Par Claudette Cormier

lundi 28 novembre 2011

Une visite surprise!

Au matin du 24 novembre, après m’être levée, je me dirige vers la fenêtre du salon pour regarder le temps qu’il fait. Puis, quelque chose captive l’attention du coin de mon oeil. Sur les battures, un oiseau est posé sur un rocher à environ un demi-kilomètre en face de la résidence. Au début, je croyais qu’il s’agissait d’un Grand Harle femelle qui s’était juchée pour se lisser les plumes, à cause de la position verticale de l’oiseau. Pour en avoir le cœur net, je prends mes jumelles et observe le volatile. Sapristi! C’est un faucon! Énervée, les bras dans les airs à la manière de Jack Sparrow dans le film le Pirate des Caraïbes, je vais chercher le télescope et l’installe rapidement devant la fenêtre. Après l’avoir zoomé à l’oculaire, son identification est formelle : c’est un Faucon pèlerin, un adulte! Depuis que je demeure ici, c’est la première fois que je vois cette espèce posée dans ma baie. Habituellement, ce rapace se pose sur la flèche littorale. Aussi, à ces dates, il aurait été plus probable de rencontrer un Faucon gerfaut. Pendant une trentaine de minutes, le faucon ne fait rien de particulier à part se gratter à l’occasion et zieuter son environnement. Celui-ci n’avait pas l’air affamé et était très détendu. Juste un peu de repos semble-t-il, avant de s’envoler vers l’entrée du fjord, ce qu’il a fait à la fin de l’observation. Ce faucon migrateur provient fort probablement de l’Arctique. Selon le calendrier des migrations de la région, sa présence à la fin novembre est tardive. Pour prendre le clip suivant, j’ai dû ouvrir une des fenêtres coulissantes au bas de la fenêtre du salon et me frayer un chemin visuel entre les arbres pour filmer le faucon. De plus, il était assez loin, ce qui a ajouté une difficulté technique. Mais somme toute, vous pourrez observer la tête noire de l’oiseau, ainsi que la poitrine qui forme une espèce de bavette blanche, qui contraste avec le ventre rayé et foncé.



Le Faucon pèlerin prenant une pause


Une petite virée dans la plaine d’Hébertville

Durant la fin de semaine, c’est le 26 novembre que nous avons effectué une sortie ornithologique puisque le lendemain, les prévisions météorologiques annonçaient de la pluie, de la neige, du verglas et des vents forts. Bref, rien qui ne vaut pour l’observation des oiseaux. Nous voilà donc partis en direction du Lac Saint-Jean pour faire une tournée dans les rangs à Hébertville, Saint-Bruno, Lac-à-la-Croix et Saint-Gédéon. Au cours de notre excursion, nous avons recensé une vingtaine de Buses pattues qui s’alimentaient dans les champs, une Buse à queue rousse, une Crécerelle d’Amérique (mention tardive) et deux Pygargues à tête blanche en vol. Ce sont vraiment les oiseaux de proie qui ont volé la vedette ce jour-là, car dans les milieux champêtres à fin novembre, c’est normalement tranquille. Également, une vérification d’usage pour trouver des Harfangs des neiges n’a rien donné de ce côté.

À Saint-Gédéon, en circulant dans l’un des rangs, Germain détecte une Buse à queue rousse immature posée au bout d’un poteau téléphonique. Assez coopérative, elle se laisse filmer. Pendant la série de tournage, la buse s’est subitement envolée pour piquer dans le champ et capturer un campagnol, qu’elle a dévoré sous nos yeux. Puis, elle s’est perchée à nouveau sur le sommet d’un poteau afin de guetter à nouveau les petites proies. Voici donc trois clips illustrant cette belle buse qui était aux aguets.



La Buse à queue rousse immature



Buse avalant sa proie



Buse faisant le guet

lundi 21 novembre 2011

De retour sur la flèche…

En cette matinée du 19 novembre, en ouvrant les toiles, voilà ce que j’ai vu par la fenêtre de la chambre! AIE! NEIGE! C’était si blanc subitement et la neige d’apparence si duveteuse que, malgré le choc et le surplus de lumière, c’était très beau… Ensuite, en me dirigeant vers la porte-fenêtre au salon, on ne voyait que le tapis blanc déposé depuis cette nuit.


Vue de la fenêtre de ma chambre


Paysage en avant de la résidence

Saisissant notre chance, Germain et moi retournons avec hâte sur la flèche littorale. Peut-être que cette fois-ci, verrons-nous enfin nos Bécasseaux violets? Pour le savoir, nous devons nous rendre à son bout.


Les conditions météo à la flèche

Sautillant sur les roches enneigées, ce qui était un peu périlleux, nous saluons au passage les pêcheurs qui bavardent et qui nous taquinent en disant d’un ton moqueur : « Cette semaine, vous auriez dû venir… On en a vu plein de vos oiseaux! »  Puis nous de penser : « Ça va! Ça va! On a compris votre petit jeu les amis… » Après les salutations habituelles, nous poursuivons notre chemin rocailleux et arrivons presque au bout de la flèche. Quelques coups de jumelles sont donnés de la part de Germain. Pas de violets? Surprenant. Nous savons que ces bécasseaux sont passés maître dans le camouflage alors Germain s’avance pour vérifier le tout.



Germain s’avançant vers le bout de la flèche

Zut de zut! Pas de violets… Soupir. Mais où sont ces satanés bécasseaux? Avec un brin de déception, nous retournons à la voiture, bredouille. Continuant notre excursion, nous nous rendons à nouveau sur la rue Saguenay dans le village afin d’observer le Pic à ventre roux. Avec ce cocktail météo, nous nous demandons si cette espèce va survivre aux rigueurs de l’hiver. Au bout de quelques minutes, nous repérons le pic, celui-ci agrippé après un tronc d’arbre, picorant je ne sais quoi qui l’intéresse beaucoup. Puisque l’oiseau est sur une propriété privée, nous n’avions le choix que de l’observer à distance en restant sur la rue. Voici ce que j’ai pu croquer sur le vif, au travers d’un rideau de neige. En fait, comme l’expression décrit si bien ce type de flocons, il nous tombait dessus des « peaux de lièvres ».


Pic à ventre roux en pleine forme


Arbre fruitier enneigé

Ensuite, après un bref caucus, nous optons pour aller faire une tournée dans certains rangs à Jonquière dans le but de rechercher des Harfangs des neiges et c’est ce que nous avons fait. Cependant, ce fut très décevant. Nous avons trouvé qu’une seule Buse pattue à l’horizon malgré les kilomètres en banque. Pas facile cette journée… Par contre, en passant par le secteur du Bassin à la sortie sud du pont Dubuc à Chicoutimi, j’ai eu le goût d’observer de près une espèce d’oiseau dont personne ne s’attarde ou presque : des Pigeons bisets! Endormi sur le toit d’une station de pompage, un groupe de pigeons m’a été offert sur un plateau d’argent pour la photographie et le tournage de clips puisqu’ils étaient peu farouches. Bien franchement, j’ai été émerveillée par leur diversité de plumage ainsi que par les couleurs différentes portées chez ces oiseaux urbains. Mais, tout d’abord, nous avons été accueillis par un Goéland à bec cerclé adulte en plumage d’hiver, faisant le guet sur un lampadaire.


Le parc du Bassin à Chicoutimi


Un Goéland à bec cerclé attentif


Pigeons bisets sur la station de pompage


Groupe multicolore de pigeons


Les oiseaux faisant la sieste


Oiseaux se reposant



Période de repos et de lissage de plumes

En terminant, je vous invite à regarder le clip suivant pris la semaine dernière à la maison. Il s’agit d’une Sittelle à poitrine rousse femelle qui vient chercher des graines de tournesol dans le cabinet situé sur la porte-fenêtre. Pour casser une graine, la sittelle insère celle-ci dans des interstices sur le garde et frappe dessus à grands coups de bec pour faire éclater l’écaille. C’est vraiment drôle à voir… La qualité de la vidéo laisse à désirer car elle a été prise au travers de la porte vitrée. Mais, l’essentiel est là!



Sittelle à poitrine rousse femelle et la graine de tournesol

mardi 15 novembre 2011

Saint-Fulgence, un point chaud ornithologique!

En ce dimanche du 13 novembre, équipés de nos optiques, nous parcourons à pied la rue Saguenay près de l’endroit de prédilection. Un cri lancé par le Pic à ventre roux attire immédiatement notre attention. Nous le trouvons dans une mangeoire, cueillant des graines de tournesol pour aller les casser sur un arbre tout près. Cela ne va pas sans conflits lorsqu’un Pic chevelu arrive et chasse la femelle sur-le-champ en émettant des séquences de cris stridents et choqués.

Lorsque le calme revient, le Pic à ventre roux nous surprend alors qu’il commence à cacher des graines sur le toit d’un pavillon, chez ces propriétaires qui possède un jardin. Dans les deux prochaines vidéos (cliquer sur l’icône You-Tube en bas du clip pour les agrandissements), vous verrez le pic glisser soigneusement des graines de tournesol sous des tuiles de bardot. À un moment, il cache une graine, ressort celle-ci à deux reprises et la recache sous une autre tuile. C’est intéressant puisque, s’il se fait des réserves, c’est qu’il a l’intention de passer l’hiver dans le secteur! C’est donc un dossier à suivre… Pour le tournage, je devais demeurer à une certaine distance. Certaines images seront assez pixélisées.


Pavillon avec le Pic à ventre roux sur le toit



Pic à ventre roux cachant des graines



Très occupé ce pic…

Puis, le pic s’envole et change d’endroit. Nous ne l’avons pas retrouvé par la suite. Par contre, d’autres détenteurs de mangeoires l’avaient vu ce matin même. Nous savons cela, car lorsque nous nous sommes déplacés à pied, nous avons croisé d’autres amateurs d’oiseaux, dont le découvreur du Pic à ventre roux lui-même! Ensuite, comme la rue Saguenay longe quelques marais, les gens ont parfois de la visite plutôt comique sous leurs postes d’alimentation comme en témoigne le prochain clip!



Canard noir et Canard colvert aux mangeoires


Une autre fin de journée splendide!

lundi 14 novembre 2011

À la recherche du Bécasseau violet

Lors de la fin de semaine, le jour du 12 novembre, nous assistons à notre première bordée de neige officielle à Saint-Fulgence. Dans ces conditions météorologiques, Germain et moi savons où aller dans ces circonstances… au bout de la flèche littorale! Cet épi rocheux, qui se trouve à deux kilomètres de notre résidence, est le lieu par excellence pour y détecter le fameux Bécasseau violet. Les bécasseaux en migration se servent de cet épi afin de s’y reposer en attendant que la météo s’améliore afin de poursuivre leur route vers le fleuve Saint-Laurent. Comme cette espèce migre tardivement à l’automne, il est plus chanceux pour nous d’observer cette espèce pendant un temps de cochon. Pas nécessairement agréable pour l’ornithologue qui endure la pluie, la neige et les vents forts; cependant, c’est le prix à payer, pour voir les « violets ».


Bordée de neige arrivant de l'ouest


Dans la neige!

Habillés pour l’hiver, Germain et moi embarquons dans la voiture et stationnons le véhicule en bordure de la route Tadoussac, à la base de la flèche littorale. Plusieurs pêcheurs sont présents, taquinant la truite de mer lors de cette marée ascendante.



Flèche littorale dans la tempête…

D’un bon pas, nous nous rendons au bout de la flèche, sautillant de roches en roches avec attention, car l’endroit est accidenté. Puis, que voyons-nous à son bout? Des ornithologues! Avec plaisir, nous rencontrons Linda Castilloux et Jacynthe Fortin, deux femmes très motivées qui sont là depuis un bon moment déjà à fouiller pour également recenser le Bécasseau violet.


Ornithologues au bout de la flèche

Finalement, nous attendons… attendons… attendons… Quelques garrots, harles et goélands volent au-dessus de la rivière Saguenay. Ce sont les seuls volatiles du coin, la visibilité réduite n’aidant pas à voir au loin. Alors que le temps passe, la marée elle, monte, monte et monte encore. Plus le choix! Nous devons rebrousser chemin et quitter la flèche avant qu’elle ne soit inondée, sans avoir vu les « violets » qui brillent par leur absence. Zut! Pas aujourd’hui la manne… Nous disons au revoir à nos nouvelles amies et retournons à la maison nous réchauffer.


Notre petit coin avec notre premier tapis de neige


Des digitales enneigées dans la plate-bande

Par la suite, peu après notre arrivée, nous embarquons à nouveau dans la voiture, cette fois-ci pour se rendre à Jonquière, chez notre amie Denyse Gervais. En roulant le long de la route Tadoussac, non loin de la flèche, du côté des champs cultivés, nous découvrons en passant une Chouette épervière! La chouette est perchée et proche de la route. Chassant activement, celle-ci est très concentrée sur le moindre mouvement de la part des rongeurs dans les herbages. Demeurant dans le véhicule, je filme l’oiseau. Heureusement, il est peu farouche et même assez coopératif. Soudain, la chouette quitte son perchoir et s’envole en direction du village de Saint-Fulgence où nous la perdons de vue dans un rideau de neige. Contents de notre observation, nous filons vers Jonquière comme prévu, mais avec un peu de retard… Que voulez-vous… nous sommes des ornithologues!



Chouette épervière en chasse



Chouette ayant changé de perchoir

vendredi 11 novembre 2011

L’heure de la pub…

Bonjour! Voici un petit intermède de ma part afin de vous lancer une invitation spéciale. En effet, je profite de l’occasion pour vous annoncer que deux de mes livres de récits ornithologiques sont toujours disponibles et que vous pouvez vous les procurer. Si vous le voulez bien, allons-y d’abord avec le premier…

Mes plus beaux souvenirs ornithologiques

Pendant trente années en tant qu’ornithologue, j’ai beaucoup exploré la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour y découvrir les oiseaux dans les différents habitats. J’ai également étudié le phénomène de la migration qui me passionne énormément. Au fil des ans, j’ai conservé mes notes de terrain et j’en ai produit un livre. D’une façon accessible et vulgarisée, je relate mes meilleures expériences vécues avec les oiseaux, presque toujours accompagnée de Germain Savard, mon partenaire. Ces récits sont libres, en forme de nouvelles, mais classés par année et par saison. Ce sont pour moi des joyaux de textes et des souvenirs vifs qui feront toujours parties de moi. Il y a également l’introduction où je relate l’événement où je suis née en tant qu’ornithologue. Puis, j’explique les nombreux déménagements de maison que nous avons vécus Germain et moi, car tout est relié aux oiseaux. Les récits sont écrits avec sensibilité, émotion et souvent avec un brin d’humour qui me caractérise. Les personnes qui se sont procuré ce livre m’ont transmis des commentaires très positifs, ont été réjouies et touchées par les récits ornithologiques qu’ils portent dorénavant dans leurs coeurs. Des gens n’ayant aucune notion ornithologique se sont aussi laissés emportés par les récits. Il est important pour moi de partager mon amour pour les oiseaux et d’être leur porte-parole afin de mettre en lumière leur monde féerique et scientifique.



Pour consulter la table des matières, cliquez ici.

Ce livre a été édité en 2010 et comporte 414 pages. Il ne me reste que trois copies et il ne sera pas réédité. Vous pouvez réserver votre copie en  m’envoyant un courriel et en me laissant vos coordonnés à mon adresse : ccormier@hotmail.com. Le coût : 30 $ (+ 5 $ pour la poste). Le principe est : premier arrivé, premier servi.


Et voici le deuxième...

Récits pour ornithologues et amants de la nature

Ce livre est la continuation de « Souvenirs ornithologiques ». Il est conçu sous le même principe; c’est-à-dire, classé par année et par saison. Beaucoup de récits proviennent de mon environnement immédiat depuis que je demeure près du fjord du Saguenay à Saint-Fulgence. Les récits abondent avec de nouvelles découvertes d’oiseaux, toujours relatées avec mon style bien particulier. J’y ajoute en passant quelques observations d’insectes, de batraciens, d’étoiles et j’ose un peu de poésie de temps à autre, sans prétention. Devant le monde ornithologique et la nature, je ne cesse de m’émerveiller. Je souhaite transmettre ce regard sensible à tous puisque mon but ultime est de promouvoir la Beauté de la Nature sous toutes ses formes. Mon vœu le plus cher est de toucher votre cœur et votre âme, afin que vous aussi deveniez des porte-parole pour la faune ailée. En grandissant, en vieillissant et en me conscientisant, mon amour pour le monde ornithologique ne fait que croître davantage. Soyez mes témoins…



Pour consulter la table des matières, cliquez ici.

Cette œuvre a été éditée à la fin de l’année 2010 et comporte 197 pages. Il m’en reste une soixantaine de copies. Vous pouvez réserver votre copie en m’envoyant un courriel et en me laissant vos coordonnés à mon adresse : ccormier@hotmail.com. Le coût : 20 $ (+ 5 $ pour la poste).

mercredi 9 novembre 2011

De la belle visite ailée…

Comme presque chaque matin, je me place devant mon vieil ordinateur. Mon petit bureau est situé entre la porte-fenêtre et la fenêtre du salon. Je suis donc bien placé pour observer les oiseaux qui passent et repassent devant les vitrines. Vous comprendrez que mon travail est ralenti ou carrément dérangé lorsque je lève la tête, la présence des oiseaux captivant souvent mon attention…


Mon coin de travail

Cette semaine, en ce jour du 7 novembre 2011, j’étais à mon bureau comme d’habitude. Puis surgit soudain un oiseau qui se pose brusquement sur une tige de vinaigrier à quelques pieds de ma résidence. Durant la première fraction de seconde, le regardant du coin de l’œil, je croyais avoir affaire à une jeune Pie-grièche grise qui arrivait en trombe, car il y en a une qui rôde dans les alentours et qui chasse les oiseaux à mes mangeoires.


Têtes des vinaigriers vues par la fenêtre coulissante

Lors de la deuxième fraction de seconde, j’observe l’oiseau en plongée par une des fenêtres coulissantes dans le salon. Là, je vois la teinte verdâtre des parties supérieures de l’oiseau. Une Grive à dos olive? Je me lève et m’approche de la vitrine du salon pour zieuter de plus près l’oiseau mystère. Par la suite, ma vision se concentre davantage et boum! La réalité me frappe de plein fouet! Oh! C’est un Piranga vermillon femelle! La mâchoire décrochée, je sais que l’oiseau m’aperçoit… Je fige donc tous mes mouvements et étudie le plumage du piranga à l’œil. J’ai zéro marge de manœuvre. Pas moyen d’aller chercher mes jumelles ni la caméra. Au bout de trente secondes, l’oiseau s’envole et disparaît! Malgré mes recherches intensives dehors à chercher à le revoir, rien. Je ne l’ai pas revu de la journée. Zut de zut! Il a dû poursuivre sa migration, pensai-je…

Le lendemain, soit le 8 novembre, je m’affaire à mes occupations normales. À l’heure du midi, en circulant dans le salon, je détecte chez ma voisine un mouvement de la part d’un oiseau qui me paraît être verdâtre. Jumelles en main, qu’est-ce que je vois? Le Piranga vermillon! Il est encore là! J’enfile un veston et prends la caméra. Demeurant sur la galerie, je le détecte et réussis à le filmer! Par contre, le piranga semble agité. Celui-ci change continuellement de perchoir en émettant une dizaine de notes d'affilée qui ressemble à « pi-TUCK ». Son cri est fort, rauque, aucunement élaboré et pas élégant du tout. Peut-être a-t-il vu un chat dans les parages? Quant à moi, je suis contente d’entendre le cri de cette espèce, une sonorité nouvelle pour mes oreilles.

Dans le prochain clip, vous aurez l’opportunité d’observer le plumage verdâtre du dos et des ailes, ainsi que les dessous jaunes de l’oiseau. Remarquez le sommet de la tête de forme triangulaire, le bec fort et long, totalement disproportionné en comparaison avec la tête. La posture est aussi intéressante alors qu’il a tendance à relever la queue en oblique, à la manière d’un troglodyte. Lors du tournage, le piranga a émis des cris perceptibles dans vos haut-parleurs. Malgré un certain écho contre le mur de la maison, vous entendrez des « TCHOCK » secs et en rafales.


Piranga vermillon agité

Puis, l’oiseau se dirige vers une coulée, toujours chez ma voisine. En tentant de l’observer à nouveau, je suis restée une heure dehors sans toutefois le revoir. Finalement, je rentre et vaque à mes occupations en gardant un œil dans le secteur. La chance est de mon côté alors que je le repère à nouveau en début d’après-midi! Toujours agité, il m’échappe et retourne dans cette coulée. Je me doute bien que le piranga est très intéressé par une vigne à raisins présents à cet endroit… Malheureusement, je ne vois pas les vignes de chez moi.


Lieu d'observation

Plus tard au cours de l’après-midi, je reçois un appel téléphonique de mon amie Denyse. Nous nous mettons à jour dans nos conversations. Soudainement je vois le piranga monter en flèche dans les airs afin de capturer un insecte, pour redescendre par la suite, cela devant ma fenêtre de salon. M’excusant auprès de Denyse qui est également ornithologue, j’écourte d’urgence notre appel. Très brièvement, je filme l’oiseau à travers la fenêtre du salon. Il est perché dans un jeune chêne en face de la résidence. Pouf! Comme une balle, il s’envole et retourne à ses raisins, disparaissant dans la coulée! Je ne l’ai pas revu par la suite.



Le piranga observé dans le chêne

Cette journée fut riche en émotions… Il va sans dire que je suis fort heureuse d’avoir pu revoir le piranga aujourd’hui, car hier, le maigre trente secondes d’observation m’avait laissé sur ma faim. Qu’adviendra-t-il de l’oiseau maintenant? Nul ne sait. J’espère pour lui qu’il migrera et retournera vers des contrées plus chaudes, puisque dans les jours qui suivent, l’approche d’un front froid est annoncée. Nous savons qu’un sérieux coup de froid peut lui être fatal. Mais pour le moment, je remercie la Providence qui m’a apporté sur un plateau d’argent cette si belle visite venue du Sud!

lundi 7 novembre 2011

Les buses de novembre…

Ayant besoin d’une bouffée d’air campagnard, Germain et moi nous nous dirigeons vers le Lac Saint-Jean en ce dimanche du 6 novembre. Notre but est de retrouver un Harfang des neiges détecté le jour d’avant, à Chambord. En filant vers le Lac, Germain effectue un arrêt d’urgence sur l’accotement de la route 170 dès notre arrivée à Saint-Bruno. À quelques pieds de la voiture, une superbe Buse pattue de forme claire est juchée au sommet d’un poteau téléphonique, s’en servant comme poste de guet. Nous étions dans le véhicule directement sous elle. En baissant la fenêtre du côté du passager, j’étais très sceptique qu’elle reste là sans broncher, car elle apercevait nos moindres mouvements. Avec lenteur, je braque la caméra sur la buse. Sapristi! Elle est restée sur place! J’en profite donc pour la filmer avant qu’elle ne quitte son perchoir au bout de quelques minutes. Lors du tournage, le rapace concentrait son regard vers le sol, espérant y détecter une souris.

Petit rappel : Concernant les agrandissements de vidéos, il vous est suggéré de cliquer sur l’icône YouTube au bas du clip.



Buse pattue de forme claire

Lorsque la buse est partie chasser plus loin au-dessus des champs, nous poursuivons notre excursion. Nous sommes très content d’avoir pu observer ce magnifique oiseau de proie de la toundra arctique de si près. Au cours de notre journée, nous avons repéré une quinzaine d’individus, tous affairés à se trouver de la nourriture dans la plaine. Toujours à Saint-Bruno, nous prenons un moment pour identifier une vingtaine de Moineaux domestiques qui se posaient sur un arbuste situé près d’un champ labouré aux abords d’une ferme. Ceux-ci effectuaient de multiples allés et retour, du labour jusqu’à leur perchoir. Je trouve bien triste que cette espèce soit en déclin depuis de nombreuses années… Il m’est impensable de penser que le moineau puisse éventuellement devenir une espèce éteinte de notre région un jour. En guise de souvenir, voici un clip montrant un mâle et une femelle côté à côte craquant une graine trouvée dans le champ.


Moineaux domestiques, mâle et femelle

Ensuite, après avoir apprécié à juste titre les moineaux pleins d’entrain, nous allons à Chambord. Dans cette localité, nous avons parcouru les différents rangs à la recherche du hibou blanc. Mais peine perdue, il s’est volatilisé! Devant cette éventualité, nous rebroussons chemin et filons vers Métabetchouan. Un petit arrêt au Grand Marais nous apporte quelques canards, surtout des Harles couronnés, ainsi qu’un majestueux Pygargue à tête blanche adulte. Au début, le rapace était posé discrètement dans un boisé à l’abri de nos regards. Cependant, une horde de Grands Corbeaux l’avaient repérée et criaient fréquemment. À un moment, le pygargue est sorti de sa cachette s’est envolé et s’est mis à tournoyer dans le ciel, en compagnie des corbeaux qui le surveillaient de près, mais sans paniquer. Voici donc l’un des clips vidéo pris sur le vif :



Pygargue à tête blanche adulte s’élevant

À la suite de cette observation, notre journée était pour ainsi dire terminée… Tranquillement, nous retournons à la maison, heureux de notre journée, avec beaucoup de kilomètres dans le corps par contre. On tanguait en sortant du véhicule…

Je vous laisse sur deux photographies prises il y a quelques jours à peine. La première concerne notre première bordée de neige au Saguenay! De l’autre côté de la rivière Saguenay, la neige demeurait au sol. Chez moi, par contre, les flocons fondaient. Puis samedi dernier, nous avons été honorés d’un plus que magnifique coucher de soleil à la fin d’une belle journée ensoleillée!


Champs enneigés sur la rive sud


Conclusion d'une belle journée...