Par Claudette Cormier

lundi 30 septembre 2013

Nostalgie d'automne

Samedi le 28 septembre au petit matin, la brume est à trancher au couteau. Par contre, une petite percée de lumière rayonne en direction de La Baie. Puisque les cieux nous pointe du doigt où nous diriger, Germain et moi filons vers cette localité. Nous avons le goût de recenser les passereaux dans les rangs et observer les oies sur les battures. Arrivés dans le périmètre de La Baie, nous empruntons le rang Saint-Joseph. Sur notre chemin, bon nombre de bruants s'alimentent de graminées sur le bord du rang. Les bruants nous forcent à ralentir car ils nous coupent fréquemment le chemin lors de notre passage en voiture. Puis nous arrivons près d'un champ où se trouve une horde d'Oies des neiges. Malgré nos fouilles intensives, pas d'autres espèces d'oies en vue. Tiou! Ah? Un Plectrophane lapon vient de migrer au-dessus de nous. Finalement, après avoir recensé les oiseaux dans ce secteur, nous nous dirigeons vers l'anse-à-Benjamin en effectuant de nombreux petits arrêts.

Beau paysage champêtre dans le rang Saint-Joseph


Oie des neiges se posant dans un champ

Arrivés sur les lieux, on se croyait presque dans un centre d'achats tellement il y avait des véhicules et des gens qui parlaient fort. Soupir. Depuis bon nombre d'années, ce site s'est dégradé, ornithologiquement parlant. Avant, nous étions seuls au monde dans ce coin. Comme bien des endroits au Québec, les sites ornithologiques fondent comme le beurre dans la poêle pour diverses raisons : développements domiciliaires, nouveaux parcs et sentiers aménagés, centres touristiques, activités aquatiques et aériennes et j'en passe. Nous les ornithologues, nous perdons nos sites un à un ce qui nous crèvent le coeur. Toujours accrochés à nos sites, nous y allons avec l'espoir d'être seuls, mais souvent nous quittons avec les émotions à fleur de peau et parfois en colère. Ainsi, à l'anse-à-Benjamin, nous traversons la foule qui jase bruyamment et nous nous rendons près de l'anse. À part quelques Canards colverts et Harles couronnés, nous sommes bien déçus. Nous changeons donc d'endroit et filons vers le parc Mars.

Paysage automnal dans l'anse-à-Benjamin

Au parc Mars, les grèves sont vides de limicoles. Pas un. Les Oies des neiges, les Bernaches du Canada et les Garrots à oeil d'or sont presque les seules espèces dans le secteur. Encore une fois, la piste cyclable est bondée de gens avec ce temps magnifique. Hélas, nous ne trouvons plus notre plaisir d'antan. Finalement, Germain appelle nos amis de La Baie pour savoir s'il y a possibilité de rencontre. Oui! Ils sont derrière le musée du Fjord en train d'observer les milliers Oies des neiges et les nombreuses Bernaches du Canada. Fromage en grain et boisson gazeuse à la main, nous allons vite les rejoindre.

La Baie dans toute sa splendeur vue du parc Mars malgré la brume sèche

Après avoir traversé la ville surpeuplée de véhicules et de monde, nous nous garons au musée du Fjord. Vite repéré, nous trouvons nos amis près des battures qui observent au télescope avec concentration les oies alors que les vélos, les gens en patins à roues alignées, les piétons, les quadri-porteurs déambulent derrière eux sur la longue piste cyclable. Il y a également les gens qui ne savent pas se retenir et qui vont prendre des photos d'oies en allant carrément marcher sur les battures. Les oiseaux sont également dérangés par certains promeneurs de chiens qui, une fois sur les battures, laissent les chiens libres de courir partout . Autre soupir. Nous rejoignons nos amis. Poignées de main et des bisous sont de mises en rencontrant Monique Boudreault et Serg Tremblay, nos amis de longue date. Quant à notre autre ami de longue date Hugues Simard, il observe plus loin le long de la baie.

Serg et Monique concentrés à observer les oies


Nos bons amis de La Baie dont Monique Boudreault et Serg Tremblay.

 
Ça, c'est moi...


Euh... non, finalement. C'est ça, moi.

Nous sommes bien heureux d'être ensemble et entre nous, le sujet des oiseaux est vite amené sur la place publique. Avec un brin de nostalgie, nous nous ennuyons des excursions que nous faisions il y a plusieurs années avant que le développement ne fasse son oeuvre. Encore une fois, nous étions seuls dans ces sites. C'est peut-être agréable pour les non-ornithologues, mais nous, non. Nous écopons totalement. Ces changements majeurs du milieu est un sacrilège pour nous. D'ailleurs, Serg se bat encore aujourd'hui pour sauvegarder les oiseaux migrateurs des gens qui parcourent nonchalamment les battures n'importe quand et selon leur bon vouloir. Bien malheureusement, cette bataille ne semble pas porter ses fruits devant les autorités. C'est David contre Goliath.

Ainsi, nous nous affairons à observer devant nous, là où sont les oiseaux et tentons de nous soustraire du bruit autour et du dérangement à tout bout de champ, ce qui n'est pas facile. En effet, des télescopes attirent invariablement bon nombre de curieux. Soient qu'ils veulent voir dans les optiques, qu'ils veulent parler d'oiseaux ou qu'ils ont des question à poser. Habituellement, les gens sont gentils, mais nous avons perdu toute notre intimité. Clic! Clic! Clic! Quelques personnes s'immiscent entre nous pour prendre des photos. Pourtant, il y a de la place de chaque côté de notre groupe. Il y en a qui cherche de l'attention, c'est sûr. Si seulement un front froid vigoureux pourrait arriver et faire rentrer ces bibittes à chaleur chez eux. Eh oui, ce temps splendide a fait sortir tout le monde à notre grand détriment. Nous étouffons dans la foule et rêvons de solitude sur le terrain. Côté ornithologie, il y avait des milliers d'oies et des bernaches près du musée ainsi qu'un Grèbe jougris au large. Cependant, rien à ne se mettre vraiment sous la dent. Soudain, Monique nous avise qu'elle doit quitter. Après les accolades, nous partons aussi et continuons notre quête en vue d'observer les oiseaux aux haltes routières dans le secteur de Grande-Baie.

Les Oies des neiges s'alimentant près du musée du Fjord à marée basse


Et d'autres oies arrivent!
 

Le quai situé près du musée du Fjord

  
Paysage bucolique de Grande-Baie vue à partir du quai

Chaque halte nous apporte que des frustrations. Encore là, des gens se baladent sur les battures et jasent à gorge déployée. Tout pour nous irriter. En fin de compte, nous trouvons deux autres Grèbes jougris nageant entre des hors-bord, des bateaux à voile et un pétrolier qui circulent frénétiquement sur les eaux de la Baie. Pauvres oiseaux! Ils n'ont plus leur place non plus. Mon coeur saigne...


Des irritants...


Un autre irritant...


Une des haltes routières


Germain qui s'installe pour observer


Paysage devant l'une des haltes routières


N'en pouvant plus du monde et de leur agitation, nous quittons la magnifique Ville de La Baie. La nature est magique à cet endroit, mais la faune humaine parasite tous les habitats. Malgré ce brin de nostalgie et ce sentiment d'impuissance face à la destruction successives d'habitats, aujourd'hui je vous ai montré le plus beau de La Baie. Ce milieu marin mérite tout notre respect. Malheureusement, l'inconscience, l'ignorance, le non-respect de la faune et des habitats sont les grandes coupables de la dégradation des sites.

Nous nous rendons à la maison, heureux de savourer un moment de silence, mais encore amer de tout ces irritants majeurs. Je ne peux m'empêcher de me demander ce que la faune ailée deviendra sous peu et que pouvons-nous faire pour eux? Je vous laisse là-dessus alors que je réfléchis encore à cette question existentielle... Soupir. Au moins, j'ai de merveilleux amis et le ciel envoie encore de superbes couchers de soleil.


Ma récompense de fin de journée éprouvante


samedi 21 septembre 2013

Festival du Geai bleu

Dès que le mois de septembre arrive, plusieurs personnes signalent la présence soudaine des Geais bleus dans leurs secteurs ou à leurs mangeoires. Ils nous disent : « Je ne suis pas habitué de voir des Geais bleus dans mon secteur et là j'en ai. » Ou encore : « J'ai beaucoup de Geais bleus à mes mangeoires, plus qu'à l'accoutumée. » Ces commentaires sont émis à chaque année, à cette période. Les gens sont très impressionnés par la recrudescence soudaine des geais en septembre. Et il y a de quoi remarquer ces belles bêtes à plumes bleues qui déplacent de l'air en émettant leurs cris stridents surtout lorsqu'ils trouvent les mangeoires pour se ravitailler.

Il faut savoir qu'à chaque début d'automne, les Geais bleus, surtout des immatures, sortent de la forêt et migrent vers le sud. Lorsqu'ils traversent les zones habitées, c'est justement là qu'ils sont observés par les amateurs d'oiseaux. Où vont ces Geais bleus en migration? Ils se rendent probablement au-delà de la réserve faunique des Laurentides et peut-être même jusque nord-est des États-Unis. Ce phénomène de migration a été récemment découvert ici dans la région et il n'est pas tout à fait bien compris encore. Par contre, on peut prétendre que la forêt boréale n'a pas les ressources nécessaires pour nourrir tout le monde durant l'hiver. La question d'accès à la nourriture pousse probablement ces oiseaux à effectuer leur migration.

Le phénomène de migration chez les Geais bleus a été constaté plus sérieusement en 2003 pendant que j'effectuais des inventaires d'oiseaux à partir de ma galerie à Saint-Fulgence. J'ai été fort surprise de les voir voler en groupes et se diriger toujours vers la même direction. Finalement, après quelques années d'observation, j'ai percé quelques-uns de leurs secrets. Dès la fin août et pendant tout le mois de septembre, c'est la période de migration des Geais bleus. Ceux-ci s'unissent en groupes et migrent ensemble. La clé pour assister à leur migration est la météo. Les oiseaux voyagent surtout par beau temps, plus précisément lorsqu'il y a présence d'un système anticyclonique. Dans ce système, il fait beau et les vents sont absents ou faibles. Ce sont des journées où le temps est superbe et chaud. Mais par dessus tout, la clé principale est la pression atmosphérique. Celle-ci  doit se situer vers 102 kPa, au coeur de l'anticylone. Voilà pour les conditions parfaites pour enclencher la migration des Geais bleus. Le pic de migration se situe à la mi-septembre.

Migration de Geais bleus

Par ailleurs, Saint-Fulgence semble être La Mecque des Geais bleus. Pour le moment, aucun autre corridor important n'a été détecté. Le phénomène de concentration à cet endroit peut s'expliquer comme suit. D'abord, les geais sortent de la forêt et se dirigent du nord au sud à l'automne. Soudain, sur le chemin, les oiseaux sont confrontés à une gigantesque barrière naturelle : le fjord. Et comme ceux-ci hésitent à traverser les grands plans d'eau, ils n'ont d'autres choix que de suivre la rive nord de la rivière Saguenay jusqu'à ce qu'ils trouvent un endroit approprié pour traverser. Ainsi, les oiseaux se déplacent d'est en ouest le long du fjord pour passer devant ma résidence. Les geais migrent en longeant les battures ou volent assez haut au-dessus de la route Tadoussac et se dirigent tous vers le village de Saint-Fulgence. Leur trajectoire par la suite est inconnue. Ils suivent probablement la crête de la chaîne de montagne qui longe la route Tadoussac jusqu'à Chicoutimi-Nord. Il serait intéressant qu'un inventaire soit fait près du pont enjambant la rivière Valin puisque les oiseaux doivent la traverser. Ensuite, il se peut que les Geais bleus traversent la rivière Saguenay à son point le plus étroit qui serait sans doute à partir du cap Saint-François à Chicoutimi-Nord. Il faut se souvenir que les oiseaux cherchent un endroit pour traverser la rivière Saguenay et poursuivre leur migration vers le sud. C'est le même phénomène qui a été documenté pour les deux espèces de mésanges. En passant, je propose aux ornithologues de La Baie, de Laterrière, du Lac Kénogami et du Lac Saint-Jean d'être à l'affût de la présence des geais aux abords des rives des grands plans d'eau tels le lac Kénogami et le lac Saint-Jean. Il existe très certainement d'autres corridors de migration dans la région mais qui ne sont pas encore connus. Et quand la météo laisse à désirer, de la pluie ou du vent lors d'un système dépressionnaire, les Geais bleus s'alimentent en attendant le retour d'un système de beau temps. C'est alors que les individus envahissent soudainement les mangeoires ou qu'ils sont aperçus dans des lieux inhabituels.

Cet automne, j'ai vécu un inventaire de Geais bleus incroyable. Durant trois jours, alors qu'un système anticyclonique s'est présenté après une longue période de mauvais temps, les oiseaux ont déferlé en masse. Le 17 septembre, 45 individus sont passés devant ma résidence. Puis le 18 septembre, 125 oiseaux se sont manifestés. Mais j'étais loin de me douter des 165 geais qui ont passé dans mon secteur le 19 septembre! Si le compte est bon, je n'avais jamais observé dans ma vie 335 Geais bleus en trois jours! Le ciel était vraiment bleu! À un moment, 60 geais ont volé ensemble en un groupe concentré. J'ai été émerveillée...


Passage de Geais bleus

Pour ceux et celles qui l'an prochain veulent observer ce phénomène, il faudra être matinal. Dès 7h15 ou 7h30, les oiseaux entreprennent leur journée migratoire. C'est normal puisqu'à ces heures, le vent est absent. Voler contre le vent leur demanderait trop d'effort et d'énergie. Les deux premières heures sont critiques, soit entre 7h30 et 9h30. C'est à ces heures qu'il y aura le plus d'achalandage. Après, les nombres d'individus seront plus dilués. Les geais peuvent migrent durant toute la journée, mais c'est définitivement meilleur le matin. Au cours de la journée, la patience est de mise, car entre les groupes, il peut y avoir des périodes de temps où ils sont absents et il ne se passe rien. Si le vents se lèvent en après-midi, les geais vont quand même poursuivre leur périple, mais au lieu de voler plus haut, ils vont plutôt se déplacer plus bas à hauteur d'arbres afin de s'épargner des vents. Alors, voilà... Je vous ai tout dit à ce sujet, au mieux de mes connaissances actuelles. Je vous souhaite d'assister au phénomène de migration dse Geais bleus l'an prochain et même d'y découvrir de nouveaux corridors de migration. Voir de ses yeux un si beau phénomène a de quoi émerveiller tous et chacun.


Geais bleus migrant au-dessus des battures


Geais bleus volant haut dans le ciel

lundi 16 septembre 2013

Sur les rives de La Baie

Depuis quelques jours, les ornithologues de La Baie, dont Serg Tremblay, nous signalent que des oiseaux intéressants sont observés récemment dans cette localité. La Baie est un endroit merveilleux pour recenser les oiseaux, particulièrement à l'automne alors que les migrateurs font halte sur les eaux de la rivière Saguenay. Puis, le paysage est si beau avec les escarpements rocheux sur la rive nord de la baie. Et ce n'est certainement pas désagréable d'entre les clapotis de vagues s'échouant à nos pieds. Donc, le 15 septembre, Germain et moi nous nous dirigeons donc vers La Baie pour y faire une excursion ornithologique. À peine sommes nous arrivés dans le secteur de Grande-Baie que déjà, dans le ciel, nous sommes accueillis par un Pygargue à tête blanche immature qui passe en vol près de nous.

 
 Pygargue à tête blanche immature en vol

Notre but aujourd'hui est de trouver des grèbes que Serg Tremblay et Hugues Simard ont découverts hier. Cependant, malgré nos recherches, pas de grèbes en vue. Nous changeons d'endroit et l'une après l'autre, nous nous arrêtons aux haltes routières qui longent la rive sud de La Baie. Télescope et jumelles en main, nous scrutons l'horizon. Soudain, un grèbe est repéré au large. Oui! Un Grèbe esclavon! Pendant que nous prenions des photos et des vidéos, notre ami Serg nous repère et vient nous trouver pour un brin de jasette. Lui également sort son attirail photographique qui est fort impressionnant. À un moment, nous étions tous si occupés à photographier le grèbe qu'une dame est venue nous demander ce qui attirait tant notre attention. Évidemment, trois énergumènes comme nous si concentrés à prendre des photos sur un petit volatile presqu'invisible à l'oeil nu a suscité une bonne dose de curiosité chez la dame. Cependant, malgré nos sourires et le fait de lui informer ce que nous observions, l'observation n'a pu la satisfaire. Elle est retournée bredouille à son véhicule. Clic! Clic! Clac! Clac! Nous continuons de mitrailler le grèbe qui malheureusement se tient un peu trop éloigné à notre goût. La vidéo qui suit montre le Grèbe esclavon qui a capturé un petit poisson.

 Grèbe esclavon en plumage d'hiver occupé avec un poisson

Finalement, le grèbe nage encore plus vers le large, ce qui fait que nous déposons les optiques. Après avoir bavardé à souhait, Serg nous dit au revoir. Germain et moi nous nous rendons aux autres haltes routières pour poursuivre notre quête de grèbes. Silencieusement, nous jetons un oeil sur les eaux de La Baie en écoutant les vaguelettes qui nous bercent l'âme. Ah? Rien ici... et là non plus. D'accord. Puisqu'il est midi, nous optons pour aller dîner. En roulant sur le boulevard de la Grande-Baie, un oiseau ayant une silhouette particulière et qui nage près des berges nous intrigue tout à coup. Nous nous arrêtons d'urgence pour le regarder aux jumelles. Sapristi! Un Grèbe jougris! Et il est si près en plus. Avec un coup de volant digne d'un grand coureur de la Formule I, Germain fait demi tour et nous nous stationnons près de l'oiseau. Chanceux comme tout, le Grèbe jougris immature vient vers nous! Cela nous a permis de l'immortaliser avec nos optiques. Ce n'est pas souvent que nous voyons cette espèce d'aussi près. Si près que, à deux reprises, nous avons pu l'entendre crier. Dans la vidéo qui suit, nous pouvons entendre un cri en solo, tout juste avant l'arrivée d'une voiture. Montez un peu le volume de votre haut-parleur.


Le Grèbe jougris qui se pavane près de la rive

Tout excités que nous sommes, nous recevons soudain un appel téléphonique de Serg. Il nous mentionne que l'Oie de Ross juvénile est toujours au même endroit soit près du musée de Fjord. Nous nous y rendons sur le champ. Serg était parti, mais nous avons rencontré notre amie Jacynthe Fortin qui nous immédiatement pointé du doigt l'Oie de Ross juvénile qui broute toute seule sur les battures. Il n'y a pas même pas d'Oies des neiges qui l'accompagnent, seulement des Bernaches du Canada qui s'alimentent à l'écart. Ensemble, nous observons la petite oie qui se nourrit paisiblement sur les battures malgré le bruit infernal des voitures qui déambulent sur le boulevard tout près d'elle. Voici un clip de cette jolie oie.

Oie de Ross juvénile s'alimentant sur les battures

Voilà ce qui termine notre excursion à La Baie. Nous n'avons pas chômé, c'est peu dire. Il y a eu de l'action aujourd'hui! Satisfaits de notre sortie, nous nous rendons au restaurant pour manger alors que dehors, la pluie commence à tomber. Nous nous promettons de retourner bientôt à La Baie qui nous a tant ravi le coeur et l'esprit.

samedi 7 septembre 2013

Balade du dimanche sur la plage

Puisqu'il pleut en cette fin de semaine et que nous ne pouvons sortir sur le terrain, voici le récit d'une excursion faite le 1er septembre dernier. Ce jour-là, entre deux visites de stations d'épuration, Germain et moi avons fait une balade sur la plage de l'embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan. Au début, ça semblait vide d'oiseaux et les sons étaient absents. Il n'y avait que des clapotis de vagues sur les berges du lac Saint-Jean pour nous tenir compagnie. Pas un chat en vue, sauf nous. Notre première réflexion était d'annuler l'excursion à cet endroit, mais finalement, nous avons opté pour une marche sur cette longue plage pour nous détendre.


Plage de l'embouchure de la Belle-Rivière

Parle, parle, jase, jase... Nous avançons, puis nous nous arrêtons de temps à autre pour scruter les lieux. Hummm! Cette fois, dans l'oculaire du télescope, il semble y avoir quelques limicoles au bout de l'embouchure. Nous accélérons le pas, dû moins, Germain oui. Moi, je traîne un peu derrière et rentre dans mes pensées solitaires. Finalement, nous nous rendons près d'une petite troupe de limicoles qui s'alimentent avec empressement. Nous observons des Pluviers semipalmés, des Bécasseaux sanderling et des Bécasseaux semipalmés. Ils ont vraiment l'air à avoir faim, à ce point qu'ils ne s'occupent guère de notre présence.

Ensuite, un peu retiré du groupe des limicoles, nous remarquons un Goéland marin immature qui se nourrit d'un poisson échoué sur les berges du lac. Le poisson est si gros et si long que nous pensons à un immense brochet. Pour le Goéland marin, il s'agit d'un repas royal! Disons qu'il gardait jalousement son festin pour lui tout seul. Pour clore ce récit, voici deux vidéos vous illustrant ce que nous avons observé cette fin de semaine à l'embouchure :


Les bécasseaux qui s'alimentent


Goéland marin immature se régalant de son gros poisson

lundi 2 septembre 2013

Le temps des limicoles



Le mois de septembre est le moment par excellence pour aller à la rencontre des limicoles qui abondent au cours de l'automne. En fait, il faudrait être partout pour les recenser lors de ce mois : plages, battures, labours, stations de traitement des eaux usées, marais, étangs. Les bécasseaux juvéniles qui sont nés cet été dans le Grand Nord sont fin prêts pour entreprendre leur premier grand périple vers les contrées du sud. C'est lors de l'un de leurs arrêts pour se nourrir et se reposer que nous accourons vers eux. Il faut être rapide puisque les limicoles ne restent pas longtemps au même endroit. Leur but est d'arriver le plus tôt possible sur leurs aires d'hivernage, pour la plupart en Amérique du Sud.

Comme vous le savez, Germain et moi aimons faire le tour des stations d'épuration en cette période de l'année. Ces milieux artificiels attirent beaucoup de limicoles, un groupe que nous apprécions particulièrement. Quant aux limicoles qui se retrouvent dans ces milieux, ils bénéficient d'un copieux repas en scrutant minutieusement les abords des bassins pour cueillir les insectes. À bien y penser, tout le monde est gagnant! Eux, il mangent. Nous, nous les observons.

Lors du 1er septembre 2013, nous avons visité la station d'épuration de Métabetchouan. Il y a eu beaucoup d'action ce jour-là. Les oiseaux y étaient en abondance. En arrivant, il y avait des centaines de Goélands à bec cerclé dans l'enclos et une poignée de Goélands argentés. Ils nous avaient à l'oeil, c'est peu dire. Puis en marchant le long de l'enclos, un rapace a capturé l'un d'eux et s'est fait un excellent repas. Les photos suivantes sont explicites.


Goélands à bec cerclé et Goélands argentés dans l'enclos


Goéland à bec cerclé ayant servi de repas


Lors de notre excursion, nous avons observé plusieurs limicoles qui s'alimentaient aux abords des bassins. Les espèces recensées sont : Pluvier kildir, Pluvier semipalmé, Chevalier solitaire, Chevalier grivelé, Petit Chevalier, Bécasseau semipalmé et Bécasseau minuscule. Voici quelques vidéos de limicoles qui ont été coopératifs pour la lentille de la caméra :


 Chevalier solitaire juvénile scrutant les abords du bassin


 Pluvier semipalmé juvénile attentif aux insectes


 Petit Chevalier juvénile recherchant sa nourriture

Puisqu'il faisait beau et chaud lors de cette journée, les nombreux Jaseurs d'Amérique et Parulines à croupion jaune se faisaient une joie de sauter dans les airs pour attraper des insectes et se poser à nouveau sur la clôture qui entoure les bassins. Les stations d'épuration sont un milieu extrêmement riche en insectes. Remplis de protéines, les insectes ingérés aident les oiseaux à gonfler leurs réserves de graisse. Cette graisse s'accumule sous la peau de l'oiseau afin de les pourvoir en énergie nécessaire à leur périple migratoire. C'est pourquoi les bassins de d'épuration des eaux usées sont des sites à visiter régulièrement par les ornithologues puisqu'ils attirent bon nombre d'oiseaux. La prochaine vidéo démontre la chasse aux insectes de la part des Jaseurs d'Amérique et des Paulines à croupion jaune profitant cette manne pour se gaver :


 Jaseurs et parulines s'alimentant d'insectes

En terminant notre excursion autour des bassins, nous entendons soudain un Grand Corbeau crier à répétitions. Nous le repérons alors que celui-ci est haut perché dans la structure d'une antenne faisant le relais pour téléphones cellulaires. Ce corbeau adulte semblait chercher son partenaire qui visiblement, n'était pas dans les parages. Dans la prochaine vidéo, remarquez chez le corbeau les critères suivants : la petite tête au sommet pointu qui porte des genres d'aigrettes, l'énorme bec massif, la barbichette plumeuse et lâche suspendue au cou, ainsi que la longue queue arrondie à son bout. Ces critères le différencie entre autres de la Corneille d'Amérique.


 Grand Corbeau adulte appelant son partenaire