Par Claudette Cormier

samedi 24 septembre 2011

Au revoir Érismatures rousses… À l’an prochain?

Eh bien! On dirait que je vous ai négligé, hein? En fait, Germain et moi avions les deux pieds dans les rénovations. Que voulez-vous? Même les ornithologues doivent s’occuper de leurs propriétés à l’occasion! Puisque nous étions désorganisés temporairement, nous n’avons pas effectué de sorties la semaine dernière. S’en est suivi par la suite du gros ménage pour tout nettoyer et remettre en ordre. Également, en ce moment, la période de chasse est commencée. Les chasseurs patrouillent presque quotidiennement le secteur autour des battures de Saint-Fulgence ce qui nous met aussi un frein sur nos observations ornithologiques. À la maison, j’ai des frissons d’horreur lorsque j’entends éclater les coups de feu. Mon âme est sensible à tout ce qui touche la destruction des oiseaux et de la nature. Donc, pour cette semaine, je vous transporte au 16 août en vous ramenant au marais de Canards Illimités pour faire suivre le dossier en ce qui a trait aux Érismatures rousses femelles.

Vous vous souvenez très certainement de l’Érismature rousse femelle qui, au cours de cet été, avait adopté un caneton d’une autre espèce, un probable Fuligule à tête rouge. Lorsque Germain et moi sommes allés au marais, nous avons constaté que cette femelle avait terminé sa tâche de marraine. Sur les lieux, les deux femelles érismatures dormaient ensemble et aucun signe du caneton. Alors que celles-ci se reposaient, nous remarquons un jeune Grèbe à bec bigarré qui plongeait et sortait à répétition tout près d’elles au travers d’une nappe d’herbages. Ce qui était comique, c’est que le grèbe ne sortait que la tête à sa sortie tel un sous-marin. À un moment donné, une des femelles se lève la tête et semble se demander : « mais qu’est-ce qu’il nous veut celui-là? » Comme d’habitude, afin de voir les agrandissements, double-cliquez sur les prochaines vidéos :



Tête du grèbe sortant près des Érismatures rousses femelles

Au cours de notre observation, une femelle s'est étirée après sa sieste. Dans le prochain clip, vous constaterez que la période de mue était commencée chez cette espèce. En effet, plusieurs plumes de la queue et des plumes de vol dans les ailes manquent sur ces parties du corps. Or, pendant quelques semaines, les canards qui muent deviennent plus vulnérables aux prédateurs. Lors de cette période, il est impossible pour eux de fuir par la voie des airs. Leur seule défense est de plonger.



La mue chez l’Érismature rousse

Ensuite, je vous démontre un clip d’une femelle érismature qui semble se racler la gorge. Nous ne savons pas pourquoi elle fait ce geste. On dirait qu’elle a une herbe collée dans le fond de la gorge et qu’elle tente de s’en dégager. Aucun son n'a été émis. C’est la première fois que nous observons ce comportement chez cette espèce.



Femelle érismature se raclant la gorge

Jour de l’équinoxe, voilà qui met un trait final à la période de nidification de l’été 2011. Souhaitons vivement qu’en mai 2012, un autre mâle Érismature rousse mâle migre jusqu’à notre région, suivi des femelles plus tard. La présence de cette espèce au Saguenay-Lac-Saint-Jean est si précaire, c’en est hallucinant… Selon nos connaissances actuelles, l’érismature ne niche qu’à Saint-Fulgence. Donc, l’observation de cet oiseau magnifique chez nous ne tient qu’à un couple ou deux.  Croisons-nous les doigts afin que les Érismatures rousses reviennent nidifier en bonne et due forme dans le marais de Canards Illimités au cours des prochaines années!

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