Ce printemps, il ne fait vraiment pas beau ici au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. En effet, en plus de ce printemps tardif qui n'en fini
plus, nous avons également de la difficulté à sortir pour y faire des
excursions ornithologiques, particulièrement lors de la fin de semaine.
Malheureusement, la pluie, le vent et le froid persistent et signent! Encore ce
matin, alors que je vous écris en ce jour du samedi le 17 mai, il pleut. Soupir.
Hier, Germain et moi avons convenu de prendre un après-midi
de congé pour nous rendre au Lac Saint-Jean. La carte radar nous montrent qu'il
y a des précipitations dans ce secteur. Bof! Tant pis. On y va pareil. Nous en
serons peut-être quitte qu'à ne prendre qu'un bon repas chaud à notre
restaurant préféré situé à Saint-Gédéon, si nous ne sommes pas en mesure d'observer
les oiseaux.
Notre première halte s'effectue au Grand Marais de
Métabetchouan. Ce marais est en fait un réservoir régie par la compagnie Rio
Tinto Alcan. Alors que les limicoles commencent à arriver dans la région, le
niveau d'eau qui monte en flèche emporte nos espoirs de voir nos limicoles en
abondance. Le marais est maintenant devenu un lac pour la saison estivale. Par
contre, les six Pygargues à tête blanche qui sont branchés dans les arbres autour
du marais nous apportent un petit baume sur notre moral qui lui, est plutôt à
la baisse. Côté météo, il pleut averse. Tantôt nous courons vers la voiture pour
nous abriter pendant que les douches passent et tantôt nous sortons du véhicule
en vitesse pour observer les oiseaux, avant l'arrivée d'une autre averse. Très
ordinaire.
Quatre Pygargues à tête blanche branchés |
Finalement, nous nous dirigeons vers notre camp de base habituel pour aller casser la croûte. Nous consultons la carte radar des précipitations. Hmmmm... Bien embêtant ces averses. Germain propose que nous allions à la station d'épuration des eaux usées de Métabetchouan après notre repas. Levant les sourcils avec un air sceptique, roulant mes yeux vers le ciel, j'acquiesce tout juste à sa demande. D'accord... suivi d'un autre soupir.
Rendus à la station d'épuration, le ciel est sombre et le
vent est chaud. Partout où nous zieutons à l'horizon, il pleut, sauf ici où nous
nous trouvons. Hésitant d'aller marcher autour de l'enceinte de la station à
cause de la pluie qui semble être sur le point de tomber, nous entamons notre
petite excursion, résignés de se laisser doucher s'il le faut. La première
chose qui m'étonne est les dizaines de Parulines à croupion jaune qui sont
agglomérées sur la clôture. Elles se lancent dans les airs à la manière des
moucherolles pour revenir sur poser sur celle-ci, ayant habilement capturées
des insectes lors de leurs sauts dans les airs.
Parulines à croupion jaune en action
Les parulines affamées
Ensuite, nous entendons des cris de Pluviers kildirs et de Petits Chevaliers. Enfin! Des limicoles! Nous parcourons l'extérieur de l'enclos à la recherche de ceux-ci. Le vent siffle fortement dans nos oreilles. Cependant, ce n'est rien comparé aux cris des Pluviers kildirs qui percent nos tympans en vociférant continuellement de leurs cris stridents. Trois ou quatre individus nous ont accompagné pour l'heure qui a suivi, tentant de nous éloigner de leur site de nidification. Sauf que ces kildirs sont dans l'enclos et énervent les autres limicoles qui s'enfuient à cause de leurs cris d'alertes. Ah, zut! Huit Petits Chevaliers viennent de déguerpir! Nous, on a beau rester discrets, mais ces kildirs hyperactifs sèment le trouble dans nos observations. Dans la prochaine vidéo, voyez un de ces pluviers qui fait semblant d'être blessé pour nous attirer vers lui, sans succès. Voyant qu'on ne s'intéressait pas à lui, il criait deux fois plus fort pour capter notre attention. Non, mais... va t-il se l'a fermer à la fin?
Pluvier kildir feignant d'être blessé
Nous poursuivons notre excursion autour de l'enclos,
escortés par ces satanés kildirs qui ne nous lâchent pas d'une semelle. Puis
Germain me lance un cri. Il a retrouvé le Tournepierre à collier découvert hier
par Josée Rousseau à ce site. C'est la première fois que nous observons cette
espèce dans une station d'épuration. Là, j'avoue que je ne comprend pas sa
présence dans cet habitat alors qu'à côté, il a toutes les berges du lac
Saint-Jean pour se poser et s'alimenter! Je suis mystifiée! Ce limicole est
plutôt marin, pas un limicole de bassins! Au bout du compte, pendant notre
petite sortie autour de la station, nous avons observé le Pluvier kildir, le
Chevalier grivelé, le Chevalier solitaire, le Petit Chevalier, le Bécasseau minuscule
et ce magnifique Tournepierre à collier. Bon, d'accord. Ce n'est peut-être pas
fort comme nombre d'espèces. Mais c'est mieux que rien pantoute. En plus, la
pluie n'a pas tombé pendant l'heure où nous avons fait notre excursion. Avec un
petit sourire sur les lèvres et avec quelques soupirs supplémentaires, nous
sommes retournés à la maison, un peu déçu mais heureux de notre escapade.
Le Chevalier grivelé dandinant
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