Par Claudette Cormier

jeudi 3 février 2011

Le printemps est arrivé !

Nous voilà déjà en février. Pour moi, février est le début de mon printemps ornithologique. C’est que les manifestations sont présentes! Il est vrai que la migration des oiseaux n’est pas pour tout de suite au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Par contre, j’aimerais parler des événements qui se produisent en ce moment chez les oiseaux hivernants. D’abord, il y a les Geais bleus qui courtisent présentement les femelles. Fréquemment, les mâles (je crois) viennent chercher des graines de tournesol aux mangeoires. Par la suite, le couple va se cacher dans un cèdre pour vivre leur début d’union. À plusieurs reprises, j’aperçois le mâle offrir délicatement une graine écalée à la femelle. Cette dernière extirpe minutieusement l’amande du bec du mâle et accepte les fiançailles. Quant aux geais qui n’ont pas trouvé l’âme sœur, ceux-ci se groupent en bouquet au sommet d’un arbre feuillu. Hochant de la tête, ils lancent avec puissance leurs cris perçants à répétitions, semant la commotion dans le secteur, faisant fuir les petits oiseaux qui s’alimentent aux mangeoires.

Au poste d’alimentation, entre 150 et 250 Tarins des pins s’observent quotidiennement chez moi. Ces petits ogres frétillent frénétiquement autour des silos, s’empiffrant allègrement de tournesol. À la moindre alerte, j’entends le « vrrooom » des battements d’ailes lorsqu’ils se perchent dans les bouleaux tout près. Lorsque perchés, les tarins se mettent à « zouiter » et à chanter à tue-tête, tellement que, s’en est assourdissant. Cela me fait sourire à chaque fois… Ravie de ces sons cacophoniques, je prends plusieurs minutes pour écouter leur concert jovial. Leurs hormones sont réveillées!

Tarin des pins dans son cabinet privé !

Ensuite, les Pics chevelus et les Pics mineurs du coin tambourinent déjà, ce qui me réjouit le cœur. Ils proclament un bout de territoire entourant la maison. Je suis contente qu’ils se plaisent ici. Quant aux Mésanges à tête noire, elles font tinter leur « ti-tu-tu » doux et mélodieux dans la forêt. Lorsque les mésanges chantent, c’est vraiment le printemps! Elles le savent, elles! Puis, autour des mangeoires, quelques Durbecs des sapins émettent des notes mielleuses et chantent le ventre repu. J’imagine également que les Étourneaux sansonnets doivent chanter ces jours-ci. Malheureusement, cette espèce vient rarement chez moi puisque je demeure en milieu forestier. J’adore écouter leurs imitations! Pour les amateurs de hiboux nocturnes tels que le Grand-duc d’Amérique, il est temps d’aller les recenser en forêt! Selon mon expérience personnelle, je sais qu’ils chantent pendant ce mois, tentant de trouver une partenaire.

Le 1er février dernier, j’ai eu l’agréable surprise d’observer au télescope un Goéland bourgmestre immature. Venant du fleuve Saint-Laurent, celui-ci explorait les lieux et volait au-dessus de la polynie, au large de la flèche littorale, pour ensuite s’engouffrer dans le fjord! Je crois qu’il a réalisé que son printemps à lui était un peu trop hâtif. La nourriture n’est pas encore accessible ici pour les goélands, puisque les battures sont couvertes de glace. Cependant, à quelques kilomètres de Saint-Fulgence, à vol d’oiseau, le village de pêche blanche à La Baie, qui possède 1 300 cabanes, a certainement des restes de sébastes pour lui, rejetés par les pêcheurs.


Paysage brumeux d'aujourd'hui.

Aussi, je ne peux passer sous silence les rayons du soleil qui réchauffent quelque peu nos visages crispés et raidis par le froid. Cette belle boule blanche dorée poursuit sa migration vers l’ouest. Chaque semaine, le soleil se couche derrière une montagne différente du rang Saint-Martin à Chicoutimi. Puis, le crépuscule qui s’étire en fin de journée offre depuis quelque temps des couchers de soleil spectaculaire.



Coucher de soleil spectaculaire vue du salon


Quelques minutes plus tard...

La façon de vivre mon printemps en février est de me concentrer sur ce qui est nouveau pour l’année. Je fais complètement abstraction de la quantité de neige qui se trouve sous mes bottes. Je fais également abstraction de la température sur le thermomètre. On s’habille en conséquence, voilà tout!

Oui! Février a du bonheur à offrir pour ceux et celles qui veulent le cueillir. Plus j’avance en âge, plus je cultive le sens de l’émerveillement. Nous avons des yeux pour voir la beauté de la nature et du monde. Nous avons des oreilles pour entendre les mélodies et les concerts d’oiseaux et d’insectes. Nous avons nos mains pour toucher l’herbe, les feuilles, les fleurs, les arbres, les oiseaux, les insectes, le sable, la terre, la neige et tellement encore. Comment ne pas se sentir privilégiée par cette création sublime qui nous entoure? Puis, nous avons tous un cœur pour nous laisser toucher par la beauté de la Terre.

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