Par Claudette Cormier

dimanche 2 octobre 2011

Et arrive le vent du Nord…

Après avoir vécu une semaine de rêve côté météorologique avec la présence du soleil aux rayons chauds, avec peu de journées venteuses et avec une température clémente, nous voilà revenu à la dure réalité. L’automne a repris ses droits en soufflant ses vents du nord. Nous avons beau frissonner à l’idée que la neige n’est pas très loin, les vents nordiques amènent tout de même avec eux les oiseaux migrateurs provenant de la forêt boréale et du Grand Nord. En ce 1er octobre 2011, nous sommes donc de retour au lac Saint-Jean afin de recenser les oiseaux dans la localité de Métabetchouan et de Saint-Gédéon.

Notre premier arrêt s’effectue à l’embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan. Nous ne voyons personne pratiquer des sports aquatiques alors nous empruntons la plage qui mène à l’embouchure. Présentement, le site est un désert de sable balayé par les vents frisquets du nord. Avec ce choc thermique, une petite laine, un foulard et des gants sont essentiels pour endurer les éléments de la nature.


Le désert de sable de l'embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan

Puis, Germain installe le télescope et vérifie la présence ou non de limicoles. Cela n’augure rien de bon alors qu’aucun goéland ni pépiement de bécasseaux ne se manifeste. Seules les bourrasques de vent agitent violemment les vagues sur lac Saint-Jean créant multitudes de moutons et un grondement constant. Ayant marchés en nous dirigeant vers le bout de l’embouchure, finalement, nous rebroussons chemin, déçus de l’absence d’oiseaux sur la plage. Zut! Pour une fois que nous étions seuls à l’embouchure! Soudain, Germain découvre un oiseau de rivage et m’avise de la trouvaille. Il vient d’apercevoir un Bécasseau variable! Heureusement, l’oiseau est coopératif et j’ai pu négocier ma présence afin de le photographier et de le filmer. Il s’agit d’un juvénile. À mi-chemin dans sa mue, le bécasseau est en train de perdre sa coloration rousse de juvénile pour acquérir un plumage brun grisâtre. Au cours de l’hiver, le dos et les ailes seront gris brun terne! Voici une photo et un clip démontrant le limicole en question :


Bécasseau variable juvénile en mue



Bécasseau variable juvénile s’alimentant

Par la suite, Germain et moi optons pour aller au Grand Marais. Puisque la chasse est active à ce site le matin, évidemment, peu de canards étaient présents. Cependant, le marais nous réservait quelques surprises. L’étonnement est également arrivé du ciel… En zieutant au-dessus de nos têtes, nous réalisons que la neige nous est presque tombée dessus!  Un nuage nommé « virga », déverse localement des précipitations, dans ce cas-ci de la neige, qui sublime avant d’atteindre le sol. Hmmm! Pas si loin le tapis blanc…


Une partie du paysage du Grand Marais


Le nuage virga déchargeant de la neige

La surprise évoquée concerne la présence d’une vingtaine de Mouettes de Bonaparte et de deux Sternes pierregarins. Cette dernière espèce est observée à une date très tardive en saison et nous devions bien les identifier afin d’éliminer la possibilité qu’il s’agisse de Sternes de Forster, comme ce fut le cas à une reprise. L’unique mention provient justement du Grand Marais au début d’octobre. Les sternes nous ont donné du fil à retordre, car elles volaient au centre du marais et la réverbération nous coupait de la visibilité. Néanmoins, en retournant dans le rang Sainte-Anne pour une deuxième fois, nous retrouvons les sternes qui se sont rapprochées des berges. Voici un clip d’une des deux Sternes pierregarins juvéniles posées sur un banc de sable afin d’effectuer un nettoyage en règle.



Sterne pierregarin juvénile

Pendant que nous observions autour du marais, Germain et moi nous étions assis pour faire une pause. Sans crier gare, un Grand Héron s’aligne droit sur nous et vient se poser devant nous pour une minute. Évidemment, lorsqu’il nous a aperçus, il a changé d’endroit. Dans la prochaine vidéo, quand le héron se met de face, sa silhouette filiforme nous a bien fait rigoler!



Grand Héron se posant dans le marais

Au cours de la journée, avant de partir pour la maison, nous nous payons une petite visite à l’embouchure du ruisseau Grandmont, située à Saint-Gédéon. Faut-il ajouter que l’attente n’est pas grande concernant les oiseaux en se souvenant du désert à l’autre embouchure ce matin? Tout de même, nous dénichons deux Pluviers semipalmés et un autre Bécasseau variable. Ces oiseaux sont un peu plus éloignés et un peu plus farouches, mais j’ai pu m’approcher assez pour prendre ce prochain clip :



Pluvier semipalmé juvénile s’alimentant

Par la suite, en rebroussant chemin pour se rendre à notre voiture, un mignon Roitelet à couronne rubis s’est laissé filmer pendant quelques secondes. Il s’agit d’un mâle, la couronne rouge étant évidente selon les postures que l’oiseau adopte. Le très minuscule roitelet se nourrit dans des saules aux abords d’un ruisseau. Les petits oiseaux représentent un défi pour les vidéastes puisqu’ils sont très rapides et énergiques dans leurs déplacements.



Roitelet à couronne rubis mâle

Afin de clore cette belle journée froide automnale, quoi de mieux que des accents de chaleur dans un ciel couchant spectaculaire. Cette photo est prise près du pont Dubuc à Chicoutimi lors de notre retour à la maison.


Couleurs vives se pointant à l'ouest

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