Par Claudette Cormier

mardi 10 janvier 2017

De retour chez moi…

Bonjour… Je frappe gentiment à votre porte et regarde par une petite fenêtre pour voir si vous êtes toujours là. Surpris certes par ma présence soudaine aujourd’hui, peut-être serez-vous content de m’apercevoir et me pardonnerez illico mon absence prolongée? M’invitez-vous à prendre un café d’amitié? J’ai tant de choses à vous dire…

Voyons… Par où vais-je commencer? Je crois que je vais commencer par mon expérience sur Facebook. Lorsque j’ai quitté mon blogue « Les oiseaux de Saint-Fulgence et d’ailleurs », j’ai aussitôt ouvert un compte Facebook. Sur mon site, très motivée, j’ai partagé maintes connaissances ornithologiques en y ajoutant une abondance de matériel photographique et des vidéos pour faire de la formation et informer les ornithologues des faits saillants du moment. Je trouve que c’est bien fait Facebook et c’en est dangereusement addictif. Mais bon voilà. En entrant dans le jeu, je me suis brûlée les ailes. Comme je suis entière, je me suis donnée corps et âme. Comme ça roule à plein régime sur ce média, j’ai tenté de suivre le courant. Cependant, après plusieurs mois, je me suis échouée sur mon divan à un moment donné. Je me suis posée plein de questions à savoir où je m’en allais avec tout ça. Au bout de ma réflexion, j’ai finalement quitté Facebook. C’est pour moi trop abrutissant, trop vite, trop de comportements indésirables chez des personnes qui m’ont irrité à répétition, trop de superficialité, trop de compétition, etc. Je ne me sentais pas chez moi. Oui, Facebook est très pratique, j’en conviens. C’est même très facile d’y développer une dépendance tellement c’est passionnant. Par contre, je mettais trop de temps et d’énergies à nourrir mon site. Que dire également de mon tour de taille qui engraissait à vue d’œil? J’étais aussi très courbaturée de rester trop longtemps assise devant l’ordinateur. Mes lombaires ont écopées. Pour ainsi dire, ma santé en prenait pour son rhume. Heureusement, j’ai pu m’extirper à temps de Facebook pour la sauvegarde de ma santé. Dans l’absence du phénomène Facebook, je me porte mieux physiquement, mentalement et émotionnellement. Ce fut une bonne décision pour ma part.

Vous avez sans doute remarqué que j’ai rafraîchi la page de ce blogue en y changeant l’arrière-plan et en modifiant le titre de mon blogue? Il s’intitule maintenant « LES OISEAUX ET LA NATURE AU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN ». Je reviens donc à l’écriture dans ce blogue où la paix règne, loin de la cohue Facebook. Bien sûr je vais parler d’oiseaux de ma région mais également de la nature. Autour de soi, il y a tant à observer, à admirer, à contempler. J’ai toujours prôné aux gens de prendre le temps de regarder autour de chez soi. La beauté de la nature est partout si on se donne la peine de ralentir et d’observer. Qui d’entre nous prend le temps de regarder les nuages, d’écouter le vent, d’observer les insectes, de mettre sa main sur un tronc d’arbre pour toucher sa texture, de contempler la forme exquise d’un flocon de neige, d’écouter le cri ou le chant d’un oiseau, en j’en passe? Et si nous revenions à l’essentiel et à la simplicité?

Givre dans l'une de mes fenêtres qui simule mon ouverture vers le monde

Autre nouvelle… Comme ornithologue acharnée de longue date, je me suis mise à la retraite. J’ai commencé l’ornithologie lorsque j’avais 22 ans. J’en ai maintenant 58! Ma foi! Où sont passées toutes ces années? En bref, je ne fais plus d’inventaires d’oiseaux et ça fait déjà un bail que je ne me déplace plus pour observer les raretés dans ma région. Pour tout dire, j’ai tout donné de moi pendant 35 ans. Maintenant, je sors sur le terrain la fin de semaine avec mon copain, surtout au printemps et à l’automne. Mon but est d’être dehors, de respirer l’air, de me calmer et d’admirer ce qui est devant moi où que je sois. Les oiseaux ne deviennent qu’un prétexte pour être dans la nature. C’est d’être présent à ce que je vois, à ce que j’entends et à ce que je ressens. Ma nourriture est l’émerveillement et la gratitude.

Puis en cours de route, j’ai effectué un virage important vers l’ésotérisme et la spiritualité. J’explore ces domaines qui font également partis de mon paysage intérieur depuis ma naissance. Il s’agit d’une autre sorte de nourriture, plus profonde celle-là, dans l’intimité de mon cœur. Si ces sujets vous intéressent, vous pouvez visionner mon récent blogue « http://messageoracle.blogspot.ca/ ». Je serais honorée de vous y retrouver.

Et la cerise sur le sundae, je viens d’apprendre que j’ai le syndrome d’Asperger, une forme légère d’autisme. Avec une dose de courage, je sors de mon garde-robe pour vous dire cela. Ça vous dit peut-être quelque chose puisque les médias en parlent de plus en plus. Le syndrome d’Asperger est une particularité du vaste spectre de l’autisme. L’autisme va du plus léger au plus lourd. Il est bien dommage qu’à la télé, on nous montre que des individus autistes lourds qui ne peuvent communiquer avec leur entourage car il s’agit d’un extrême. Cependant, il y a l’autre extrême, les légers comme moi mais dont les caractéristiques compliquent beaucoup ma vie quand même.

En quelques lignes, le syndrome d’Asperger explique pourquoi j’ai tendance à être une grande solitaire depuis toujours, que je fuis les foules et les relations interpersonnelles. Étant une hypersensible parmi les plus hypersensibles, mon réseau émotionnel ne suffit pas à demande lorsqu’il y a trop de sollicitations en même temps. Par exemple, si trois ou quatre personnes parlent ensemble, il m’est impossible de suivre les conversations. Je reste donc à l’écart du groupe, demeurant silencieuse et confuse. Les personnes nées avec les traits d’Asperger ont souvent une intelligence supérieure à la moyenne et possèdent des dons et des talents multiples. Elles sont très honnêtes, franches, sont capables d’une immense capacité de concentration et ont une grande profondeur d’âme. Les mots authenticité, vérité, passion et intensité sont leurs mantras. C’est mon cas.

Au cours de ma vie, c’est pourquoi j’ai préféré me concentrer sur l’ornithologie et les sciences naturelles car je me sentais bien avec la nature qui n’exige rien de moi. J’ai beau faire des efforts, cependant, les difficultés de m’intégrer à des groupes sont très réelles et qu’aussi les décibels de tout genre écorchent mon cerveau. Je recherche donc la tranquillité. Aux yeux des autres, je peux être considérée comme snob, indépendante, froide, inintéressante et quoi d’autre encore… Ces préjugés sont loin d’être le cas. En fait, j’aimerais beaucoup avoir des amitiés durables et enrichissantes, être aimée pour qui je suis et être respectée pour ma différence, car je ne rentre pas dans le moule de la société. Voilà donc mes secrets révélés au plein jour.

Image que je nomme Solitude qui me caractérise

Je viens de vous donner les grandes lignes de ma vie de ces deux dernières années. J’ai eu ma dose de mouvements, de chaos, de pleurs, de joies et de décisions nouvelles à prendre. Même si je suis un peu meurtrie de toutes ces expériences intenses vécues, il me fait un immense plaisir de revenir vers vous et donc chez moi en même temps. Nous savons tous que la vie a le don de forcer des changements. Afin de respecter ma santé, je vais dorénavant adopter un rythme de croisière plus doux et plus lent que d’habitude au lieu d’y aller à plein régime. Je reviendrai régulièrement partager mes observations de nature d’une façon sporadique et non systématique. Également, je souhaite développer plus de philosophie et moins de scientifique dans mes propos.

Merci pour votre accueil, pour votre écoute et pour cet excellent café… Je me sens sereine de vous avoir partagé des tranches de ma vie.

Claudette Cormier

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