Par Claudette Cormier

dimanche 30 octobre 2011

Vers la fin de la migration automnale…

À la fin du mois d’octobre, la majorité des espèces d’oiseaux a déjà migré vers leurs quartiers du sud. Cependant, quelques espèces aquatiques sont encore présentes dans la région, mais pas pour longtemps. En voici un exemple. Au cours de la semaine, une horde de Goélands à bec cerclé est arrivée à Saint-Fulgence presque du jour au lendemain. Je sais pertinemment qu’en demeurant près de la rivière Saguenay, je suis susceptible d’observer beaucoup de goélands. Par contre, la présence accrue de cette espèce dans le secteur est dans les faits un rassemblement pré-migratoire. Par centaines, ceux-ci se sont regroupés en fin de journée dans la baie devant ma résidence. Ces oiseaux proviennent probablement de l’ensemble de la région. Pour quelques jours, les goélands qui font halte à Saint-Fulgence se dispersent durant le jour et vont s’alimenter dans les champs labourés à La Baie et à Chicoutimi, puis reviennent dormir dans l’entrée du fjord. Lors d’un certain soir, en filmant un groupe important, je constate que 99 % des oiseaux sont des Goélands à bec cerclé et que le 1 % qui reste concerne quelques Goélands argentés et Goélands marins se mariant à la troupe de volatiles. Très bientôt, tous ces oiseaux vont nous quitter en bloc et migrer en direction du fleuve. Par la suite, les goélands vont se diriger vers la côte est des États-Unis vers leurs quartiers d’hiver.


 
Masse de Goélands à bec cerclé en fin de journée

Durant cette belle fin de semaine de l’Halloween, le soleil daigne nous réchauffer un peu la couenne en ce jour de froidure. Germain et moi visitons aujourd’hui le marais de Canards Illimités. En nous dirigeant vers la plateforme d’observation (la cache), nous trouvons que les arbres sont très dégarnis, nos pas piétinant les feuilles mortes brunies et mouillées gisant sur le sentier. Mais ce qui nous frappe le plus est le silence. Seulement le « chick-a-dee-dee »qu’une Mésange à tête noire émet nous sort un peu de la torpeur automnale. Rendu à l’abri en question, le contraste est frappant depuis notre dernière visite à cet endroit. Tous les canards, les foulques, les grèbes et les carouges sont partis. Le vide...


Le marais en fin de saison

Dans le fond du marais, seul un petit groupe de Harles couronnés était présent. Malheureusement, ils étaient plutôt farouches. Les magnifiques mâles, portant leurs tiares blanches, ainsi que les femelles, coiffées d’une chevelure dorée, s’affairent à se lisser les plumes et à faire une courte sieste. Seul un mâle Fuligule à collier et un couple de Grand Harle ont été observés lors de notre courte visite.


 
Harles couronnés faisant un brin de toilette

Puisque nous sommes dans ce secteur, nous empruntons ensuite la piste cyclable. Nous recensons un Chardonneret jaune ici, un Merle d’Amérique par là, puis un Étourneau sansonnet chantant une petite mélodie grinçante… Rien de très palpitant. Lorsque nous arrivons aux abords d’une partie du marais de Canards Illimités, nos yeux s’écarquillent quand nous constatons que la surface de l’eau est gelée. Ouais! Ça achève notre affaire…


Surface gelée d'une partie du marais

D’un pas erratique, nous explorons les lieux, faisant un bilan de la saison de la saison de nidification terminée. Nos souvenirs remontent à la surface de notre mémoire alors que le moral descend d’un cran face à l’absence des oiseaux en général. Malgré tout, le paysage, qui semble endormi, est superbe sous ce soleil radieux. J’ouvre ici une parenthèse. Au mois d'août dernier, en parcourant la piste cyclable, nous avons fait une impressionnante découverte, celle d’une dépouille d’une chauve-souris. Celle-ci s’est emprisonnée dans une bardane, probablement en tentant de capturer un insecte.


Paysage près du marais de Canards Illimités


Dépouille d'une chauve-souris

Après notre excursion, nous retournons en direction de la maison. Cependant, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer les battures qui s’étirent plus que d’habitude vers le large depuis quelques jours. C’est que nous sommes dans une période de grandes marées. Voici une photo croquée au quai de Saint-Fulgence montrant les battures dans l’entrée du fjord.


Très basse marée


Pour conclure ce message, je vous offre ce coucher de soleil nuageux, mais qui possède un charme certain.


Coucher de soleil

lundi 24 octobre 2011

Sur les rives de la rivière Saguenay…

À cette période de l’année, l’automne reprend tranquillement ses droits. Peu à peu les arbres se dégarnissent de leurs feuilles, la température se rafraîchit, la pluie tombe plus fréquemment et les oiseaux s’empressent de migrer vers leurs quartiers du Sud, surtout  lorsqu’apparaissent les systèmes de fronts froids. Sur le terrain, il y a moins de moins en moins d’oiseaux et les ornithologues doivent s’habituer à cet état de fait. Cette zone de transition entre l’été et l’hiver n’est pas toujours facile à vivre.

Récemment, en circulant en voiture entre Saint-Fulgence et Chicoutimi, Germain et moi remarquons certaines espèces d’oiseaux intéressantes sur notre parcours. D’abord, lorsque nous sommes passés près de l’Anse-aux-Foins située à Saint-Fulgence, Germain remarque une énorme masse immobile sur un rocher près de la route Tadoussac, au beau milieu de l’anse. Nous effectuons un arrêt d’urgence afin d’identifier un superbe Pygargue à tête blanche immature! Ce n’est pas habituel de le voir à cet endroit. Il s’observe plus souvent sur les battures au large. Alors que la marée est haute et couvre son perchoir, le rapace ne fait rien de particulier pendant ce temps. Cependant, il semble quelque peu nerveux. Celui-ci regarde partout et prête une attention particulière aux cris des corneilles tout près.

Agrandissements des vidéos : Il faut maintenant cliquer sur l’icône You Tube située au bas du clip. Cette nouvelle fonction est hors de mon contrôle.


Pygargue à tête blanche immature à l'Anse-aux-Foins



Pygargue immature

Rendus à Chicoutimi dans le secteur nord, nous détectons un joyeux groupe de Cormorans à aigrettes. Ils se reposent sur des rochers aux abords du pont Dubuc, côté ouest. Très détendus, les oiseaux s’affairent à se lisser les plumes, à faire sécher leurs ailes, à bailler et à prendre la vie en douce jusqu’au prochain changement de marée. Les cormorans sont de bons sujets pour me faire sourire à tout coup. Sur le prochain clip, je vous invite à observer de près le deuxième individu à partir de la gauche dès le début du film. Je ne vous en dis pas plus…


Groupe de Cormorans à aigrettes



Le groupe de cormorans

Ensuite, en roulant toujours sur la route Tadoussac, toujours près du pont Dubuc, nous nous arrêtons un moment près d’une sortie d’égout. La marée ayant complètement couvert les battures et les rives de la rivière Saguenay, un Grand Héron est facilement détecté à ce petit site. Posé sur un bloc de béton, le cou rentré dans les épaules, comme renfrogné, il n’a pas l’air content du tout de la période d’attente imposée par la marée montante. Peu farouche et très coopératif, il se laisse volontiers filmer à souhait!



Grand Héron au repos

mardi 18 octobre 2011

Geais bleus, minets et le pétrole de demain

Depuis l’été dernier, il y a du gros changement en ce qui concerne les mangeoires dans ma cour arrière. S’est imposé à nous une conjoncture entre trois éléments qui font que, Germain et moi, nous avons décidé de mettre au rancard la moitié de nos mangeoires. En effet, quatre silos à tournesol sont pour le moment condamnés à retourner dans la remise.


Mangeoires absentes sur nos piquets

Primo, signalons que cinq Geais bleus très énergiques circulent quotidiennement dans mon petit patelin. En une seule journée, ces malfaiteurs vident en une journée les silos à graines. Ces oiseaux bleus, qui font partie de la famille des corneilles, pillent sans arrêt les mangeoires. Ne mangeant même pas, ceux-ci engouffrent dans leur gosier une grande quantité de tournesol pour ensuite les cracher quelque part dans la forêt. Puis, ils reviennent aussitôt et recommencent leur manège, du matin jusqu’au soir. D’autant plus, ils ont l’air contents de leurs coups et se dépêchent entre leurs voyages aux silos. Beaucoup de gens sont en extase devant les Geais bleus, mais moi, j’aimerais les donner à quelqu’un pour m’en débarrasser. Il faut savoir également que ces oiseaux sont très dominants et n’hésitent aucunement à chasser les autres bêtes à plumes du secteur tels les Juncos ardoisés et les Mésanges à tête noire. Comme vous pouvez le constater selon mes dires, chez moi, les geais sont de véritables casse-pieds. Ceux-ci sont impossibles à contrôler. Ils ont bon œil en plus. Chaque fois que je sors pour une raison ou une autre, il y en a toujours un qui détecte de très loin ma présence et lance des cris perçants à ses congénères. On dirait qu’il crie : « Hé, les gars! Venez! Elle vient de remplir les mangeoires! » Dès que j’ai le dos tourné, ils sont tous là… encore une fois. Les Geais bleus sont les gangs de rue de la forêt. Indomptable...

Voici en démonstration les Geais bleus à l’œuvre à mon poste d’alimentation. Très important : concernant les agrandissements des vidéo-clips, il y a du changement. Il faut maintenant cliquer sur l’icône You Tube, présent dans le menu au bas de la vidéo. Cette nouveauté est hors de mon contrôle.



Geai bleu pillant un silo à graines de tournesol



Geai bleu cachant une graine au sol avec une feuille d’automne

La deuxième raison d’ôter les silos est la présence accrue de chats domestiques. Trois d’entre eux circulent tous les jours dans ma cour. Évidemment, ces excellents chasseurs sont attirés par les oiseaux qui s’alimentent chez moi. Il n’y a rien de plus choquant pour moi de voir courir un chat avec oiseau dans la gueule qu’il vient de capturer. Deux de ces chats proviennent des voisins et un autre provient probablement du village tout près. Pendant tout l’été, alors que les Geais bleus étaient absents du poste d’alimentation lors de la période de nidification, Germain et moi ne fournissons plus à chasser ses bêtes â poils qui se cachent constamment sous le feuillage des arbustes. Cet automne, Germain prend les grands moyens et asperge au sol une nuée liquide de poivre de Cayenne. Ç’a été efficace. Cependant, ce n’est pas assez pour arrêter les chats de revenir et de se trouver d’autres cachettes. Devant ces faits incontestables, nous préférons réduire notre armada de mangeoires pour inciter les oiseaux à se nourrir ailleurs, cela pour leur sécurité. À mon avis, il y a beaucoup d’éducation à faire auprès des propriétaires de chats. Pour la majorité des gens, il est normal de laisser minou aller dehors faire sa chasse. C’est dommage, car les gens ne sont pas conscients de tous les ravages que les chats font dans l’environnement. Si l’on pouvait déposer toutes les chasses faites par minou au pas de leur porte, ils seraient étonnés. Chez moi, des Polatouches (écureuils volants) s’alimentent également aux mangeoires durant la nuit. Si vous saviez toutes les queues et les carcasses de cet animal que Germain et moi nous avons trouvé dans la cour, vous seriez choqués aussi. Comprenez-moi bien… J’adore les chats. Par contre, je pense que les minets devraient être confinés à l’intérieur. Au Canada, le biologiste de la faune Bob Bancroft a estimé que 5 millions de chats tuent annuellement de 40 à 70 millions d’oiseaux.


Joli mais grand prédateur...


Surveille de près les juncos...


Même sur notre patio...


Par la suite, la troisième raison pour réduire la consommation de graines aux mangeoires est la hausse subite du prix des graines de tournesol. Semble-t-il que ces graines font maintenant parties du monde des biocarburants tout comme le maïs? Depuis que les instances ont pris cette décision, cela a créé une rareté au niveau de cette graine. S’en est suivi aussitôt une hausse substantielle de prix. Pour les amateurs d’oiseaux, cela affecte directement le porte-monnaie. Déjà, il y a des membres de club qui ont cessé d’opérer leurs mangeoires pour cette raison et c’est très sensé de leur part. Aurait-on pu croire qu’un jour que de nourrir les oiseaux deviendrait un luxe? Devant ces faits, Germain et moi conservons pour le moment nos silos à graines d’arachides pour les Pics mineurs, Pics chevelus et les Sittelles à poitrine rousse. Chaque jour, nous jetons au sol au milieu de la cour (loin des cachettes des chats) une ration de graines mélangées. Puis sur notre porte-fenêtre, nous avons installé nos cabinets en plastiques retenus par des suces afin d’attirer les Mésanges à tête noire. Lorsque la neige tapissera le sol, nous étudierons la dynamique des oiseaux et verrons si nous allons de nouveau mettre quelques silos à la disposition de la faune ailée.

En terminant, je vous offre deux vidéos démontrant un Pic chevelu qui vient quotidiennement à nos cabinets situés sur la porte-fenêtre. Tous les jours, ce pic vient recueillir des graines de tournesol. C’est hilarant parce que d’abord, cette mangeoire n’est pas conçue pour les pics. Souvent en déséquilibre sur le rebord du panier, celui-ci ne recherche que les quelques graines déjà écalées qui traînent dans le fond du plat. La méthode de recherche du pic est de brasser vigoureusement les graines de tournesol avec son bec. Il me donne l’impression qu’il ne sait pas quoi faire avec les graines non écalées. Puis, lorsque l’oiseau a fait sa sélection, il se déplace sur la galerie, coince la graine dans un interstice du bois et mange celle-ci à son rythme dans une position verticale, plus naturelle plus lui. En pouffant de rire, j’ai filmé le pic de l’intérieur de la maison. Je vous invite visionner les clips et à écouter le son produit par les coups de bec dans la mangeoire.



Le Pic chevelu à la recherche d’une graine écalée



Consommation de la graine dans un interstice

mercredi 12 octobre 2011

Ah! L’été des Indiens…

Avant d’effectuer le grand saut dans la froidure de l’automne, la Nature a pris soin de nous gâter en fin de semaine dernière en nous offrant une dose généreuse de chauds rayons provenant du soleil. Je ne peux m’empêcher de remarquer que l’Action de grâce flirte avec l’été des Indiens… Au cours de cette période clémente, les jardiniers en profitent pour nettoyer leurs plates-bandes alors que d’autres ramassent les feuilles d’arbres tombées après quelques gels marqués. Ce moment de l’année est également l’occasion de contempler la forêt et les montagnes où les couleurs vives et joyeuses égayent nos âmes. Et quoi de mieux que de se promener dans des sentiers pédestres, faisant crépiter les feuilles séchées sous nos pas, tout en humant les parfums sucrés émanant de la forêt. Oh, oui… l’automne est véritablement une saison magnifique.


Paysage calme devant la maison

Hier, le 11 octobre, je m’affairais à nettoyer une plate-bande à fleurs durant l’après-midi. À maintes reprises, je vois et entends plusieurs bandes de Tarins des pins accompagnés parfois de Sizerins flammés qui migrent sans arrêt pendant cette belle journée sans vents. Puis, à un moment donné, je rentre dans la maison pour aller chercher quelque chose. En sortant, je détecte au centre de la cour un gros oiseau brun qui picore du millet parmi les Juncos ardoisés. Tiens donc! Une Gélinotte huppée! Sur la pointe des pieds, j’agrippe la caméra et m’approche doucement de l’oiseau. Évidemment, celle-ci s’éloigne due à ma présence et se dirige au pas de course vers le rebord du boisé. Je m’assieds sur la pelouse et attends. Pas trop farouche, elle m’examine quelques minutes puis revient prudemment, cette fois-ci à pas de gélinotte.

Gélinotte huppée s'alimentant



Gélinotte huppée revenant aux mangeoires

Me faisant oublier en bougeant le moins possible, la gélinotte vient aux graines et se laisse apprivoiser. Elle se tient à une trentaine de pieds de moi et jette un œil dans ma direction de temps à autre. Puis un à un, des Juncos ardoisés sortent de leur cachette et rejoignent cette grosse poule des bois. C’est beau de les voir se nourrir en harmonie…



Juncos ardoisés s’alimentant avec la gélinotte

Il est courant pour nous d’observer entre quatre et huit oiseaux à la tombée du jour entre octobre et avril. Et voilà que depuis une semaine environ, la première gélinotte de l’automne fait son apparition au poste d’alimentation. Au cours des prochaines semaines, il est probable que les autres suivront avec la venue du froid. Mais, il y a un hic : la présence accrue de chats. Ce sujet fera l’objet d’un message de blogue prochainement.

En attendant, voici une photographie d’un paysage particulier pris en fin de semaine de l’Action de grâce à la maison. Il s’agit d’un reflet d’un coucher de soleil tout feu tout flamme qui colorait l’eau de la rivière Saguenay ainsi que les battures. Par la suite, je vous offre le clip de cette pleine lune pris hier soir en cette soirée du 11 octobre.


Coucher de soleil le long des battures



La pleine lune en début de soirée

lundi 10 octobre 2011

Qu’il eut grue?

Nous sommes le 10 octobre 2011 lors du long congé de l’Action de grâce. Hier, nous avons reçu une information très intéressante qui nous a cloué le bec à Germain et à moi. En effet, Guy Lemelin (de la visite de Lévy) et Dominique Lavoie (de Dolbeau-Mistassini) ont ensemble scruté les champs à Saint-Augustin, situés sur la rive nord du lac Saint-Jean. Ces mordus de l’ornithologie ont compté un minimum de 173 Grues du Canada! Il faut mentionner que cette espèce est recensée chaque année au printemps en période de migration et qu’elle niche très localement au Lac Saint-Jean. Par contre, les migrateurs du Nord qui font halte à l’automne dans les champs à Saint-Augustin augmentent continuellement. Il s’agit là d’un rassemblement prémigratoire avant qu’ils ne se rendent dans leurs aires d’hivernage dans le sud des États-Unis.

Rendu au village en question en fin d’après-midi, Germain vérifie à la loupe chaque champ afin de repérer des bandes de grues. Ce n’est pas évident puisque les champs abondent dans ce secteur et ils sont très profonds. Mais hourra! Elles sont découvertes à bout d’efforts d’observation. Par contre, elles sont très éloignées. Nous optons pour nous avancer à pied dans le champ labouré, car des vallons nous coupent la vue et nous empêchent d’estimer le nombre d’oiseaux. Malheureusement pour nous, les grues nous voient et semblent très farouches. Au début de notre observation, nous croyons avoir affaire à une trentaine de volatiles, mais… il y en avait 115 au total! Leurs cous étirés, prêts à quitter au moindre faux pas, Germain et moi somme coincés. On ne peut avancer d’un iota. Nous aurions souhaité qu’elles apprivoisent notre présence, cependant, elles n’ont pas marchandé. À notre grand détriment, les grues se sont toutes envolées pour redescendre très loin et se poser dans d’autres champs, probablement du côté de Péribonka. Seulement un sous-groupe de quatre individus est revenu survoler le champ où nous étions et a poursuivi leur chemin. Revenant sur nos pas, nous n’avons pas forcé la note pour les retrouver puisqu’il se faisait tard.

Avant de visionner les clips, je vous propose d’ouvrir vos haut-parleurs afin d’écouter le cri énigmatique des grues en vol au deuxième vidéo. Et comme toujours, les agrandissements des vidéos sont possibles en cliquant deux fois dessus.

Aussi, juste une petite parenthèse… Ce matin, nous avons recensé les oiseaux au Grand Marais. Il n’y avait rien de spécial. Les vents soutenus du nord-ouest de 50 km/heure causaient des vagues sur le marais et ont eu raison de nous. Le télescope tremblait tellement que l’identification des oiseaux était très ardue. Sauf que… nous avons entendu notre premier Sizerin flammé de l’automne! Sortez vos tuques, foulards et mitaines des placards et votre chardon de la remise. Lorsque les sizerins arrivent, vient avec eux le froid automnal.


L'habitat où se trouvaient les Grues du Canada



Grues sur le qui-vive...



Les 115 grues en vol accompagnées d’Oie des neiges



Vol superbe de grues en plané


Coucher de soleil à Saint-Fulgence samedi

dimanche 2 octobre 2011

Et arrive le vent du Nord…

Après avoir vécu une semaine de rêve côté météorologique avec la présence du soleil aux rayons chauds, avec peu de journées venteuses et avec une température clémente, nous voilà revenu à la dure réalité. L’automne a repris ses droits en soufflant ses vents du nord. Nous avons beau frissonner à l’idée que la neige n’est pas très loin, les vents nordiques amènent tout de même avec eux les oiseaux migrateurs provenant de la forêt boréale et du Grand Nord. En ce 1er octobre 2011, nous sommes donc de retour au lac Saint-Jean afin de recenser les oiseaux dans la localité de Métabetchouan et de Saint-Gédéon.

Notre premier arrêt s’effectue à l’embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan. Nous ne voyons personne pratiquer des sports aquatiques alors nous empruntons la plage qui mène à l’embouchure. Présentement, le site est un désert de sable balayé par les vents frisquets du nord. Avec ce choc thermique, une petite laine, un foulard et des gants sont essentiels pour endurer les éléments de la nature.


Le désert de sable de l'embouchure de la Belle-Rivière à Métabetchouan

Puis, Germain installe le télescope et vérifie la présence ou non de limicoles. Cela n’augure rien de bon alors qu’aucun goéland ni pépiement de bécasseaux ne se manifeste. Seules les bourrasques de vent agitent violemment les vagues sur lac Saint-Jean créant multitudes de moutons et un grondement constant. Ayant marchés en nous dirigeant vers le bout de l’embouchure, finalement, nous rebroussons chemin, déçus de l’absence d’oiseaux sur la plage. Zut! Pour une fois que nous étions seuls à l’embouchure! Soudain, Germain découvre un oiseau de rivage et m’avise de la trouvaille. Il vient d’apercevoir un Bécasseau variable! Heureusement, l’oiseau est coopératif et j’ai pu négocier ma présence afin de le photographier et de le filmer. Il s’agit d’un juvénile. À mi-chemin dans sa mue, le bécasseau est en train de perdre sa coloration rousse de juvénile pour acquérir un plumage brun grisâtre. Au cours de l’hiver, le dos et les ailes seront gris brun terne! Voici une photo et un clip démontrant le limicole en question :


Bécasseau variable juvénile en mue



Bécasseau variable juvénile s’alimentant

Par la suite, Germain et moi optons pour aller au Grand Marais. Puisque la chasse est active à ce site le matin, évidemment, peu de canards étaient présents. Cependant, le marais nous réservait quelques surprises. L’étonnement est également arrivé du ciel… En zieutant au-dessus de nos têtes, nous réalisons que la neige nous est presque tombée dessus!  Un nuage nommé « virga », déverse localement des précipitations, dans ce cas-ci de la neige, qui sublime avant d’atteindre le sol. Hmmm! Pas si loin le tapis blanc…


Une partie du paysage du Grand Marais


Le nuage virga déchargeant de la neige

La surprise évoquée concerne la présence d’une vingtaine de Mouettes de Bonaparte et de deux Sternes pierregarins. Cette dernière espèce est observée à une date très tardive en saison et nous devions bien les identifier afin d’éliminer la possibilité qu’il s’agisse de Sternes de Forster, comme ce fut le cas à une reprise. L’unique mention provient justement du Grand Marais au début d’octobre. Les sternes nous ont donné du fil à retordre, car elles volaient au centre du marais et la réverbération nous coupait de la visibilité. Néanmoins, en retournant dans le rang Sainte-Anne pour une deuxième fois, nous retrouvons les sternes qui se sont rapprochées des berges. Voici un clip d’une des deux Sternes pierregarins juvéniles posées sur un banc de sable afin d’effectuer un nettoyage en règle.



Sterne pierregarin juvénile

Pendant que nous observions autour du marais, Germain et moi nous étions assis pour faire une pause. Sans crier gare, un Grand Héron s’aligne droit sur nous et vient se poser devant nous pour une minute. Évidemment, lorsqu’il nous a aperçus, il a changé d’endroit. Dans la prochaine vidéo, quand le héron se met de face, sa silhouette filiforme nous a bien fait rigoler!



Grand Héron se posant dans le marais

Au cours de la journée, avant de partir pour la maison, nous nous payons une petite visite à l’embouchure du ruisseau Grandmont, située à Saint-Gédéon. Faut-il ajouter que l’attente n’est pas grande concernant les oiseaux en se souvenant du désert à l’autre embouchure ce matin? Tout de même, nous dénichons deux Pluviers semipalmés et un autre Bécasseau variable. Ces oiseaux sont un peu plus éloignés et un peu plus farouches, mais j’ai pu m’approcher assez pour prendre ce prochain clip :



Pluvier semipalmé juvénile s’alimentant

Par la suite, en rebroussant chemin pour se rendre à notre voiture, un mignon Roitelet à couronne rubis s’est laissé filmer pendant quelques secondes. Il s’agit d’un mâle, la couronne rouge étant évidente selon les postures que l’oiseau adopte. Le très minuscule roitelet se nourrit dans des saules aux abords d’un ruisseau. Les petits oiseaux représentent un défi pour les vidéastes puisqu’ils sont très rapides et énergiques dans leurs déplacements.



Roitelet à couronne rubis mâle

Afin de clore cette belle journée froide automnale, quoi de mieux que des accents de chaleur dans un ciel couchant spectaculaire. Cette photo est prise près du pont Dubuc à Chicoutimi lors de notre retour à la maison.


Couleurs vives se pointant à l'ouest