Notre maximum d'aujourd'hui |
Température de ce matin |
Bonjour les amis... Ces jours-ci, je ne vous conseille pas
de faire du tourisme dans ma belle région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est que
depuis le jour de l'An, c'est la Sibérie qui s'est invitée chez nous. Nous, les
nordiques, avons beau être fait fort pour tolérer le froid, mais là, c'est
autre chose. Avec les extrêmes de température oscillant entre -35°C et -40°C au
mercure sans facteur éolien, nous sommes plutôt confinés à l'intérieur de la
maison, ce qui est plus sage. Vu le phénomène, Germain et moi avons passé
quelques minutes dehors, juste pour l'expérience. Oh my God! Ce n'est pas long
que la p'tite peau rose de nos joues sèche par le froid. Lorsque la peau
refroidie, on dirait qu'elle s'étire et
raidie. Aussi, malgré le fait que nous avons des mitaines en double, les
doigts gèlent illico. Ouais... ce n'est pas vraiment intéressant. Comme bien
des régions du Québec, les météorologues avisent la population que nous avons
fracassé des records de température basse qui dataient ici de 1954. Nous
n'étions pas nés.
D'emblée, j'aime autant vous aviser maintenant que l'article d'aujourd'hui sera un peu tristounet. Avec ce temps glacial, vous qui aimez les oiseaux autant que moi, vous avez sans doute eu une pensée pour ces pauvres volatiles qui dorment dehors par un temps pareil. Avant que les oiseaux n'arrivent aux mangeoires ce matin, les silos sont remplies et le sol est noirci de graines de tournesol. Tout est prêt afin d'accueillir les oiseaux qui se réveillent et qui sont en survie. À notre poste d'alimentation, nous avons peu d'espèces cet hiver. Quelques Tourterelles tristes, Mésanges à tête noire, Sittelles à poitrine rousse, Pics mineurs, Pics chevelus, Étourneaux sansonnets et depuis quelques jours, des Gros-becs errants. Le plus spécial est que nous avons deux Juncos ardoisés hivernants et entre 100 et 130 Chardonnerets jaunes dont leur nombre varie d'une journée à l'autre. Je dirais même qui varie d'une heure à l'autre puisqu'une vilaine Pie-grièche grise rôde quotidiennement dans le secteur. L'autre jour, je l'ai vu transporter une proie dans ses pattes devant ma fenêtre du salon et qui était fort probablement un chardonneret.
D'emblée, j'aime autant vous aviser maintenant que l'article d'aujourd'hui sera un peu tristounet. Avec ce temps glacial, vous qui aimez les oiseaux autant que moi, vous avez sans doute eu une pensée pour ces pauvres volatiles qui dorment dehors par un temps pareil. Avant que les oiseaux n'arrivent aux mangeoires ce matin, les silos sont remplies et le sol est noirci de graines de tournesol. Tout est prêt afin d'accueillir les oiseaux qui se réveillent et qui sont en survie. À notre poste d'alimentation, nous avons peu d'espèces cet hiver. Quelques Tourterelles tristes, Mésanges à tête noire, Sittelles à poitrine rousse, Pics mineurs, Pics chevelus, Étourneaux sansonnets et depuis quelques jours, des Gros-becs errants. Le plus spécial est que nous avons deux Juncos ardoisés hivernants et entre 100 et 130 Chardonnerets jaunes dont leur nombre varie d'une journée à l'autre. Je dirais même qui varie d'une heure à l'autre puisqu'une vilaine Pie-grièche grise rôde quotidiennement dans le secteur. L'autre jour, je l'ai vu transporter une proie dans ses pattes devant ma fenêtre du salon et qui était fort probablement un chardonneret.
Mais là, en plus de la pie-grièche qui guette ses proies et
qui les pourchassent, c'est le froid cinglant qui met les oiseaux en danger.
Lorsque je les regarde s'alimenter aux mangeoires, je ressens beaucoup de
compassion pour eux et en même temps, de l'admiration pour leur courage et
leurs capacités d'adaptation de survie à ces températures si basses. Ils sont
incroyables... une petite boule de plumes qui vit dehors à l'année, dans toutes
sortes d'intempéries.
Voici qu'une mésange arrive dans l'un de nos cabinets
installés sur la porte-fenêtre. Le plumage gonflé à bloc, doublée en volume, la
mésange semble difforme. On voit à peine sa tête à cause du plumage gonflé. Par
contre, le frimas qui s'est développé sur sa face est apparent. Posé dans le fond
du cabinet, ne bougeant plus, elle semble être dans une torpeur où ses sens ne
répondent plus. Sa respiration est saccadée et difficile. Ah! Mon coeur saigne
pour elle. La pauvre mésange survie, mais le froid extrême la pousse à ses
limites. Elle finit par cueillir une graine dans le fond du cabinet. Elle s'en
sortira.
Mésange à tête noire ayant du frimas sur la face |
Derrière elle, le paysage que je vois semble lunaire. Tout
est calme, figé et silencieux. La glace trône dans l'entrée du fjord alors
qu'au loin à la polynie (plan d'eau libre), la fumée de mer crache un immense
panache de vapeur qui nous coupe la vue. C'est parfois blanc laiteux, blanc
givre, blanc glace, ou blanc vapeur. Bref, un camaïeu de blanc. Oui, c'est la
Sibérie chez nous... Même les fenêtres y goûtent. Pour les gens qui sont de ma
génération, vous vous souvenez peut-être des anciens châssis doubles que nos
parents installaient avant l'hiver? Le frimas s'accumulait tellement entre les
fenêtres qu'il y avait un pouce d'épais de givre entre les fenêtres. Quant à
mes fenêtres coulissantes, elles sont obscurcies par ce givre également. Par
contre, j'ai certains trésors que j'aime photographier sur celles-ci dont
j'illustre une image plus bas.
Paysage glacial vu de la maison |
La plaine de glace |
Frimas dans l'une des fenêtres |
Du magnifique givre! |
D'un pas décidé, je me dirige maintenant vers la porte
d'entrée et observe les oiseaux qui se nourrissent avidement aux mangeoires. Ils
sont tous concentrés à s'empiffrer et à se remplir de calories. Pauvres petits!
Ils ont du givre sur les sourcils, sur la poitrine ou sur le dos. Même
l'Écureuil roux du coin possède sa petite barbichette blanche au menton. Le
pire pour les oiseaux est leurs pattes qui gèlent. Ils font tout pour les
protéger et les emmitoufler dans leur plumes sous leur ventre. On peut parfois
penser que certains d'entre eux sont blessés puisqu'ils titubent lorsqu'ils se déplacent
au sol, mais il n'en est rien. Ils sautillent et s'écrasent immédiatement pour
réchauffer leurs pattes. Je vous montre quelques vidéos pour illustrer mes
propos. J'espère que vous me pardonnerez de prendre les photos et les vidéos de
l'intérieur de la maison... La qualité de celles-ci en souffre un peu, mais les
images vous donneront tout de même une idée juste des différents scénarios dont
nous avons été témoins. De toute façon, la caméra n'aurait pas fonctionné très
longtemps dehors à ces températures extrêmement basses.
Tourterelles tristes au plumage givré
Étourneau sansonnet se réchauffant les pattes
Groupe de Chardonnerets jaunes s'alimentant
Du frimas sur le dos des chardonnerets |
Écureuil roux à la barbichette blanche
À un moment, je filmais un Chardonneret jaune sur une branche de boulot. Bien rond et se protégeant du froid, l'oiseau excrète soudain. Ce qui me surprend alors est la quantité de vapeur que cela crée lorsque la fiente touche une petite branche dessous. Voyez ce que je veux dire dans la prochaine vidéo, à mi-chemin environ.
Chardonneret qui excrète
En ce matin du 3 janvier, un soldat est tombé. Il y avait un
chardonneret mort de froid gisant sous la mangeoire. Une bien triste scène il
faut dire... Impuissante devant la situation, les larmes mouillent mes yeux. Il
ne faut pas se leurrer, les froids extrêmes lors de ces derniers jours auront
fait mourir bien des oiseaux, peut-être les plus faibles d'entre eux ou
malades. Qu'ils reposent en paix. Ils ont été courageux.
Chardonneret jaune mort |
La dépouille du soldat |
Je vous laisse sur une photo de mon premier coucher de soleil de l'année 2014. Il est quelque peu timide et même floue. Cependant, c'est un début. Les meilleurs jours s'en viennent et il faut s'accrocher, comme le font les oiseaux.
Oui, très froid pour nos p'tits pits d'amour... La brûme sur la fiente... j'en reviens pas ! Courageux nos petits soldats ! Beau texte, Clo.
RépondreSupprimerChère Linda, nos oiseaux d'amours survivent en ces temps glacials et je ne peux que m'incliner devant leur grandeur. Ils sont mes maîtres et mes guides. Merci beaucoup d'avoir aimé mon texte. Oui... spéciale cette fiente dont la vapeur se consume au contacte du froid.
SupprimerComme toujours très intéressant pas seulement pour les oiseaux mais les à côtés que tu nous fait découvrir. Merci et à toi aussi je souhaite plein de petits bonheurs ailés ou non mais surtout la santé.
RépondreSupprimerMerci infiniment pour votre appréciation de ce texte! Lorsque les gens aiment mes articles, c'est pour moi la plus belle des récompenses. Eh oui! La fameuse santé... Que les vibrations de guérison se répandent sur nous tous en 2014.
SupprimerBonjour , bien triste . Mais je croyais que les chardonnerets migrait vers le sud . Je suis étonnée . Je suis des Basses Laurentides et je n'en vois aucun et j'ai des postes d'alimentation .
RépondreSupprimerChère Lilianne, les jours qui viennent de passer ont été extrêmement difficiles pour les oiseaux. La tristesse m'a habité pendant tout ce temps à les voir souffrir. Quant aux chardonnerets et aux autres fringillidés (sizerins, durbecs), ceux-ci sont demeurés dans la forêt boréale cet hiver. Ils ont de la nourriture en abondance, des graines de bouleaux dont ceux-ci s'alimentent. Lorsqu'il y aura un hiver où les arbres auront peu produit de graines, vous verrez les fringillidés à vos mangeoires durant l'hiver. Ce n'est pas le froid qui fait migrer les oiseaux, mais le manque de ressources de nourriture. Bonne journée et merci de m'avoir écrit!
Supprimerc est très intéressent ce que vous faites
RépondreSupprimerCher Jean, je vous remercie pour votre gentillesse! Votre commentaire me fait très plaisir. Je me sers de tout ces beaux commentaires comme vitamines pour l'âme. Bonne journée à vous!
SupprimerBonjour chère Suzanne... Je vous remercie pour votre superbe témoignage quant à cet article que vous avez fort apprécié! Vous avez tellement raison. Les oiseaux sont des exemples de courage et de ténacité sous les éléments de la nature dont ils doivent affronter chaque jour. Les oiseaux sont des êtres vivants extraordinaires! Le titre du film « Les oiseaux se cachent pour mourir » représente bien votre réflexion ainsi que la mienne. Merci à vous de me lire! Bonne journée à vous!
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