Par Claudette Cormier

mercredi 16 mars 2011

Quatuor de sizerins

Au cours du 14 mars, j’ai vécu un moment inoubliable ornithologiquement parlant. En fait, ce sont les sizerins qui ont captivé mon attention ce jour-là. Tout a commencé avec la présence très remarquée d’un Sizerin blanchâtre de la sous-espèce « hornemanni », un superbe mâle. C’est de la visite rare, même pour notre région nordique. Évidemment, je me suis dépêchée à prendre illico des preuves photographiques.


Le sizerin ressortant du lot

En effectuant la séance photo près des mangeoires (avec un tarin sur la tête en quête d’une graine), j’ai réalisé que j’avais tout près de moi une manne rare de plumages de sizerins. Cela m’a inspiré à créer un spécial « sizerin » comme message de blogue.


LE SIZERIN FLAMMÉ

Tout d’abord, tout le monde connaît le Sizerin flammé, les mâles portant des couleurs de type rose gomme intense sur la poitrine. Cette espèce niche communément dans la partie nord du Canada. Son nom latin est « Carduelis flammea flammea ». Jusque là, tout est régulier dans les observations des sizerins.


Sizerin flammé mâle de la sous-espèce « flammea »

Ensuite, une surprise de taille s’ajoute au tableau des sizerins. Parmi le groupe d’oiseaux, un timide Sizerin flammé, de la sous-espèce « Carduelis flammea rostrata » a fait son apparition. Difficile à prendre en photo à cause de sa méfiance naturelle, un jeune mâle de cette sous-espèce est venu s’alimenter aux abords des mangeoires, se mêlant peu aux autres sizerins. Il est un peu plus  gros que les autres Sizerins flammés et porte de très larges rayures sur les flancs. Son plumage est d’allure sombre en général, surtout sur la face avec ses joues brunes et l’absence d’une raie blanchâtre au-dessus de l’oeil. Le bec est un peu plus fort en taille, très orangé et le noir du menton est plus étendu. La queue est un peu plus longue et assez échancré à son bout. Fait intéressant, cette sous-espèce niche plus au nord que ses congénères, soit à l’île de Baffin et au Groenland. De la visite rare du nord et certainement très apprécié !


Sizerin flammé mâle de la sous-espèce « rostrata »


LE SIZERIN BLANCHÂTRE

Habituellement, est il assez fréquent de détecter un Sizerin blanchâtre au travers d’une bande de Sizerins flammés lors d’invasion, si on s’en donne la peine. De la taille de son cousin, son apparence plus « blanchâtre » le rend facile à identifier. Son nom latin est « Carduelis hornemanni exilipes ». Cette espèce niche dans la toundra, dans la zone Arctique. Encore là, il s’agit d’une observation normale.

Le cadeau du jour est la présence non pas de un, mais de deux Sizerins blanchâtres de la sous-espèce « Carduelis hornemanni hornemanni », un mâle et une jeune femelle ensemble !


Deux Sizerins blanchâtres de la sous-espèce « hornemanni »

Même lors d’invasion de sizerins certains hivers, il n’est pas donné d’avoir cette « race » à ses mangeoires ! Il faut signaler que sa présence demeure toujours un événement. Le Sizerin blanchâtre de type « C. h. hornemanni » niche plutôt sur l’île d’Ellesmere, sur l’île de Baffin et également au Groenland. Ce sizerin est très impressionnant d’abord par sa taille nettement supérieure aux autres sizerins et à sa blancheur. Ce sizerin donne l’impression d’être une « balle de neige ». De plus, la petitesse de son bec est disproportionnée par rapport à sa grande taille. Chez le mâle, la poitrine est teintée rose pâle. Quand à la femelle immature, le haut de la poitrine est chamois et porte deux rayures grises foncées sur les flancs. La taille est comparable à celle du mâle.


Sizerin blanchâtre « exilipes » à l'avant et « hornemanni» à l'arrière


S. blanchâtre femelle immature de la sous-espèce « hornemanni »


S. blanchâtre mâle adulte de la sous-espèce « hornemanni »


S. blanchâtre mâle adulte de la sous-espèce « hornemanni »

Ce jour-là, la chance a été avec moi… Observer les deux espèces de sizerins, avec leurs sous-espèces correspondantes (en une heure à peine) est un évènement rare. Je me souviendrai de ce jour très longtemps !


Nouvelles ornithologiques :

Au cours de cette semaine, plusieurs Corneilles d’Amérique ont traversé la rivière Saguenay, du sud au nord. Ces nouvelles arrivantes me réjouissent le cœur et les oreilles, contrairement à bien des gens je dois l’avouer.

Chaque matin, j’observe des Goélands bourgmestres au large du Saguenay et leur nombre augmente de jour en jour (17 individus le 15 mars). S’ajoute à la liste d’arrivants des Goélands arctiques (2 individus le 15 mars), ainsi qu’un premier Goéland argenté (16 mars) et ensuite, un couple de Goélands à bec cerclé le même jour!

Les Tarins des pins diminuent maintenant en nombre : 120 oiseaux le 15 mars. Il était temps ! J’étais sur le point de les mettre au régime tellement ils sont bedonnants ! Mon budget pour l’achat des graines va pouvoir souffler un peu.

Chants entendus en ce jour ensoleillée du 15 mars : la Tourterelle triste, la Mésange à tête noire, le Tarin des pins et les pics qui tambourinent allégrement (Pic mineur, Pic chevelu, Grand Pic).

En fin de journée (15 mars), alors que j’allais dans la cuisine pour rincer de la vaisselle, j’ai eu tout un choc en regardant par la fenêtre de la porte d’entrée qui donne une vue sur les mangeoires. C’est la première fois que je vois cette espèce dans mes installations destinées pour les oiseaux ! Cette observation m’a beaucoup impressionné !


Grand Pic sur le bloc de gras


Sur une note amusante, je vous souhaite un bon début de printemps !


Écureuil à la sortie de son tunnel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire