Au matin du 24 novembre, après m’être levée, je me dirige vers la fenêtre du salon pour regarder le temps qu’il fait. Puis, quelque chose captive l’attention du coin de mon oeil. Sur les battures, un oiseau est posé sur un rocher à environ un demi-kilomètre en face de la résidence. Au début, je croyais qu’il s’agissait d’un Grand Harle femelle qui s’était juchée pour se lisser les plumes, à cause de la position verticale de l’oiseau. Pour en avoir le cœur net, je prends mes jumelles et observe le volatile. Sapristi! C’est un faucon! Énervée, les bras dans les airs à la manière de Jack Sparrow dans le film le Pirate des Caraïbes, je vais chercher le télescope et l’installe rapidement devant la fenêtre. Après l’avoir zoomé à l’oculaire, son identification est formelle : c’est un Faucon pèlerin, un adulte! Depuis que je demeure ici, c’est la première fois que je vois cette espèce posée dans ma baie. Habituellement, ce rapace se pose sur la flèche littorale. Aussi, à ces dates, il aurait été plus probable de rencontrer un Faucon gerfaut. Pendant une trentaine de minutes, le faucon ne fait rien de particulier à part se gratter à l’occasion et zieuter son environnement. Celui-ci n’avait pas l’air affamé et était très détendu. Juste un peu de repos semble-t-il, avant de s’envoler vers l’entrée du fjord, ce qu’il a fait à la fin de l’observation. Ce faucon migrateur provient fort probablement de l’Arctique. Selon le calendrier des migrations de la région, sa présence à la fin novembre est tardive. Pour prendre le clip suivant, j’ai dû ouvrir une des fenêtres coulissantes au bas de la fenêtre du salon et me frayer un chemin visuel entre les arbres pour filmer le faucon. De plus, il était assez loin, ce qui a ajouté une difficulté technique. Mais somme toute, vous pourrez observer la tête noire de l’oiseau, ainsi que la poitrine qui forme une espèce de bavette blanche, qui contraste avec le ventre rayé et foncé.
Le Faucon pèlerin prenant une pause
Une petite virée dans la plaine d’Hébertville
Durant la fin de semaine, c’est le 26 novembre que nous avons effectué une sortie ornithologique puisque le lendemain, les prévisions météorologiques annonçaient de la pluie, de la neige, du verglas et des vents forts. Bref, rien qui ne vaut pour l’observation des oiseaux. Nous voilà donc partis en direction du Lac Saint-Jean pour faire une tournée dans les rangs à Hébertville, Saint-Bruno, Lac-à-la-Croix et Saint-Gédéon. Au cours de notre excursion, nous avons recensé une vingtaine de Buses pattues qui s’alimentaient dans les champs, une Buse à queue rousse, une Crécerelle d’Amérique (mention tardive) et deux Pygargues à tête blanche en vol. Ce sont vraiment les oiseaux de proie qui ont volé la vedette ce jour-là, car dans les milieux champêtres à fin novembre, c’est normalement tranquille. Également, une vérification d’usage pour trouver des Harfangs des neiges n’a rien donné de ce côté.
À Saint-Gédéon, en circulant dans l’un des rangs, Germain détecte une Buse à queue rousse immature posée au bout d’un poteau téléphonique. Assez coopérative, elle se laisse filmer. Pendant la série de tournage, la buse s’est subitement envolée pour piquer dans le champ et capturer un campagnol, qu’elle a dévoré sous nos yeux. Puis, elle s’est perchée à nouveau sur le sommet d’un poteau afin de guetter à nouveau les petites proies. Voici donc trois clips illustrant cette belle buse qui était aux aguets.
Buse avalant sa proie
Buse faisant le guet