en de multiples groupes. Les vagues étaient incessants. À cet endroit, nous avons observé en une heure un minimum de 1800 juncos (800 autres sur la piste plus tard). Des Bruants hudsoniens, des Bruants familiers, des Roitelets à couronne rubis et dorée et autres nombreux passereaux étaient également présents. Germain me faisait part que la veille de cette migration monstre, il n’y avait aucun junco sur la piste cyclable, ni beaucoup d’autres oiseaux d’ailleurs. Pour tout dire, c’était le désert selon ses dires lorsqu’il était allé excursionner sur la piste.

Tout est rentré au cours de cette nuit. Comment vous dire…  C’était fou raide en bon québécois et c’est peu dire. Nous n’avions pas le temps de penser. Germain et moi étions comme des girouettes, tournant constamment sur nous-mêmes pour tenter de tout recenser. Voici deux clips que vous donnera une idée de ce que nous avons vu. Je vous invite à cliquer sur votre bouton HD pour une résolution maximale.


Voici une horde de Merles d'Amérique en migration


 Vagues de Juncos ardoisés en migration près du marais de Canards Illimités

Au bout de cette heure d’observation soutenue, la migration s’est finalement calmée. Nous avons pu entreprendre notre excursion sur la piste cyclable. Comme c’était prévu par les météorologues, un vigoureux front froid a fait son entrée lors de nos déplacements. Les vents d’ouest sont devenus de modérés à forts. Les tuques, foulards, mitaines et les vestons ont vites été remis avec la température qui chuta brusquement.

Lorsque nous observions les canards et les passereaux près du marais de Canards Illimités, des rapaces affamés faisaient leurs chasses. Voici quelques vidéos pour en témoigner. Pardonnez les tremblements. J’avais des vents de 50 km/hre qui me secouaient!


Un Faucon pèlerin effectuant un piqué fulgurant au-dessus du marais


Pygargue à tête blanche adulte passant au-dessus de nous


Un Épervier brun affamé en chasse
Voilà donc pour les faits saillants concernant la migration massive du 29 avril au matin à Saint-Fulgence. Je reviendrai fort probablement demain matin pour un autre message. La fin de semaine a été très chargée en observations! Je n'ai pas eu le temps de regarder toutes mes photos et vidéos!

Bonne journée à tous!