Cette page sera ma tribune pour partager mes observations d’oiseaux et de beautés de la nature, pour décrire des comportements intéressants et même philosopher parfois sur certains thèmes. Je vous invite donc à lire mon journal de bord, à vivre avec moi la vie passionnante dans la nature!
En ce dimanche le 2 août 2014, Germain et moi passerons la journée
au Lac Saint-Jean afin de faire notre tournée des stations d'épurations des
eaux usées habituelles. On s'entend que c'est loin d'être une destination vacance d'été, mais
pour des ornithologues, l'attrait est fatal. Nous avons très hâte d'observer
à nouveau nos limicoles en migration qui font halte aux bassins remplis d'insectes.
Rendus à Saint-Bruno, nous localisons soudain deux Urubus à
tête rouge qui sont posés sur des piquets derrière une ferme située le long de
la route 170. Je suis toujours à l'affût d'observer des urubus car je les aime
beaucoup. Évidemment, il n'y a plus grand monde aujourd'hui qui s'énerve en
voyant un urubu parce que l'espèce fait maintenant parti de notre avifaune.
Cependant, c'est plus fort que moi, je ne cesse de m'émerveiller à chaque fois
que j'en vois un. Je suis une fan finie devant ce charognard...
Pendant que je prends des photos de ces deux lascars, Germain
m'avise qu'un groupe d'urubus est en vol au-dessus d'un champ agricole tout près. En nous
approchant d'eux en roulant en véhicule, j'aperçois soudain sur le bord de la
route régionale quelques urubus posés dans le champ. « Stop! Stop! Arrête!
Arrête ! » ai-je lancé d'urgence à Germain. Bon pilote, il réussi à garer la
voiture juste à temps sur l'accotement près de la horde ailée. Je me mets aussitôt à filmer.
J'étais loin de me douter de toute les interactions qui surviendraient par la
suite. Le scénario commence avec quelques urubus qui ont détecté une petite carcasse d'animal et se posent
près de cette carcasse. Aussitôt, des Grands Corbeaux sortis de nulle part s'invitent au festin.
Ensuite, d'autres charognards arrivent sur les lieux pour exiger leur
portion de viande « fraîche ». Et comme il fait très chaud, les échauffourées sont nombreux entre les oiseaux. Quant aux corbeaux, ils se ventilent en ouvrant constamment leurs becs. Voici donc des clips démontrant d'une façon animée ce dont nous avons été témoin. Prenez note que certaines vidéos sont de moindre qualité à cause de la forte chaleur provenant du sol et qui embrouille parfois les images.
La carcasse a été découverte
Le Grand Corbeau tire son épingle du jeu
La bagarre prend...
Un urubu agressif et très démonstratif!
Après une quinzaine de minutes d'observation de ce groupe
d'urubus affamés, ils se sont tous envolés soudainement en bloc. Nous nous demandons ce qui a causé leur départ. Ah, voilà! Un gros Pygargue à tête
blanche immature en vol a survolé le oiseaux , venant réclamer ce repas royal.
Cependant, vu notre présence, le pygargue s'est posé dans le champ avec une
horde de corbeaux autour de lui. Nous avons attendu un peu pour voir s'il
viendrait, mais il n'a pas osé.
Le gros méchant pygargue qui arrive
Finalement, tout le monde
est parti. Les urubus ont quitté les lieux, les corbeaux aussi, laissant le
pygargue tout seul avec lui-même. Nous aussi sommes partis continuer notre
excursion. À la fin de la journée, nous avons vérifié si la carcasse était
encore là, mais il n'y avait plus rien. Niet. Parti aussi. Ce jour fut vraiment
merveilleux avec plein de rebondissements inattendus.
Si le coeur vous en dit, suivez-moi sur Facebook. J'y inclus plusieurs photos et clips d'oiseaux dans « Aide à l'identification des oiseaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean ».
Tôt en matinée du 16 juin 2014, nous voilà partis de
Saint-Fulgence pour se rendre au Lac Saint-Jean afin d'y faire une excursion
aux oiseaux. Mais avant tout, j'aime effectuer un arrêt au restaurant McDo sur
le boulevard Saint-Paul à Chicoutimi et prendre en passant mon café matinal par
le biais du service à l'auto. Par la suite, bien calé dans mon siège du
passager auprès de Germain qui conduit, mon regard se perd dans le magnifique paysage
champêtre le long de l'autoroute.
Par contre, ce matin, un événement nous a retardé quelque
peu sur notre horaire habituel. Pendant que nous faisons la file au service à
l'auto, nous remarquons que les deux bacs à déchets situés derrière le
restaurant semblent fortement achalandés par des oiseaux. Oh! Des Quiscales
bronzés et des Étourneaux sansonnets se relaient auprès des bacs dont l'un a le
couvercle ouvert. Et hop! Ils sautent dans le bac et en ressortent avec de la
nourriture au bec! Nous ne savions pas que les quiscales et les étourneaux
pouvaient utiliser ces bacs comme le font couramment les Corneilles d'Amérique
et les Grands Corbeaux. Trouvant la scène intéressante, nous garons le véhicule
près des bacs à déchets et observons le tout une bonne trentaine de minutes.
Les deux bacs à déchets
Au début, les Quiscales bronzés arrivent l'un après l'autre
et pénètrent dans le bac vert en étant méfiant avant de sauter dedans. Puis ils
ressortent rapidement avec ce qui me semble être des miettes de pain. La voie
étant libre, c'est le tour aux Étourneaux sansonnets qui sont plus nombreux, de
se pointer et d'effectuer le même manège que les quiscales. À un moment donné,
un étourneau ressort du bac avec une frite au bec! Aussitôt, il se jette au sol
et disloque la chose en petits morceaux. Il se dépêche car ses congénères ne se
gênent aucunement pour voler le butin. Parfois, une cohorte d'étourneaux
poursuit un quiscale qui vient de récolter l'une de ces bonnes frites dans le
but de la lui voler. Finalement, plus nous les observons, plus cela devient
intéressant...
Le Quiscale bronzé en quête de nourriture
Le Quiscale bronzé avec son aliment au bec
Étourneau sansonnet révélant la source de nourriture
Étourneau morcèlant une frite
En observant leurs comportements, je ne pouvais m'empêcher
de penser que nous, les humains, n'avons rien inventé en parlant de comportements
face à la survie. Lorsqu'un oiseau a en sa possession une frite, les autres
volatiles noirs qui sont dans le secteur, la convoite. Certains quiscales ou
étourneaux arrivent en vol et se posent subitement au sol, faisant semblant de
fouiller par terre pour s'alimenter. Mais, c'est de la pure hypocrisie. Dès que
le détenteur de frite est le moindrement distrait, il se la fait piquer par ce
voleur ailé. Dans le fond, c'est beaucoup plus facile de voler son voisin que
d'aller chercher de la nourriture soi-même, non? Il y avait tellement
d'interactions entre ces deux espèces. La vie, c'est comme ça. Lorsque l'un
devient « riche », les autres le jalouse et veulent lui enlever sa richesse.
Et pourquoi tout ce remue-ménage dans les bacs? C'est pour
alimenter les jeunes qui quémandent inlassablement autour du restaurant et dont
nous entendons les piaillements. Avec empressement, les quiscales et les
étourneaux font des voyages incessants pour nourrir les estomacs affamés des
juvéniles qui peuvent voler déjà. Tout ce qui peut faire sauver du temps aux
adultes nourrisseurs semble être leur devise. Autre point, je pense que nous
sommes allés trop loin dans notre façon d'être urbanisés. Sans m'étendre sur le
sujet, il semble que par la force des choses, certaines espèces d'oiseaux
s'urbanisent encore plus comme les corneilles, les corbeaux, les étourneaux et
les quiscales pour ne mentionner que ces espèces. Je ne trouve pas normal que
ces oiseaux se jettent sur des frites dans des poubelles qui sont à ciel ouvert
pour nourrir leurs progénitures et qu'ils se fassent la guerre pour obtenir ce
genre d'aliment. Après les humains obèses, les étourneaux obèses? Est-ce qu'il
y a encore des étourneaux et des quiscales qui habitent la ville et qui
alimentent leur jeunes avec des insectes et des chenilles comme ils seraient
supposés de le faire? Mais où allons nous pour l'amour?
Étourneau sansonnet juvénile attendant son repas
Avec nos interrogations en tête, nous quittons le fameux
McDo du boulevard Saint-Paul et filons au Lac Saint-Jean. Trente minutes plus
tard, nous arrivons à Saint-Bruno. Les buveurs de café et de thé savent que ces
boissons sont diurétiques. Alors la madame avait une envie pressée de soulager
sa vessie. Germain gare le véhicule près du restaurant Marchand. Mais voilà que
nous sommes près d'un bac du même genreque celui de Chicoutimi et que des étourneaux se bousculent pour y
entrer aussi! Ah, non! Ce n'est pas vrai! La chicane est pognée ici aussi... Ce
phénomène est donc répandu partout, même en campagne? Soupir. J'ai honte de nos
déchets qui dénaturent la faune ailée.
Le bac à déchets à Saint-Bruno
Les étourneaux se chamaillant pour de la nourriture
Nous sommes le 19 mai 2014. C'est aujourd'hui la fête de la reine Victoria ou la fête des Patriotes,
selon le calendrier de chacun. Pour nous les observateurs, c'est la fête
ornithologique! Au coeur du printemps,nous en profitons pour y effectuer des sorties aux oiseaux qui abondent
partout à cette période.
Le matin, nous voilà
sur la route en direction du Lac Saint-Jean. Le soleil est présent, mais les
vents forts qui soufflent sont très froids! Voudriez-vous me dire qui s'occupe
de la Grande Girouette afin que je puisse lui dire d'orienter celle-ci vers le
Sud? Des vents de quadrant nord ou nord-ouest, ben... on est tanné... pis on
est gelé. Ça suffit! En passant près des pentes de ski du mont Lac Vert à
Hébertville, il y a encore présence de neige. C'est tout dire!
Couettes au vent, le
vent sifflant dans nos oreilles, le vent battant nos vêtements, nous trouvons
que les oiseaux semblent absents lorsque l'on parcoure les différents rangs de
cette localité. Les oiseaux eux aussi tentent de se trouver un petit coin à
l'abri des intempéries. En somme, notre matinée fut plus qu'ordinaire. À
nouveau, gelé comme des cretons, nous accourons vers notre camp de base
(restaurant) pour y engloutir un déjeuner copieux et du bon café brûlant.
Pendant notre repas, nous révisons notre stratégie d'aujourd'hui. Germain
insiste pour que l'on aille à la station d'épuration des eaux usées à
Métabetchouan. Puisque le Grand Marais est plein à rebord par la crue des eaux
et qu'il n'y a plus aucune terre ferme pour y accueillir des limicoles, notre
seule chance d'en observer aujourd'hui est certainement à la station. Devant
son désir intense, j'accepte sa demande. Mais, je ne m'attends pas à grand
chose de ce côté. Je suis plutôt résignée à vivre une journée ordinaire pour ce
congé.
Bien... nous voilà
rendus à la station d'épuration de Métabetchouan. Nous sommes sur le point de
faire le tour de l'enclos lorsqu'une voiture se gare à côté de la nôtre. Ah?
D'autres ornithologues qui arrivent... Tiens donc! C'est Carole Lussier et Christian
Baillargeon que nous saluons. Ensuite, Germain prend les devants pendant que je
jase un brin avec Carole. Soudain, j'entends un cri emporté par le vent qui
provient de Germain : « Mouette de
Franklin!! » Regardant en sa direction, il agite les bras pour nous inciter
à nous grouiller vers lui afin d'observer cette rareté que nous voyons si peu
dans la région. D'un pas pressé, nous nous dirigeons vers Germain qui a
l'oiseau au télescope. De toute beauté!
Avec la caméra à bras
le corps, je quitte le groupe et m'accroupie au pied de l'enclos, là où se
trouve la fameuse Mouette de Franklin qui s'alimente parmi un groupe de
Mouettes de Bonaparte, afin de prendre des photographies et des vidéos, tout en
restant discrète. Heureusement, l'oiseau n'est pas farouche. Plusieurs minutes
plus tard, Germain vient me rejoindre. Carole et Christian ont quitté les lieux
avec cette belleFranklin en mémoire. Peu
après, Germain me tape sur l'épaule et m'avise qu'il y a deux Mouettes de
Franklin! Ayoye! C'est vraiment ici que ça se passe aujourd'hui! L'intuition de
Germain l'a bien guidé! Il y avait tellement de choses intéressantes à observer
que nous sommes passés près de quatre heures sur place. Nous en avons profité
pour étudier le plumage des mouettes et observer les différentes espèces de
limicoles qui s'alimentaient autour des bassins.
Les deux Mouettes de Franklin ensemble
L'une des deux Mouettes de Franklin
La mouette qui s'alimente activement
La très jolie Mouette de Bonaparte adulte
Nous ne sommes pas
certains si les deux mouettes étaient un couple ou non. Très volubiles et
criant fréquemment, à un moment nous avons assisté à une interaction de leur
part lorsqu'elles se sont reposées sur une bande de terre entre les bassins.
Face à face, elles ont levé le bec vers les airs, la poitrine bombée, en
émettant des cris que nous ne pouvions entendre d'où nous étions situés.
Ensuite, elles se sont quittées, sans plus, se retrouvant plus tard sur l'eau
d'un bassin pour s'y nourrir séparément. Nous avons remarqué que l'un des deux
individus avait un bec plus rouge que son congénère et que le plumage de sa
poitrine et de son ventre était légèrement rosé. Ce phénomène est dû à son
régime alimentaire. Nous avons déjà observé cette coloration rosé chez le
Goéland à bec cerclé.
Interaction étrange entre les deux mouettes
Ayant pris maintes
photos, nous effectuons maintenant le tour complet de la station à l'affut des
limicoles. Évidemment, nous avions notre escorte personnelle, ce Pluvier kildir
de l'autre jour qui nous perce les oreilles avec ses cris stridents et qui nous
a suivi un bon moment. Ah, non! Pas encore lui! Ben oui... encore lui.
Le Pluvier kildir, gardien de l'enclos
Soudainement, à notre
grande surprise, tous les Goélands à bec cerclé et Goélands argentés lèvent en
bloc. Quant aux deux espèces de mouettes, elles s'élèvent également dans les
airs, affolées en criant bruyamment. Les canards déguerpissent alors que
plusieurs limicoles lancent des cris de panique. Oh! Pygargue à tête blanche à
l'horizon! Volant à basse altitude, un pygargue immature qui a l'air d'un géant
passe doucement au-dessus de la station et jette un regard dans les bassins,
puis poursuit son chemin. L'alerte passée, tous les oiseaux reviennent se poser
dans les bassins. Ouf!
Le magnifique Pygargue à tête blanche immature
Le calme revenu, nous poursuivons nos observations autour de
la station, tout en observant les Franklin qui nous en mettent plein la vue
avec leur plumage magnifique tout en assimilant dans notre mémoire leurs cris
qui sont nouveaux pour nos oreilles.
Pendant notre excursion,
nous avons eu beaucoup de plaisir à observer les nombreux Petits Chevaliers. Je
vous présente deux clips les concernant. Le premier démontre deux chevaliers
qui se disputent une aire d'alimentation. Deux coqs! Et l'autre clip illustre
un autre chevalier qui se prend pour un phalarope! Il a passé son temps à nager
au centre d'un bassin, heureux comme un pape! Que d'action à cette station
d'épuration qui a fait notre journée, malgré les forts vents qui soufflaient
aujourd'hui. Notre coeur s'est réchauffé par ses observations spectaculaires!
Combat de Petits Chevaliers
Un Petit Chevalier qui se prend pour un phalarope!
Ce printemps, il ne fait vraiment pas beau ici au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. En effet, en plus de ce printemps tardif qui n'en fini
plus, nous avons également de la difficulté à sortir pour y faire des
excursions ornithologiques, particulièrement lors de la fin de semaine.
Malheureusement, la pluie, le vent et le froid persistent et signent! Encore ce
matin, alors que je vous écris en ce jour du samedi le 17 mai, il pleut. Soupir.
Hier, Germain et moi avons convenu de prendre un après-midi
de congé pour nous rendre au Lac Saint-Jean. La carte radar nous montrent qu'il
y a des précipitations dans ce secteur. Bof! Tant pis. On y va pareil. Nous en
serons peut-être quitte qu'à ne prendre qu'un bon repas chaud à notre
restaurant préféré situé à Saint-Gédéon, si nous ne sommes pas en mesure d'observer
les oiseaux.
Notre première halte s'effectue au Grand Marais de
Métabetchouan. Ce marais est en fait un réservoir régie par la compagnie Rio
Tinto Alcan. Alors que les limicoles commencent à arriver dans la région, le
niveau d'eau qui monte en flèche emporte nos espoirs de voir nos limicoles en
abondance. Le marais est maintenant devenu un lac pour la saison estivale. Par
contre, les six Pygargues à tête blanche qui sont branchés dans les arbres autour
du marais nous apportent un petit baume sur notre moral qui lui, est plutôt à
la baisse. Côté météo, il pleut averse. Tantôt nous courons vers la voiture pour
nous abriter pendant que les douches passent et tantôt nous sortons du véhicule
en vitesse pour observer les oiseaux, avant l'arrivée d'une autre averse. Très
ordinaire.
Quatre Pygargues à tête blanche branchés
Finalement, nous nous dirigeons vers notre camp de base
habituel pour aller casser la croûte. Nous consultons la carte radar des
précipitations. Hmmmm... Bien embêtant ces averses. Germain propose que nous
allions à la station d'épuration des eaux usées de Métabetchouan après notre
repas. Levant les sourcils avec un air sceptique, roulant mes yeux vers le
ciel, j'acquiesce tout juste à sa demande. D'accord... suivi d'un autre soupir.
Rendus à la station d'épuration, le ciel est sombre et le
vent est chaud. Partout où nous zieutons à l'horizon, il pleut, sauf ici où nous
nous trouvons. Hésitant d'aller marcher autour de l'enceinte de la station à
cause de la pluie qui semble être sur le point de tomber, nous entamons notre
petite excursion, résignés de se laisser doucher s'il le faut. La première
chose qui m'étonne est les dizaines de Parulines à croupion jaune qui sont
agglomérées sur la clôture. Elles se lancent dans les airs à la manière des
moucherolles pour revenir sur poser sur celle-ci, ayant habilement capturées
des insectes lors de leurs sauts dans les airs.
La Paruline à croupion jaune
Parulines à croupion jaune en action
Les parulines affamées
Ensuite, nous entendons des cris de Pluviers kildirs et de
Petits Chevaliers. Enfin! Des limicoles! Nous parcourons l'extérieur de
l'enclos à la recherche de ceux-ci. Le vent siffle fortement dans nos oreilles.
Cependant, ce n'est rien comparé aux cris des Pluviers kildirs qui percent nos
tympans en vociférant continuellement de leurs cris stridents. Trois ou quatre
individus nous ont accompagné pour l'heure qui a suivi, tentant de nous
éloigner de leur site de nidification. Sauf que ces kildirs sont dans l'enclos
et énervent les autres limicoles qui s'enfuient à cause de leurs cris
d'alertes. Ah, zut! Huit Petits Chevaliers viennent de déguerpir! Nous, on a
beau rester discrets, mais ces kildirs hyperactifs sèment le trouble dans nos
observations. Dans la prochaine vidéo, voyez un de ces pluviers qui fait
semblant d'être blessé pour nous attirer vers lui, sans succès. Voyant qu'on ne
s'intéressait pas à lui, il criait deux fois plus fort pour capter notre
attention. Non, mais... va t-il se l'a fermer à la fin?
Pluvier kildir feignant d'être blessé
Nous poursuivons notre excursion autour de l'enclos,
escortés par ces satanés kildirs qui ne nous lâchent pas d'une semelle. Puis
Germain me lance un cri. Il a retrouvé le Tournepierre à collier découvert hier
par Josée Rousseau à ce site. C'est la première fois que nous observons cette
espèce dans une station d'épuration. Là, j'avoue que je ne comprend pas sa
présence dans cet habitat alors qu'à côté, il a toutes les berges du lac
Saint-Jean pour se poser et s'alimenter! Je suis mystifiée! Ce limicole est
plutôt marin, pas un limicole de bassins! Au bout du compte, pendant notre
petite sortie autour de la station, nous avons observé le Pluvier kildir, le
Chevalier grivelé, le Chevalier solitaire, le Petit Chevalier, le Bécasseau minuscule
et ce magnifique Tournepierre à collier. Bon, d'accord. Ce n'est peut-être pas
fort comme nombre d'espèces. Mais c'est mieux que rien pantoute. En plus, la
pluie n'a pas tombé pendant l'heure où nous avons fait notre excursion. Avec un
petit sourire sur les lèvres et avec quelques soupirs supplémentaires, nous
sommes retournés à la maison, un peu déçu mais heureux de notre escapade.
Lors du long congé de Pâques, Germain et moi en avons
profité pour aller faire des excursions aux oiseaux dans notre région
(Saguenay-Lac-Saint-Jean). Comme d'habitude, la météo était en dents-de-scie lors de
cette longue fin de semaine et nous avons dû composer avec de bons écarts de
température. On ne sait plus comment s'habiller à cette période de l'année! Le 17 avril 2014,
nous effectuons une petite pratique ornithologique d'avant-Pâques comme apéro. Notre première
excursion fut à Canton-Tremblay, une localité qui ceinture Chicoutimi-Nord.
Hier, un Hibou des marais a été signalé dans le rang Nil-Jean par des amies
ornithologues. Balade de soirée, nous nous rendons au site d'observation où celui-ci a été repéré. Germain jette un premier coup d'oeil. Ça y est! Il l'a déjà trouvé aux jumelles. Le hibou
est en chasse. Première excursion réussie.
Le Hibou des marais actif en soirée
Au cours du congé Pascal, lors du 20 avril 2014, nous nous attardons aux
battures de Saint-Fulgence. Les oiseaux migrateurs
arrivent chez nous et nous avons très hâte de les revoir, surtout après ces six
mois d'hivernation! Nous débutons par le quai. Un coup de télescope dans
l'entrée du fjord apporte beaucoup de Garrots à oeil d'or et de Grands Harles.
Puis très loin au large, il y a quelque chose d'intéressant... Tout bonnement,
Germain m'invite à regarder dans le télescope sans rien me dire de plus. Il
fait exprès bien sûr. Son but est de voir jaillir un sourire sur mon visage lorsque
j'aperçois le Pygargue à tête blanche! Le majestueux rapace se laisse dériver sur un bloc de
glace au large de la flèche littorale. Les goélands sont très mécontents de sa présence et lui font savoir à
leur façon.
Pygargue à tête blanche adulte sur son bloc de glace
Le prochain site que nous visitons est
l'Anse-aux-Foins dont nous accédons par le Sentier des Battures. J'aime beaucoup
m'attarder à ce site. L'Anse accueille de nombreuses Bernaches du Canada et
plusieurs espèces de canards barboteurs. Les montagnes qui sont tout près et qui borde le
village sont excellentes pour y voir des rapaces qui s'élèvent pour ensuite entamer leur
migration. Puis, les battures abritent d'autres oiseaux aquatiques telles les
Grands Hérons ainsi que les différentes espèces de goélands. Tout ça, à portée
de la main. Jumelles et télescopes sont très sollicités.
L'Anse-aux-Foins
Soudain, Germain me consulte pour une buse étrange qu'il voit dans son oculaire de télescope. Cette buse est très loin à l'entrée
de l'Anse-aux-Foins, juchée sur une épinette située sur une pointe de terre. La
réverbération rend l'observation difficile. Hmmm? Ké cé? Ce n'est pas une Buse à
queue rousse, ce n'est pas une Buse pattue, ce n'est pas un Busard Saint-Martin...
Ciel! C'est une Buse à épaulettes! Nous ne nous attendions tellement pas à observer cette buse que nous avons éliminé toutes les espèces de rapaces sur le feuillet
d'observation. Dans le sud du Québec, cette buse est commune. Mais pour nous
nordiques, ce rapace est une denrée rare. Cette buse nous a donné tout un choc. En fait, c'est
la première fois que nous voyons cette espèce posée et non en vol et cela, lorsque
nous arrivons à en voir une! La prochaine vidéo est de moyenne qualité mais
vous donnera une idée de l'observation en tant que telle.
La Buse à épaulettes perchée et éloignée
L'énervement passé et la buse étant maintenant dissimulée
dans des arbres au loin, nous poursuivons nos observations dans le secteur.
Trois Grands Hérons se posent soudainement sur le trottoir du Sentier des
Battures. La tête rentrée dans les épaules, ils ont l'air à maugréer contre la
froide température. Et comme il y a des gens qui circulent sur le trottoir en bois, les
hérons sont forcés d'aller ailleurs. L'un d'eux vient en notre direction en vol et se
pose tout près de notre plate-forme d'observation. Habituellement, les hérons
sont plutôt farouches, mais celui-ci a drôlement été coopératif et s'est laissé
filmé volontiers. Il a une graine de star celui-là...
Le Grand Héron facile d'approche
Finalement, nous quittons le Sentier des Battures car nous
avons froid et faim. En circulant sur la route Tadoussac, toujours dans le
périmètre de Saint-Fulgence, Germain freine rapidement pour se garer sur
l'accotement. Il me pointe du doigt le Busard Saint-Martin, un mâle, posé sur
le bord d'un champ. Très coopératif, ce qui est chose inhabituelle pour un
busard, il accepte notre présence. Nous restons dans la voiture pendant qu'il
se dépêche à manger ce qu'il nous semble être un mammifère. Je crois que c'est
la première fois que je vois un busard d'aussi près et qui reste sur place
assez longtemps pour se laisser admirer à souhait.
Busard Saint-Martin mâle dévorant son repas
Le 21 avril 2014, nous filons en direction du
Lac-Saint-Jean. Nous commençons par jeter un oeil dans le Grand Marais de
Métabetchouan. Il est encore sous l'emprise des glaces. Par contre, de petites
nappes d'eaux se formes dans le marais. Enfin! Il est plus que
temps! Après un bref regard au télescope, il y a très peu de canards, mais il
est évident qu'avec trois Pygargues à tête blanche dans le marais, les canards
vont ailleurs! Voyez la prochaine vidéo où une forte interaction a eu lieu
entre les trois mastodontes.
Le Grand Marais qui dégèle peu à peu
L'interaction agressive entre des Pygargues à tête blanche
Voilà pour le marais. Rien d'autres d'intéressant à signaler
dans ce secteur. Je propose à Germain d'aller faire un tour à la station
d'épuration dans cette même localité. Vous connaissez mon goût pour ces bassins
qui accueillent plusieurs d'espèces de canards, de limicoles et de goélands.
Fin avril, nous ne savons pas trop à quoi nous attendre vu notre visite hâtive
en saison. Finalement, il y avait déjà des Canards colverts et un Garrot à oeil
d'or. Cependant, ce qui a le plus attiré notre attention fut six Pluviers
kildirs qui vociféraient constamment de leurs cris perçants. Pendant que les pluviers se
manifestaient près de l'un des bassins, j'ai pris ce clip amusant où je crois que
des messieurs s'intéressaient de près à une dame ou deux.
Le groupe de Pluviers kildirs
Par la suite, Germain me suggère une excursion à Chambord.
C'est qu'un couple de Cardinals rouges, observé régulièrement durant l'hiver
dernier, a élu domicile dans un endroit très précis, près d'un secteur de villégiature.
Nous tentons notre chance. Arrivés sur les lieux, c'est le silence total. Nous
poursuivons notre marche jusqu'au bout du chemin en question. Soudain, un chant
mélodieux se fait entendre. C'est le cardinal! À pas feutrés, nous avançons
vers lui afin de ne pas le déranger dans sa sérénade. Assez coopératif, le
cardinal mâle s'exprime avec toutes sortes de notes et change fréquemment de
perchoirs afin de clamer son territoire. Nous espérons fort que la femelle, que
nous n'avons pas vu, couve. À nouveau, je réitère que les observateurs qui demeurent dans le
sud du Québec sont très gâtés de voir autour de chez eux cet oiseau flamboyant
en plumage et en chant. Pour nous qui vivons de l'autre côté de la réserve
faunique des Laurentides, le cardinal est une denrée rare et un réel cadeau
dans notre région. Voilà donc ce qui conclu notre fin de semaine de Pâques dont nous avons fort apprécié le retour de la faune ailée!
Le magnifique Cardinal rouge et son chant mélodieux
Nous sommes le 16 avril, à Saint-Fulgence. Je me lève au
petit matin. En tirant les stores de la fenêtre, oh! horreur! Un tapis blanc de
neige! Soupir. Tel que prévu, nous avons bien reçu la bordée de neige annoncée par les
météorologues. De plus, il ne fait vraiment pas beau. Le plafond du ciel est nuageux,
les vents soufflent à grande vélocité et le thermomètre indique -10 degrés
Celsius. Vraiment pas réjouissant... à ne pas mettre un chat dehors pour tout dire.
En me rendant à la fenêtre de la porte d'entrée, les oiseaux
sont frénétiques aux mangeoires, bouffant tout sur leur chemin. Du côté
de la porte-fenêtre, les oiseaux attendent leur ration de graines sur la
galerie. Je m'habille et me rend à la remise. Puisque les oiseaux sont en
survie, la ration est très généreuse partout. Mon dos tourné, les oiseaux se
ruent déjà vers leur pitance. Sur la prochaine vidéo, je vous illustre la
cacophonie des Tarins des pins qui chantent à tue-tête en attendant que je
rentre. Remarquez que lorsque je ferme la porte, le chant des tarins coupe net.
La cacophonie des Tarins des pins
Alors que je mange un brin sur le coin du comptoir de
cuisine, je constate qu'il y a plus d'oiseaux que je pensais. En cour de matinée,
mes projets matinaux prennent le bord alors que je me dépêche pour me promener
d'une fenêtre à l'autre pour recenser les centaines d'oiseaux qui ont envahi
les mangeoires et les graines sur la galerie d'en avant. Pour faire une
histoire courte, plus la journée avançait, plus il y avait des oiseaux qui
s'ajoutaient au portrait. Brassant la tête de stupéfaction, j'ai vraiment été
très impressionnée par cette cohue ailée!
Du monde sur la galerie
De la compétition dans le cabinet
La horde!
Avant l'heure du dîner, les mangeoires étaient vides... De
vrais goinfres. Des estomacs sans fond. À nouveau, je me rends à la remise et
effectue un épandage majeur de graines partout. Cette fois, je suis demeurée
immobile au pied de la porte de la remise en me faisant oublier. Je suis restée
une trentaine de minutes à admirer le phénomène jusqu'à ce que mes doigts n'en
peuvent plus, trop gelés pour pitonner ma caméra.
La frénésie...
Les oiseaux sont très nerveux. Un moindre coup de vent, une
forte rafale et ils s'enfuient, se camouflant dans les arbres. Mais ils
reviennent... Ils ont de l'appétit vous savez. Dans notre secteur, nous avons
un couple de Geais bleus qui fait la loi. Ils arrivent en trombe et font tout déguerpir
lorsqu'ils lancent des cris stridents. Et si les oiseaux se posent en bouquet à
la cime d'un arbre, l'un des geais fonce dans le tas pour les faire s'enfuir.
Autre menace, une vilaine Crécerelle d'Amérique effectue plusieurs rondes. Lorsque
les oiseaux sont apeurés et qu'ils s'envolent en panique, le petit faucon les
poursuit. Ça été un feu roulant toute la journée. J'étais fatiguée. Ce fut
vraiment intense.
Le Geai bleu criard (pas de sons entendus à partir de l'intérieur)
Finalement, mon recensement de la journée fut très
fructueux avec 25 espèces observables de chez moi. Cependant, ce sont les
fringillidés qui ont volé la vedette aujourd'hui. Pour vous faire un résumé, il
y avait environ 250 Tarins des pins, 125 Roselins pourprés, 25 Sizerins
flammés, 3 Sizerins blanchâtres, 4 Chardonnerets jaunes et 2 Gros-bec errants.
Six espèces de fringillidés, ce n'est pas commun d'avoir toutes ces espèces
en même temps surtout cette année. Puis aujourd'hui, le 17 avril, seulement une 60aine de fringillidés se sont présentés au poste d'alimentation, ce qui est plus dans la normalité. Tous les autres semblent avoir migré, vu le beau temps de cette journée.
En terminant, je vous offre en rafale mes plus belles prises
photographiques de la journée. J'ai pour dire que les images valent milles mot.
Pas besoin d'en rajouter. Je vous souhaite vraiment de vivre de telles
expériences car elles touchent directement le coeur côté émerveillement! Je vous souhaite Joyeuses Pâques!