La région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean est située à l’intérieure des terres dans le centre
nord du Québec. Au printemps, la réalité ornithologique entre notre région et
le sud du Québec diffère grandement. Dans le sud du Québec, la migration des
oiseaux commence en février où les ornithologues observent déjà leurs premiers oiseaux migrateurs. Ici au nord, les oiseaux migrateurs prennent plus de temps pour
franchir le territoire nordique. Les oiseaux ont un radar interne qui leur dicte
d’attendre un certain temps dans le sud du Québec avant de migrer vers le nord.
Et ils ont raison! Présentement, tous les plans d’eaux sont gelés
au Lac Saint-Jean alors qu’au Saguenay, la rivière Saguenay et le fjord
viennent tout juste d’être libérés de leurs glaces grâce au passage du brise-glace.
En fin de
semaine, mon partenaire et moi avons effectué une petite excursion dans notre
patelin à Saint-Fulgence. Malgré nos espoirs d’observer de la nouveauté, ce fut
très tranquille. Les battures étaient dégagées de glaces mais il n’y avait
qu’une horde de corneilles, les corvidés étant bruyants et surexcités. Au large
de la rivière Saguenay, les Grands Harles et les quelques Garrots à œil d’or furent
observés. Cependant, ce sont des hivernants. Ils ont passé l’hiver dans la
polynie (plan d’eau libre en hiver) au large de la flèche littorale. Bref, il n’y
avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Quant à l’Anse-aux-Foins, l’endroit
est toujours sous l’emprise des glaces pour la majeure partie du site. Être
ornithologue au nord n’est pas chose facile. Lors des mois de mars et d’avril, les sites ornithologiques sur Internet regorgent de noms d’espèces qui se retrouvent dans
le sud de la province. Choquant de savoir que les oiseaux ne sont qu’à quelques
heures de vol de nous, nous qui sommes situés de l’autre côté de la réserve faunique.
Voilà notre réalité nordique. Nous devons attendre la troisième semaine d’avril
pour admirer les espèces aquatiques et les quelques passereaux qui remontent enfin
en notre direction.
Le magnifique fjord du Saguenay libéré de ses glaces |
Germain qui cherche des espèces aquatiques au large de la flèche littorale |
En parlant
des espèces aquatiques, les goélands commencent à peine à arriver jusqu’à nous
via le fjord du Saguenay. Lorsque en mars le brise-glace libère le fjord de ses
glaces, les goélands rentrent tranquillement à l’intérieure des terres par la
suite. Mon partenaire et moi avons observé nos premiers Goélands à bec cerclé à
Chicoutimi-Nord près du pont Dubuc. Il va sans dire que d’entendre leurs cris qui
perçaient l’air fut une joie pour nos oreilles à la sortie de ce long hiver. Quelques Goélands bourgmestres, Goélands argentés et un Goéland marin en
repos sur les battures était du bonbon pour nous.
Les battures le long du pont Dubuc à Chicoutimi-Nord |
Devant nous
s’alimentait aussi un petit groupe de Canards colverts affamés. Deux Canards
noirs étaient également présents sur les battures. Comme vous pouvez le constater,
ce n’est pas l’abondance mais nous étions heureux d'observer ces oiseaux Au moins,
nous savons que nous sortons de la saison froide et que bientôt, les oiseaux
migrateurs reviendront en force dans notre région nordique apportant avec eux leurs
couleurs éclatantes et leurs chants variés. La vie reprend!
Un groupe de Canards colverts affamés |
En terminant, alors que Germain et moi prenions une marche dans le village de
Saint-Fulgence en fin de soirée, quatre Carouges à épaulettes fraîchement arrivés ont volé au-dessus de nos têtes en émettant leurs
cris. Ils se sont posés tout près de nous. L’un d’eux a émis son chant que nous avons savouré. Nous sommes restés un long moment pour apprécier la présence de
ces oiseaux. Ce qui nous manque le plus au printemps pour nous sont les chants
et les cris d’oiseaux. Ça nous fait un bien fou d'écouter ces sons magnifiques!
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