Bonjour… Je
frappe gentiment à votre porte et regarde par une petite fenêtre pour voir si vous
êtes toujours là. Surpris certes par ma présence soudaine aujourd’hui, peut-être
serez-vous content de m’apercevoir et me pardonnerez illico mon absence
prolongée? M’invitez-vous à prendre un café d’amitié? J’ai tant de choses à
vous dire…
Voyons… Par
où vais-je commencer? Je crois que je vais commencer par mon expérience sur
Facebook. Lorsque j’ai quitté mon blogue « Les oiseaux de Saint-Fulgence et
d’ailleurs », j’ai aussitôt ouvert un compte Facebook. Sur mon site, très
motivée, j’ai partagé maintes connaissances ornithologiques en y ajoutant une
abondance de matériel photographique et des vidéos pour faire de la formation
et informer les ornithologues des faits saillants du moment. Je trouve que
c’est bien fait Facebook et c’en est dangereusement addictif. Mais bon voilà.
En entrant dans le jeu, je me suis brûlée les ailes. Comme je suis entière, je
me suis donnée corps et âme. Comme ça roule à plein régime sur ce média, j’ai
tenté de suivre le courant. Cependant, après plusieurs mois, je me suis échouée
sur mon divan à un moment donné. Je me suis posée plein de questions à savoir
où je m’en allais avec tout ça. Au bout de ma réflexion, j’ai finalement quitté
Facebook. C’est pour moi trop abrutissant, trop vite, trop de comportements indésirables
chez des personnes qui m’ont irrité à répétition, trop de superficialité, trop
de compétition, etc. Je ne me sentais pas chez moi. Oui, Facebook est très
pratique, j’en conviens. C’est même très facile d’y développer une dépendance
tellement c’est passionnant. Par contre, je mettais trop de temps et d’énergies
à nourrir mon site. Que dire également de mon tour de taille qui engraissait à
vue d’œil? J’étais aussi très courbaturée de rester trop longtemps assise
devant l’ordinateur. Mes lombaires ont écopées. Pour ainsi dire, ma santé en
prenait pour son rhume. Heureusement, j’ai pu m’extirper à temps de Facebook
pour la sauvegarde de ma santé. Dans l’absence du phénomène Facebook, je me
porte mieux physiquement, mentalement et émotionnellement. Ce fut une bonne
décision pour ma part.
Vous avez
sans doute remarqué que j’ai rafraîchi la page de ce blogue en y changeant
l’arrière-plan et en modifiant le titre de mon blogue? Il s’intitule maintenant
« LES OISEAUX ET LA NATURE AU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN ». Je reviens donc à
l’écriture dans ce blogue où la paix règne, loin de la cohue Facebook. Bien sûr
je vais parler d’oiseaux de ma région mais également de la nature. Autour de
soi, il y a tant à observer, à admirer, à contempler. J’ai toujours prôné aux
gens de prendre le temps de regarder autour de chez soi. La beauté de la nature
est partout si on se donne la peine de ralentir et d’observer. Qui d’entre nous
prend le temps de regarder les nuages, d’écouter le vent, d’observer les
insectes, de mettre sa main sur un tronc d’arbre pour toucher sa texture, de
contempler la forme exquise d’un flocon de neige, d’écouter le cri ou le chant
d’un oiseau, en j’en passe? Et si nous revenions à l’essentiel et à la
simplicité?
Givre dans l'une de mes fenêtres qui simule mon ouverture vers le monde |
Autre
nouvelle… Comme ornithologue acharnée de longue date, je me suis mise à la
retraite. J’ai commencé l’ornithologie lorsque j’avais 22 ans. J’en ai
maintenant 58! Ma foi! Où sont passées toutes ces années? En bref, je ne fais
plus d’inventaires d’oiseaux et ça fait déjà un bail que je ne me déplace plus
pour observer les raretés dans ma région. Pour tout dire, j’ai tout donné de
moi pendant 35 ans. Maintenant, je sors sur le terrain la fin de semaine avec
mon copain, surtout au printemps et à l’automne. Mon but est d’être dehors, de respirer
l’air, de me calmer et d’admirer ce qui est devant moi où que je sois. Les
oiseaux ne deviennent qu’un prétexte pour être dans la nature. C’est d’être
présent à ce que je vois, à ce que j’entends et à ce que je ressens. Ma nourriture
est l’émerveillement et la gratitude.
Puis en cours de route, j’ai effectué un virage important
vers l’ésotérisme et la spiritualité. J’explore ces domaines qui font également
partis de mon paysage intérieur depuis ma naissance. Il s’agit d’une autre
sorte de nourriture, plus profonde celle-là, dans l’intimité de mon cœur. Si
ces sujets vous intéressent, vous pouvez visionner mon récent blogue «
http://messageoracle.blogspot.ca/ ». Je serais honorée de vous y retrouver.
Et la cerise
sur le sundae, je viens d’apprendre que j’ai le syndrome d’Asperger, une forme légère
d’autisme. Avec une dose de courage, je sors de mon garde-robe pour vous dire
cela. Ça vous dit peut-être quelque chose puisque les médias en parlent de plus
en plus. Le syndrome d’Asperger est une particularité du vaste spectre de
l’autisme. L’autisme va du plus léger au plus lourd. Il est bien dommage qu’à
la télé, on nous montre que des individus autistes lourds qui ne peuvent
communiquer avec leur entourage car il s’agit d’un extrême. Cependant, il y a
l’autre extrême, les légers comme moi mais dont les caractéristiques compliquent
beaucoup ma vie quand même.
En quelques
lignes, le syndrome d’Asperger explique pourquoi j’ai tendance à être une grande
solitaire depuis toujours, que je fuis les foules et les relations
interpersonnelles. Étant une hypersensible parmi les plus hypersensibles, mon
réseau émotionnel ne suffit pas à demande lorsqu’il y a trop de sollicitations
en même temps. Par exemple, si trois ou quatre personnes parlent ensemble, il
m’est impossible de suivre les conversations. Je reste donc à l’écart du
groupe, demeurant silencieuse et confuse. Les personnes nées avec les traits
d’Asperger ont souvent une intelligence supérieure à la moyenne et possèdent
des dons et des talents multiples. Elles sont très honnêtes, franches, sont
capables d’une immense capacité de concentration et ont une grande profondeur
d’âme. Les mots authenticité, vérité, passion et intensité sont leurs mantras.
C’est mon cas.
Au cours de
ma vie, c’est pourquoi j’ai préféré me concentrer sur l’ornithologie et les
sciences naturelles car je me sentais bien avec la nature qui n’exige rien de
moi. J’ai beau faire des efforts, cependant, les difficultés de m’intégrer à
des groupes sont très réelles et qu’aussi les décibels de tout genre écorchent
mon cerveau. Je recherche donc la tranquillité. Aux yeux des autres, je peux
être considérée comme snob, indépendante, froide, inintéressante et quoi
d’autre encore… Ces préjugés sont loin d’être le cas. En fait, j’aimerais beaucoup
avoir des amitiés durables et enrichissantes, être aimée pour qui je suis et être
respectée pour ma différence, car je ne rentre pas dans le moule de la société.
Voilà donc mes secrets révélés au plein jour.
Image que je nomme Solitude qui me caractérise |
Je viens de
vous donner les grandes lignes de ma vie de ces deux dernières années. J’ai eu
ma dose de mouvements, de chaos, de pleurs, de joies et de décisions nouvelles
à prendre. Même si je suis un peu meurtrie de toutes ces expériences intenses
vécues, il me fait un immense plaisir de revenir vers vous et donc chez moi en
même temps. Nous savons tous que la vie a le don de forcer des changements.
Afin de respecter ma santé, je vais dorénavant adopter un rythme de croisière
plus doux et plus lent que d’habitude au lieu d’y aller à plein régime. Je
reviendrai régulièrement partager mes observations de nature d’une façon
sporadique et non systématique. Également, je souhaite développer plus de
philosophie et moins de scientifique dans mes propos.
Merci pour
votre accueil, pour votre écoute et pour cet excellent café… Je me sens sereine
de vous avoir partagé des tranches de ma vie.
Claudette
Cormier
Tu m'étonneras toujours, bravo pour le courage de dire.
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