Par Claudette Cormier

lundi 18 septembre 2017

Une découverte importante

Bonjour à tous! Aujourd’hui, je vous amène dans le merveilleux monde ailé des insectes, plus spécifiquement dans le monde des micro-papillons. Vous vous souvenez sans doute que je suis également passionnée des papillons nocturnes. Lorsque j’ai demeuré à Saint-Fulgence, j’ai effectué cinq années de recensement de papillons nocturnes. Durant ces années d’inventaires, j’ai observé près de 700 espèces de papillons dans ma cour-arrière seulement! Ces inventaires inclus les macro-papillons et les micro-papillons.

Lorsque j’ai déménagé à Canton-Tremblay (ville Saguenay) en juin dernier, ma curiosité scientifique s’est émoussée. Il n’y a rien de plus excitant pour moi que d’inventorier des papillons, et des oiseaux aussi, dans un nouvel habitat. Il s’agissait en quelque sorte d’une page blanche d’un nouveau livre qui s’ouvrait devant moi.

Le 27 juin 2017, je suis sortie dehors pour aller photographier les insectes dans les fleurs de parterre entourant ma nouvelle demeure. J’avais très hâte de faire un safari photo qui me procure une belle détente tout en admirant les insectes qui se trouvent dans les belles fleurs. Soudain, dans une fleur d’Aegopodium podagraria, nommé communément l’Herbe-aux-goutteux dont plusieurs jardiniers ont horreur parce qu’envahissante, je détecte un très petit papillon qui m’est inconnu. Intriguée, je le prends en photo et poursuis tout bonnement mon safari autour de la maison.

En soirée, j’envoie une photo de ce micro-papillon à mon mentor (je dois garder son nom privé). Puis silence radio de sa part pour une journée ou deux, ce qui est inhabituel. Tout à coup, je reçois un courriel de cette personne qui est tout énervé me demandant de récolter ce micro-papillon au plus vite si je le revoyais. La raison est fort simple... Ce micro-papillon n’a pas été vu depuis 1930!! Le nom du micro-papillon est Anthophila plenicarinata Heppner. Il n’y a pas de nom français, seulement en latin. Désolée pour le grand nom. À la blague je dis que plus les micro-papillons sont petits, plus les noms sont longs!

Voici un très gros plan de l'Anthophila plenicarinata (C. Cormier)

De la part d’experts en la matière, on m’a informé qu’entre 1904 et 1930, moins d’une centaine de ces micros a été récoltée provenant des régions suivantes : Ottawa, Toronto, Hull, Aylmer, Montréal et Bradore Bay. Puis plus rien après 1930, jusqu’à cette découverte incroyable en 2017, chez moi à Canton-Tremblay. C’était la première photo prise d’un individu vivant. Bien entendu, la communauté scientifique entomologique fut secouée, tout comme moi.

Suite à cette découverte, mon mentor m’a supplié de surveiller les fleurs dans ma cour et de récolter des spécimens de ce micro si j’en voyais d’autres, ce que j’ai fait. Les jours suivants, j’ai observé d’autres individus que j’ai prélevés pour fins d’identification officielles. Au cours de l’été, j’ai envoyé ces spécimens aux Musées Nationaux à Ottawa où ceux-ci ont été formellement identifiés par l’expert-chef en entomologie. L’identification fut positive! Il s’agissait bien d’Anthophila plenicarinata Heppner!

Nous voyons deux individus qui s'alimentent sur cette Herbe-aux-goutteux (C. Cormier)

Tout le monde retenait son souffle en attendant le verdict final provenant de l'expert en question. Après cette identification officielle, je fus estomaquée de cette découverte! Pour tout dire, tout le monde était excité. Mon cher mentor m’a sommé de prendre beaucoup de photos, de prélever encore des spécimens et de noter le nombre d’individus et les dates correspondantes. Voilà ce qui a été mon projet d’été.

Pour vous résumer le tout, la première génération de ce micro s’est étendue du 27 juin au 4 juillet. Il y avait sans doute des individus présents sur place avant que je n’atterrisse à Canton-Tremblay. Vient ensuite la deuxième génération qui s’est échelonnée du 8 août au 16 septembre. Les individus de la deuxième génération ont adopté les fleurs de Tanaisie commune (Tanacetum vulgare), une plante d’automne très commune à fleurs jaune moutarde.

Un Anthophila plenicarinata sirotant du nectar dans les fleurs d'une Tanaisie (C. Cormier)

Voici un agrandissement du micro-papillon diurne (C. Cormier)

Plus tard au cours de l’été, certains spécimens récoltés ont pris le chemin vers BOLD. Il s’agit d’un centre où tous les papillons (et les autres insectes?) subissent une analyse d’ADN. Ils possèdent maintenant un code-barres génétique. Le centre a un million de code-barres en banque. Vue la rareté de mon micro, BOLD n’avait pas le code-barres d’Anthophila plenicarinata. Il en fait désormais parti.

Je me suis posée la question à savoir pourquoi ce micro-papillon n’avait pas été détecté auparavant. Les deux experts en papillons m’ont dit que presque personne ne s’intéresse à l’étude des papillons au Canada. Il semble qu’il y aurait moins de dix personnes qui se passionnent de papillons dans le pays. Ensuite, les adeptes récoltent principalement les macro-papillons nocturnes et moins les micro-papillons nocturnes. Ce dernier groupe est très difficile à identifier puisqu’il faut souvent les disséquer pour les différencier entre espèces qui se ressemblent. Cependant, ce micro-papillon qui nous concerne ici est diurne, une exception donc, et non nocturne comme la plupart de ses congénères. Il a donc passé sous le radar toutes ces années à cause de ces raisons.

Pour les personnes désireuses de trouver des Anthophila plenicarinata, vous devez savoir que la plante hôte des chenilles est l’Ortie (Urtica dioica). Les papillons adultes pondent leurs œufs sur l’Ortie où les larves bouffent les feuilles de cette plante urticante. Lorsque les cocons éclosent, les adultes, qui peuvent voler et se déplacer, s’alimentent ensuite sur des fleurs possédant une bonne densité de nectar tout près de leur plante hôte. Si vous avez chez vous les plantes que j’ai mentionné (Herbe-aux-goutteux et Tanaisie commune), les chances sont que vous n’observerez pas d’Anthophila s’il n’y a pas d’Orties dans le secteur. Cela est nécessaire puisque les larves ne consomment que des feuilles d’Orties, rien d’autre. La règle est simple : pas d'Orties, pas d'Anthophila.

Suite à ma migration vers Canton-Tremblay en début de période estivale, j’avais installé mon drap afin de les recenser les papillons (je les photographie, je ne les récolte pas). J’ai effectué environ cinq sorties dans ma cour. Comme il y a beaucoup plus de pollution lumineuse là où je demeure présentement, disons que mon drap était moins dodu en papillons qu’à Saint-Fulgence où c'était la nuit noire. Ici à Canton-Tremblay, il a plusieurs lampadaires et maisons dans le secteur qui émanent de la lumière artificielle ce qui dilue le nombre de papillons chez moi. Je n’ai pas poursuivi le recensement de papillons par la suite. Peut-être une autre année car j’en avais plein les bras à défaire mes boîtes et à faire un très grand nettoyage de la résidence. Mais quand même, le recensement des Anthophila a fait mon été! Ce fut mon cadeau de bienvenue!

Voilà donc ce que je souhaitais vous partager aujourd’hui. Je peux vous affirmer que monde ailé entomologique est aussi fascinant que le monde des oiseaux! Les papillons sont extrêmement beaux. D’ailleurs, les plus belles couleurs dorées, argentées et cuivrées que j’ai vus dans ma vie étaient sur des micro-papillons! L’émerveillement vous est assuré si vous faites une incursion dans ce monde fascinant!

mardi 5 septembre 2017

Les visites de stations d’épuration des eaux usées

Bonjour à tous… Pour commencer cet article, je vais vous ramener au début des années ’90. À l’époque, j’avais fait part à mon partenaire mon désir de faire un inventaire d’oiseaux dans la station d’épuration de Métabetchouan au Lac Saint-Jean. Je me souviens encore de l’expression faciale de Germain. Il ne comprenait pas pourquoi je m’intéressais soudainement à ces endroits puants et dont la superficie était très limitée pour observer les oiseaux. À cette époque, les ornithologues ne fréquentaient pas ces lieux.

Comme je suis un être qui adore faire des inventaires, mon but était de recenser les oiseaux qui s’y trouvaient. Un projet d’étude. Je n’avais aucune idée si les oiseaux nichaient ou non à l’intérieur de l’enclos. C’était la curiosité naturelle et scientifique qui m’interpellait. J’avais dit à Germain, et il s’en souvient encore de mes mots, « Tu vas voir… Un jour, ces données vont être importantes. »

Alors, nous avons timidement commencé à recenser les espèces aquatiques à la station d’épuration de Métabetchouan. Les premières visites n’ont pas servies de motivation puisque nous recensions que des Canards colverts. Cependant, j’ai insisté auprès de mon copain pour continuer la démarche. Lorsque au fil du temps nous avons réalisé que les bassins attiraient bon nombre d’espèces aquatiques, dont plusieurs espèces de canards, de limicoles et de passereaux, nous avons eu la piqûre. Depuis trente ans maintenant que nous parcourons les stations d’épuration des eaux usées de la région, surtout celles situées au Lac Saint-Jean Est. Mon projet de recherche avait pris de l’ampleur. Au fil du temps, Germain et moi avons recensé à nous seuls environ 77 espèces d’oiseaux ayant fréquenté l’intérieur de l’enclos de deux stations au Lac Saint-Jean Est. C’est considérable lorsque l’on pense à la petitesse des sites.

À mes débuts comme ornithologue, j’étais très impliquée dans la revue Le Harfang où j’ai beaucoup écrit. Pendant une quinzaine d’années, j’ai fait l’éloge des stations d’épuration et implorait les ornithologues de visiter ces sites tellement c’était intéressant. Mais niet! On a les boudé longuement. Alors pendant toutes ces années, Germain et moi étions presque seuls à recenser les oiseaux à ces endroits.

Puis ces dernières années, tout a drastiquement changé lors de l’arrivée de l’ère numérique. Les observateurs d’oiseaux preneurs de photos ainsi que les photographes s’intéressant aux oiseaux ont pris d’assaut les stations d’épuration à l’échelle du Québec. On veut tous les photographier.

Mon désir d’il y a trente ans où je sollicitais les ornithologues de visiter les stations s’est manifesté, mais pas de la façon que j’aurais souhaité au préalable. Dans le passé, j’étais loin de me douter du phénomène de la caméra numérique et de l’ornithologie d’aujourd’hui. Quand je vois les gens défiler le long des bassins des stations d’épuration à la queue-leu-leu et que la faune aquatique est constamment dérangée, rien ne va plus.

En fin de semaine dernière, nous nous sommes rendu mon copain et moi à l’une des stations d’épuration tôt le matin. Il y avait déjà des gens qui photographiaient les oiseaux. La majorité des canards avait déjà quitté les lieux. C’est là que j’ai reçu la réalité en pleine face, qu’il n’était plus possible de recenser les oiseaux sur une base régulière pour fins de recherche. Il y a trop d’achalandage de personnes et qui font fuir les oiseaux à répétitions. Je crains également que la nidification des oiseaux soit affectée à l’avenir dans les bassins. Sur ces sites, on passe avant nous et après nous. La ruée vers la photo d’oiseaux est devenue la principale activité maintenant. L’observation et l’identification des oiseaux passent au dernier rang. Et que dire de la recherche et l'étude scientifique pure?

En ce qui me concerne, je mets fin à mes visites aux stations d’épuration. Je ne veux plus être un facteur quant au dérangement des oiseaux à ces sites. C’était également mon dernier message traitant des stations d’épuration. Et bien entendu, cela met un point final sur ce long projet de recherche sur les stations d’épuration. Je me compte heureuse d’avoir pu étudier les oiseaux avant la cohue des ornithologues et des photographes. Les données prises sur le terrain à ces sites sont inestimables.

vendredi 1 septembre 2017

Ces charmants Grèbes à bec bigarrés

Chaque été au mois d’août, j’aime me rendre au marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence pour observer la faune aquatique. Bien souvent, avant d’arriver sur les plateformes d’observation, nous entendons piailler les poussins de nombreux canards. Cependant, ce n’est rien de comparable aux cris des Grèbes à bec bigarrés juvéniles. De loin, nous entendons les nombreux grèbes juvéniles qui quémandent bruyamment leur pitance auprès des adultes en émettant des « psi psi psi psi psi psi psi psi… » répétés qui retentissent constamment dans le marais. Je pense aux grèbes adultes qui endurent les cris incessants de leurs jeunes lors des premières lueurs de l’aube jusqu’à la fin du crépuscule. Et ces cris s’accentuent lorsque vient le temps du sevrage des juvéniles. Ces derniers deviennent alors plus insistants pour se faire nourrir.

La vue panoramique sur le marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence (C. Cormier)

Une cache pour observer et photographier les oiseaux aquatiques sur le marais (C. Cormier)

Grèbe juvénile quémandant sa nourriture auprès de l'adulte qui tente de le sevrer (C. Cormier)

 Grèbe adulte sevrant ce juvénile qui devient insistant pour se faire nourrir (écouter la bande sonore) (C. Cormier)

Les grèbes sont à mes yeux des oiseaux spéciaux. Ils sont si petits, trapus et ayant une drôle de silhouette, particulièrement la tête. On dirait que leur plumage est constamment mouillé, comme le poil d’un castor. Je m’émerveille aussi devant leur capacité de migrer de longues distances. Lorsque l'on regarde leurs petites ailes, on se demande comment ils font...

À la fin de l'été, le grèbe adulte perd la bande noire caractéristique sur son bec (C. Cormier)

On peut se demander comment il font pour migrer avec de si petites ailes (C. Cormier)

Ce juvénile perd ses motifs faciaux distinctifs à la fin de l'été (C. Cormier)

Ce juvénile est sevré et s'alimente par lui-même (C. Cormier)

Des premières plumes d'ailes pour ce juvénile! Remarquer à sa gauche le gros duvet d'un Cygne trompette. Rien de comparable avec le petit duvet de ce grèbe! (C. Cormier)

dimanche 20 août 2017

Ma vision élargie de l’ornithologie

Depuis que je pratique l’ornithologie, avec mes trente-six années d’expérience en banque, j’ai traversé plusieurs étapes comme ornithologue. À mes débuts en 1981, l’ornithologie était encore à ses débuts dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le Club des ornithologues de la région n’existait que depuis quatre années lorsque j’ai eu le feu sacré pour ce loisir qui est vite devenu sérieux. À l’époque, il n’y avait pas d’ordinateurs, ni de cellulaires, ni de caméras numériques. La façon de communiquer était via le téléphone ainsi que par la poste pour envoyer des lettres à autrui, écrites à la main ou à la dactylo. C’était le bon temps. Oui, c’était le bon temps car la vie était plus lente et beaucoup moins endiablée qu’aujourd’hui. De plus, j’appréciais le fait de passer les journées dehors sur le terrain au lieu d’être accroc à toute cette présente technologie. Selon mon opinion, cette technologie nous tire en une spirale vers le bas collectivement parlant, car elle prend trop de place dans nos vies.

Lorsque nous sommes des débutants dans l’observation des oiseaux, nous sommes fougueux. Nous voulons observer toutes les espèces d’oiseaux possibles au fils des saisons et cela, le plus rapidement possible. L’observateur motivé est insatiable. Et quand il a vu la plupart des espèces dans son patelin, il élargi sa recherche dans d’autres régions, dans d’autres provinces et dans d’autres pays. C’est l’esprit de collection qui prend le dessus. C’est là que l’esprit de collection ou du cocheur naît. Il s’agit d’un passage naturel à cette étape.

De nos jours, je trouve que l’ornithologie est devenue un grand jeu collectif. Il s’agit d’un monstre qui grandit constamment. Grâce aux nouvelles technologies comme Internet qui nous offrent l’instantanéité des informations, nous courrons partout afin d’observer les oiseaux rares rapportés sur les sites spécifiques. Le but du jeu est de voir une certaine espèce d’oiseau pour ensuite l’ajouter sur notre liste de coches que l’on veut la plus longue possible.

J’avoue que pendant plusieurs années, j’ai goûté à cette poussée d’adrénaline que procure la chasse aux nouvelles espèces. J’ai ressentie beaucoup de plaisir à les cocher et à les inscrire sur ma liste d’espèces. Par contre, avec le recul, je réalise que j’ai aussi vécu de l’anxiété à savoir si l’oiseau allait être présent suite à sa découverte. Et bien souvent, la route m’a éreinté le corps. À la longue, ne trouvant plus de sens à ce jeu intense, j’ai abandonné cette forme de chasse ou d’esprit de collection, il y a quelques années. La poursuite de raretés ne fait plus partie de ma vie. Je m’en porte mieux physiquement et moralement. Aujourd’hui, je constate avec effroi que ce phénomène collectif prend de l’ampleur. D’ailleurs, il y a beaucoup de débutants qui pensent que l’ornithologie, ce n’est que cela, de cocher les oiseaux. Pourtant, l’ornithologie c’est beaucoup plus que cela.

Ça, c’était l’aspect physique de l’ornithologie : sortir, parcourir le terrain, rouler en voiture, marcher sur les sentiers, observer les oiseaux, les cocher, les photographier.

Au fil des années, j’ai vu l’ornithologie et les ornithologues évoluer. Selon ma vision des choses, je trouve que l’ornithologie d’aujourd’hui souffre de grandes carences. Où est l’identification des oiseaux dans son terme le plus noble? À la base, l’ornithologue devrait évoluer dans le temps, soit de connaître les parties d’un oiseau ainsi que les critères d’identification. Cela se fait tranquillement, au rythme de chacun. Cela est si valorisant d’avoir ces connaissances qui sont la clé pour l’identification des oiseaux dans tous les types de plumages : mâle adulte, femelle adulte, juvénile, immature, en mue, etc. Où est la recherche pure? Où est le désir de bien observer un oiseau et de prendre le temps nécessaire pour étudier le plumage de celui-ci sous toutes ses coutures? C’est cela la base de l’ornithologie.

Sur les feuillets numériques de eBird, pourquoi ne pas ajouter en plus des photographies, des détails pertinents comme la description du plumage d’un oiseau donné, ses comportements, le cri ou le chant particulier d’une espèce, des notes qui décrivent sommairement l’habitat où nous observons, de signaler si l’oiseau est en mue, est-il est en migration ou non, etc.? Également, pourquoi ne pas ajouter sur les feuillets les enregistrements de cris ou de chants d’oiseaux? Toutes ces informations feront parties de la grande banque nord-américaine qu’est eBird. Nos feuillets numériques vont aider les chercheurs dans leurs nombreuses études et servir à aider à la protection des habitats. Un petit geste qui a une longue portée… Avez-vous songé que lorsque vous faites un feuillet numérique, vous écrivez l’Histoire de l’ornithologie? Une espèce observée aujourd’hui ne sera peut-plus là dans quelques années. Présentement et d’ici plusieurs dizaines d’années, vos données seront extrêmement utiles aux chercheurs Quant à ma liste de coches, à qui servira-t-elle? À personne. Elle est vide d’informations, d’études, de beauté et de sens. Ce n’est qu’une simple liste.

Au Québec et sans doute ailleurs, l’identification et l’étude sur les oiseaux par les amateurs d’oiseaux ont tendance à se perdre. Aujourd’hui, j’ose dire que c’est le cirque ornithologique. C’est malheureux car nous sommes très loin de la base avec la course folle aux coches. Et bien souvent, cette course est devenue une compétition malsaine entre nous. À mon humble avis, nous ratons collectivement la cible. Il semble que nous avons dépassé les limites du bon sens. Faudrait peut-être revoir nos habitudes?

Et que dire des centaines d’histoires d’horreur venant de la bouche d’ornithologues eux-mêmes qui signalent que les oiseaux sont harcelés à répétitions par les gens qui n’ont aucune éthique et aucun respect pour les oiseaux, que ces personnes soient ornithologues ou photographes? Le comportement aberrant de plusieurs personnes est malheureusement chose courante de nos jours. Cela fait un tort irréparable à l’image des ornithologues et des photographes.

Ça, c’était l’aspect mental de l’ornithologie : les connaissances, l’identification, l’étude, la réflexion, l’analyse, la recherche, l’introspection.

Pourquoi diable les observateurs d’oiseaux et les amateurs de photographies d’oiseaux sont-ils tant en frénésie de nos jours? Cette question est profonde. Il s’agit d’un sujet délicat à aborder. Bien sûr, nous pouvons observer les oiseaux et les photographier par pure passion. Comme dans tout loisir, le plaisir et la joie sont au rendez-vous. C’est cela qui nous pousse à faire ces activités. Les êtres humains sont naturellement à la recherche de bonnes sensations. Pratiquer l’ornithologie et la photographie d’oiseaux nous remplient le cœur d’une bonne nourriture émotionnelle. Dans le monde chaotique d’aujourd’hui, se balader, observer les oiseaux et la nature sont choses essentielles pour notre équilibre personnelle. Par contre, pour d’autres personnes, l’ornithologie et la photographie (ou autre loisir) semblent combler un grand vide intérieur, voilant des souffrances inconscientes. Tristement, ces personnes recherchent désespérément de la joie.

Mais qu’est-ce qui fait que nous courons partout sur le terrain, comme si cela dépendait de nos vies? Sommes-nous devenus accros? Avons-nous créé une dépendance aux oiseaux et à nos listes de coches? La chasse aux coches a-t-elle de l’emprise sur nous et nos vies, que rien d’autre n’existe pour nous? Où se trouvent la sagesse et l’équilibre dans la pratique de l’ornithologie? Lorsque la coche et la photo d’un oiseau prédominent, nous sommes peut-être égarés du sentier principal. Ce qui est dramatique dans tout cela, c’est que beaucoup de gens ne pensent pas à la survie de l’oiseau et à son bien-être. Ces premiers piétinent sans respect les habitats sensibles, transgressent des propriétés privées sans permission et émettent des enregistrements d’oiseaux à outrance. Cela pour obtenir une satisfaction égoïste au nom de la coche ou d’une photo. C’est ça l’ornithologie?

Pensons également et ayons de la compassion pour les non-ornithologues et les non-photographes qui n’en peuvent plus de nous voir dans leurs secteurs. Leur quiétude est détruite par le va-et-vient incessant des gens. Voilà une situation bien triste. Dans le passé, j’ai vivement souhaité que les gens s’adonnent à l’observation des oiseaux car ces derniers sont superbes, intéressants à étudier et dont l’observation suscite en nous le sens de l’émerveillement. Mon vœu s’est exaucé car l’ornithologie est devenue un des loisirs les plus pratiqués au Québec. Cependant, avec le temps, j’ai eu la désagréable surprise de constater que l’ornithologie est devenu un grand jeu collectif et que l’observateur ne souhaite pas évoluer outre-mesure. À cause de tout cela, je souhaite maintenant que l’intérêt pour l’ornithologie soit en décroissance afin que les oiseaux aient la paix de nous. Il y a trop d’adeptes. Les non-observateurs, les non-photographes et les oiseaux souffrent de trop de dérangements.

Ça, c’était l’aspect émotionnel de l’ornithologie : le plaisir, la joie, le partage, vouloir être le meilleur, la compétition, tous les comportements de l’être humain qu’ils soient nobles ou non.

A-t-on vraiment de l’amour et du respect pour les oiseaux? Est-ce qu’on se préoccupe de les observer de loin par respect, de les étudier, de protéger leurs habitats, de s’occuper de la survie des espèces? Où bien, est-ce qu’on s’en fou éperdument, que l’on continue de déranger inlassablement les oiseaux, de piétiner les habitats et les propriétés privées, d’irriter autrui à outrance, tout cela à cause d’un égoïsme mal placé?

Peut-on (veut-on?) se débarrasser de la dépendance aux coches ornithologiques et photographiques et mettre à la place et en avant-plan le bien-être de l’oiseau? Effectuer une transformation intérieure pour l’amour de l’oiseau, son respect, sa survie, sa paix et sa tranquillité. Sommes-nous capable de mettre au rancard ce jeu collectif qui, finalement, nuit aux oiseaux, nuit aux êtres humains fatigués de nous et nuit même à l’environnement en parlant de la pollution émise par nos véhicules en se déplaçant constamment pour aller cocher?

Faisons collectivement un grand «  re-set ». Observons les oiseaux, judicieusement avec une conscience plus grande. Les observer pour les admirer. Apprécier leur beauté et leurs chants. Pour se dire intérieurement que nous sommes chanceux de pouvoir regarder cet oiseau dans toute sa splendeur. De cultiver la gratitude, le respect et l’amour pour la faune aviaire ainsi que la nature. Être plus zen.

La gratitude rempli le cœur d’un sentiment de paix. Lorsque nous sommes dans cet état d’être, de nous émane aussi la joie, une joie profonde et non pas superficielle. L’amour des oiseaux se vit dans le cœur. La communion vraie avec la nature se vit là aussi, dans le cœur. Soyons attentifs à la sagesse qui, en nous, nous interpelle de respecter cet être vivant qui a le droit vivre en toute quiétude sans être dérangé par les êtres humains. Soyons conscients collectivement de nos agitations intérieures et de nos actions qui bouillonnent en nous. Calmons-nous de la frénésie de la coche… Cultivons plutôt la gratitude et l’émerveillement dont notre planète a grandement besoin.

Publiquement, je vais faire un aveu. Lorsque j’ai décidé d’arrêter de cocher les oiseaux dans ma région, je fus soulagé et délivré. J’ai débarqué du train fou. Maintenant, le train passe devant moi et je n’ai aucun regret quant à ma décision. Fini la compétition. Fini les coches sur ma liste. Fini l’angoisse. Fini la fatigue. Fini la dépendance d’être au top dans mon loisir pour que je demeure une personne reconnue dans ma région. J’ai opté pour l’observation des oiseaux sur place ce qui me satisfait énormément. L’étude des oiseaux et aussi de la migration de ceux-ci le long du corridor du fjord me nourrit parfaitement comme ornithologue. Et lorsque je visite des sites ornithologiques, bien souvent, je ne lève même pas mes jumelles en arrivant. Avant, je m’imprègne du moment présent. Je savoure le fait que je suis vivante aujourd’hui sur cette magnifique Terre. Par la suite, après quelques inspirations profondes, j’observe le paysage autour de moi, écoute les sons de la nature, hume les parfums naturels… en relaxant, en appréciant ce qui s’y trouve, en éprouvant de l’émerveillement et de la gratitude pour tant d’abondance de beautés. Ensuite, je lève mes jumelles. Et je ne recherche aucune rareté. J’observe ce qu’il y a sur place. Je repars complètement satisfaite.

Ça, c’était l’aspect spirituel de l’ornithologie : la conscience de soi, la conscience de l’autre, la conscience que la Terre est un être vivant, la communion avec les êtres et les organismes vivants sous toutes leurs formes, l’amour, la paix, la sagesse, le respect, la gratitude, la contemplation, l’harmonie, l’émerveillement, apprécier la vie au moment présent.

Voilà donc ma vision élargie de l’ornithologie. Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec moi. Peut-être que cet article sera un coup d’épée dans l’eau quant à mon cri du cœur pour que l’ornithologie retrouve ses lettres de noblesse. Mon souhait le plus sincère est que l’ornithologie entreprenne un virage sain où nous serons plus conscients de nos actions et des impacts que cela crée sur les oiseaux et la nature qui nous entourent. J’ai un désir profond que la frénésie laisse place à paix. Que l’agitation humaine devienne harmonie. Que la conscience s’épanouisse pour laisser place au respect et à l’abandon d’un trop plein d’égoïsme. Que le cœur s’emplisse d’émerveillement. Que les ornithologues posent des actions concrètes pour la protection de la faune. Qu’ils deviennent des témoins privilégiés de la spectaculaire beauté de cette planète. Nous avons fort à faire pour transformer notre vision intérieure de l’ornithologie, cela pour l’amour et la sauvegarde des oiseaux et pour les aimer férocement de tout notre être.

Merci d’avoir pris le temps de me lire et de considérer quelques-uns de mes points de vue. Ensemble, nous pouvons changer les choses d’une façon extrêmement positive, pour le bien collectif et pour le bien de notre magnifique Terre-Mère.

Claudette

samedi 12 août 2017

Tout en blanc

Bonjour à tous! Parfois, les mots sont inutiles. Je laisse donc l'image parler d'elle-même car celle-ci vaut vraiment mille mots... À Saint-Fulgence dans le marais de Canards Illimités.

Les blancs vêtus se rencontrent... Grande Aigrette et les Cygnes trompettes (C. Cormier)

mercredi 9 août 2017

Manne blanche à Saint-Fulgence

C’était hier soir, le 8 août… Sur l’heure du souper, Germain me demande si je veux aller prendre une marche après le repas. Sans hésité, je rétorque : « Oh que oui! » Le plein air me manque ainsi que l’exercice de marche. On clenche donc la vaisselle et on se prépare pour aller prendre notre marche en début de soirée.

Notre destination est la piste cyclable située à Saint-Fulgence. Bien entendu, nos intérêts ornithologiques y sont pour quelque chose puisque le sentier borde le marais de Canards Illimités. Cette fois, contrairement à mes habitudes, j’ai amené la caméra. Je ne sais pas trop pourquoi…

Au fur et à mesure que nous marchions sur la piste cyclable en bavardant et en observant ici et là les oiseaux, le soleil commença à se coucher. C’est incroyable qu’en août déjà, les soirées sont écourtées en lumière. Tout de même, nous admirons le coucher du soleil en s’avançant sur le sentier.

Magnifique coucher de soleil au marais (C. Cormier)

En se déplaçant sur certaines sections du marais, là où l’eau est proche du sentier, Germain me pointe du doigt la manne d’insectes qui pullulent au-dessus des canards barboteurs qui s’alimentent paisiblement. C’est assez impressionnant, merci! Je ne les connais pas par leur petit nom, mais je sais que ce sont des insectes aux ailes blanchâtres et qui ressemblent à de minuscules éphémères.



Une manne d'insectes pullulent au-dessus du marais (C. Cormier)

Sur notre retour, alors que le crépuscule jette de l’ombre et de la fraîche sur nos épaules, Germain s’est arrêté net sur ses pas. Il a détecté le mouvement d'un oiseau blanc dans des branchages d’arbustes morts. Bien évidemment, il a pensé qu’il pouvait s’agir de l’un des Cygnes trompettes. Par contre, ce n’était pas le cas… C’était une Grande Aigrette! Toute une surprise! Ouf! Comme c’est heureux, j’avais la caméra avec moi. Et la séance photo et la prise de vidéos ont commencé.

La Grande Aigrette qui s'alimente activement dans le marais (C. Cormier)

Ce qui fut spécial au fil de nos observations est l’interaction entre des Grands Hérons présents dans le marais et la Grande Aigrette. Les hérons ne semblent pas apprécier sa présence et ils lui ont fait savoir à plusieurs reprises en fonçant dessus afin qu’elle s’en aille. Cependant, contre toute attente, elle a décidé de rester dans le marais, ce qui a permis de nombreuses prises de bec entre les deux espèces d’échassiers. Ce fut intéressant à observer mais pour la prise de photos, c’était difficile car la lumière diminuait constamment. J’ai pris des photos et des vidéos jusqu’à ce que ma caméra refuse toute mise au point.



Interaction entre les Grands Hérons et la Grande Aigrette (C. Cormier)

Puis à la fin du crépuscule, la Grande Aigrette a quitté les berges du marais pour aller se jucher sur le sommet d’un arbre mort. C’était comique de la voir perchée à cette hauteur. Dans la quasi-noirceur, elle était le seul point blanc visible dans le marais.

L'Aigrette haute perchée au sommet de son arbre (C. Cormier)

Mais ce n’est pas tout… Pendant que nous observions l’aigrette durant la soirée, les quatre Cygnes trompettes sont venus faire un tour au milieu du crépuscule. Ceux-ci se pavanaient dans le marais loin de leurs branchages sécurisants, confiants d’être à l’abri des prédateurs qui sont couchés à cette période de la journée. Les cygnes se sont nettoyés et ont longuement nagés pendant que Germain et moi tentions de prendre des photos potables avec le peu de lumière qu’il nous restait.

Les cygnes se baladent (C. Cormier)


Les Cygnes trompettes font un brin de toilette (C. Cormier)

Voilà donc pour le thème de la manne blanche (les insectes aux ailes blanches, la Grande Aigrette et les Cygnes trompettes). Nous sommes retournés à la maison par la suite. Il faisait noir. Nous rentrons de notre marche pas plus en santé, mais nous rentrons plus joyeux! La soirée a été complétée par un magnifique levé de lune devant la maison. Son visage était ambré et un peu embrouillée par de la réverbération. Quelle soirée!

La belle pleine lune ambrée (C. Cormier)

mardi 8 août 2017

Ces merveilleux Cygnes trompettes

Presque tous les ornithologues du Québec savent maintenant que quatre Cygnes trompettes immatures passent l’été dans le marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence. Bien évidemment, nous sommes honorés de recevoir cette très grande visite dans notre région. Les cygnes sont devenus l’attrait principal des amateurs d’oiseaux et de photographies venant de partout au Québec. Avec cause, car ces oiseaux sont très beaux et élégants. Ils dégagent beaucoup de noblesse dans leurs gestes qui sont lents et toujours gracieux.

Le 4 août dernier, Germain et moi sommes retournés au site afin d'observer les cygnes à nouveau. Plus tôt en saison, ces magnifiques oiseaux ont découvert le marais et l’ont choisi pour y effectuer leur mue. Ne pouvant plus voler pendant un mois, les cygnes dorment beaucoup. Ceux-ci ne se déplacent que très peu, seulement pour aller s’alimenter d’herbages dans certains secteurs du marais. Très méfiants, ils se tiennent la plupart du temps dans un lieu précis où il y a beaucoup de branches d'arbustes morts afin de se prémunir contre les prédateurs.

Les taches blanches au loin dans le marais sont les Cygnes trompettes (C. Cormier)

Les cygnes se tiennent la plupart du temps dans les branchages (C. Cormier)

Les oiseaux se déplacent lentement vers leur abri après une séance d'alimentation (C. Cormier)

Lorsque ces très grands oiseaux secouent leurs ailes, nous pouvons constater où en est rendue la mue. En fait, elle achève car les plumes de vol sont poussées presque à leur maximum. D'ici deux semaines tout au plus, les cygnes vont tranquillement recommencer à voler. Et là, nous ne savons pas s’ils resteront encore bien longtemps avec nous où s’ils migreront vers une destination inconnue de nous.

Les plumes de vol ont presque atteintes leur plein potentiel (C. Cormier)

 Les cygnes font un brin de toilette après s'être alimentés (C. Cormier)


Ils retournent vers leur abri pour piquer une autre sieste (C. Cormier)

Nous, ornithologues de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, assistons peut-être à un nouveau phénomène. Dans quelques années, qui sait si les Cygnes trompettes vont commencer à nicher dans notre région? Cela est possible. Ces oiseaux immatures explorent des habitats. Dans trois ou quatre ans, lorsque ceux-ci auront atteint la maturité sexuelle, ils se souviendront peut-être du marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence pour y nicher? Seul le temps le dira…

Sur ce, je vous souhaite une magnifique semaine et à bientôt pour un autre récit ornithologique!

Claudette

jeudi 3 août 2017

Tempête de grêle

La matinée de ce 2 août était splendide. Le soleil était radieux et les vents absents. L’invitation était lancée par Mère-Nature qui entoure ma nouvelle résidence à Canton-Tremblay. Je me suis donc rendue à mon petit banc dans le fond de la cour. C’est l’endroit où je me recueille et où j’observe les oiseaux le long de la rivière Caribou. Cette dernière sillonne doucement les abords de la cour. Le ciel était magnifique et le soleil qui se levait chauffait mon dos. Respirant profondément, j’ai savouré ces doux moments de ce beau matin d’été.

Mon petit banc près de la rivière Caribou (C. Cormier)

Puis j’ai vaqué à mes occupations quotidiennes. Au fil des heures, le ciel s’est ennuagé. Sur les sites météo, une veille d’orages violents a été émise. Soupir. Moi qui n’apprécie guère les éléments puissants comme les orages forts ou violents. Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours ressentie une peur bleue des orages. Difficile à guérir ces phobies…

Vers 15h30, j’entends un premier coup de tonnerre. Je me suis dit : « Ah, bon, ça y est. Voilà l’orage qui arrive… » Puis soudainement en quelques secondes, la forte pluie et les vents violents ont complètement changé le décor paisible du secteur. Toc, to-toc, to-toc, toc, toc… Qu’était-ce donc ce pétillement que j’entendais? De la grêle! Oh nonnnnnnn! C’était de la grosse grêle, de la taille d’un 25 cents qui a déferlé pendant deux minutes avec une violence inouïe! En peu de temps, la cour était devenue blanche comme s’il y avait eu une averse de neige. Laissez-moi vous dire que j’ai eu la frousse de ma vie lorsque j’ai entendu les grêlons frapper violemment les fenêtres! Je me suis demandée si elles allaient éclater. Croyez-moi, ce n’était pas agréable à vivre! Pendant l’orage, j’ai pu filmer un bout de la tempête. Dans le clip suivant, vous remarquerez l’intensité de l’orage. À gauche de l’écran, vous verrez les feuilles d’un frêne qui s’est fait dépouiller par les vents. Je vous invite également à écouter le son des grêlons qui frappaient sur les fenêtres. C’était épeurant!


La tempête de grêle (C. Cormier)

Lorsque ce fut terminé, j’étais bouche-bée et encore secouée par l’intensité de cet orage. Puis voir un tapis blanc de grêle sur une pelouse verte et autour des plates-bandes à fleurs me donnait une sensation bizarre.

Le paysage de la cour-avant suite à la tempête de grêle (C. Cormier)

De gros grêlons ramassés dans ma main (C. Cormier)

Dès la tempête terminée, je suis sortie dehors afin de vérifier s’il y avait eu des dégâts sur la maison. Ouf! Heureusement, tout était intact au niveau des murs et des fenêtres. Rien de fracassé ou de brisé. Mais la cour… Elle faisait pitié! Il y avait des feuilles partout sur le terrain. Les érables, les frênes et le mélèze ont durement été touchés, leur feuillage étant arraché par les vents intenses. Il y avait également plein de cônes de Pin sylvestre qui jonchaient le sol derrière la résidence. Quant aux plates-bandes, les plantes ont été endommagées. J’ai eu de la chance car à Saint-Fulgence, il y a eu des dommages à certaines maisons et véhicules.

Dès les dernières gouttes d’averses tombées, les oiseaux sont vite revenus aux mangeoires pour se ravitailler. Puis les colibris sont apparus aussi à l’auge. Lorsque j’ai fait le tour de la maison, j’ai observé un pygargue voler à pleine vitesse en direction du flanc de la montagne près de la rivière Caribou. J’ai compris qu’il cherchait illico un abri. À ce jour, je n’ai jamais vu un pygargue être paniqué de la sorte. Il était peut-être sur les battures lorsque la tempête a sévit. Il a dû se faire mitrailler par les gros grêlons…

Un Bruant à gorge blanche s'alimentant parmi les grêlons et les cônes de pin (C. Cormier)

Finalement, l’orage a filé en direction de Saint-Fulgence et a poursuivi sa course dans le fjord du Saguenay. À Canton-Tremblay, le soleil était de retour, les chauds rayons faisant fondre tranquillement les gros grêlons. Cela a quand même pris deux bonnes heures pour tout faire fondre… À son arrivé du travail, mon partenaire a pu voir des tapis de grêlons à l’ombre. Il a pu constater l’état de la cour qui, une heure avant l’orage aujourd’hui, était propre et frais tondu.

C’était jour de Baptême à Canton-Tremblay. Bienvenue dans ce nouvel environnement avec les soubresauts de Dame-Nature sur le bord de la rivière Saguenay. Ce fut une journée mémorable, il va sans dire. J’espère seulement ne pas vivre trop de ces terribles tempêtes. En fin d’après-midi, je suis retournée voir mon petit banc sur le bord de la rivière Caribou. Celui-ci était entouré de feuilles d’érables. On aurait dit que c’était l’automne avant le temps.

Mon petit banc entouré de feuilles d'érable arrachées par le vent (C. Cormier)

Sur ce chers amis, je vous souhaite une merveilleuse fin de semaine et à très bientôt pour un autre message! 

Claudette

mardi 1 août 2017

Cours d’initiation en ornithologie

Bonjour à tous! Nous voilà déjà au cœur de l’été… Les vacances et la détente sont au rendez-vous pendant quelques semaines. Suite à mon déménagement à Canton-Tremblay au début du mois de juin de cette année, les mangeoires furent aussitôt installées. Heureusement pour mon partenaire et moi, les oiseaux du secteur les ont rapidement trouvé. À Saint-Fulgence, nous avions dû les enlever car il y avait trop de chats errants ainsi que la présence désagréable de ratons-laveurs. On se croise les doigts qu’ici, nous serons épargnés de ces mammifères indésirables.

Durant mes séances de contemplation de paysage et d’oiseaux m’est venue l’inspiration d’offrir un cours d’initiation aux oiseaux en cette deuxième moitié d’été. Ce sera impossible cet automne donc profitez-en! J’adore donner de la formation aux débutants. Ils ont les yeux plein de passion et sont très désireux d’apprendre.

Un beau Roitelet à couronne rubis (C. Cormier)
Prenez bonne note que je n'offrirai qu'un seul cours d’initiation aux oiseaux. Par contre, ce même cours s'échelonnera sur plusieurs dates afin d’accommoder le plus de personnes. Des réservations sont nécessaires car le cours se donnera chez moi et que je ne prendrai que cinq ou six personnes à la fois.

Voici les DATES et les HEURES du cours d’initiation :

Les lundis 14 août ou 28 août à 13h30
Les mercredis 16 août ou 30 août à 19h00

Les lundis 11 septembre ou 25 septembre à 13h30
Les mercredis 13 septembre ou 27 septembre à 19h00

OÙ ÇA? : À la résidence de Claudette Cormier à Canton-Tremblay (secteur Valin). Je suis située à six minutes du pont Dubuc sur la route de Tadoussac, très près de Chicoutimi-Nord.

LE PRIX : 10.00$

Afin de RÉSERVER votre place ou pour prendre des informations, vous êtes invités à m’écrire (CLAUDETTE CORMIER) au courriel suivant : CCORMIER@HOTMAIL.COM

J’ai très hâte de vous voir!

À bientôt!

Claudette

lundi 12 juin 2017

Jour de migration de pollen

Bonjour chers amis! J'espère que vous allez bien. Heureuse de vous retrouver!

Lors du dernier message, je vous disais que je prévoyais déménager de Saint-Fulgence pour aller vivre à Canton-Tremblay (ville Saguenay). Eh bien! Mon copain Germain et moi sommes en plein dedans. Le transfère de nos biens est plutôt long, mais tout va bien dans le processus. Nous sommes des amoureux des livres alors... des boîtes, en voulez-vous en v'là. Nous habitons maintenant une coquette maison centenaire vieille de 130 ans encore en pleine forme et rénovée dans le temps.

Hier le 11 juin, mon partenaire et moi avons assisté à un phénomène de la nature bien particulier. Nous étions à notre nouvelle résidence alors que des vents violents de quadrant ouest-nord-ouest se sont levés. Plus les vents persistaient, plus la vue sur le fjord s'estompaient. En fait, la vue s'est complètement bouchée. Ce n'était pas dû à de la réverbération ni à cause de la fumée qui auraient pu provenir d'un feu de forêt situé au nord par exemple. En fait, il s'agissait de pollen éjecté des arbres par temps chaud et sec et qui se déplaçait par la force éolienne.

Nous avons été forts impressionnés Germain et moi de ce phénomène naturel. Cela a duré plusieurs heures en après-midi pour s'estomper en soirée. Voici quelques photos que j'ai pu prendre pendant la journée. Sur ce , je retourne à mes boîtes, au grand nettoyage et au classement des items. Bonne journée!

Le mur de pollen qui bouche complètement la vue sur le fjord (C. Cormier)
 
La vue que nous voyons habituellement à partir de notre cour (C. Cormier)