Par Claudette Cormier

vendredi 30 septembre 2022

Abondance ailée

Bonjour à tous! Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean en septembre et en octobre, nous avons de la belle visite provenant du Grand Nord. Il s'agit de l'arrivée de milliers d'Oies des neiges qui certes ne passent pas inaperçus lorsqu'elles arrivent chez nous au cours de leur migration. Rendues à leurs haltes migratoires, elles se retrouvent sur les battures le long de la rivière Saguenay (Saint-Fulgence, La Baie), ainsi que sur les eaux du lac Saint-Jean, aussi sur le Grand Marais à Métabetchouan et dans les différents champs de la région. À cette période de l'année, il est fréquent d'observer de longues nappes blanches d'oies dans les milieux aquatiques et champêtres. D'être près de ces masses d'oies est si impressionnant, d'abord pour l'aspect visuel frappant et ensuite pour le son cacophonique qu'elles émettent qui remplissent constamment nos oreilles.

Cet article est divisé en deux parties. Vous aurez une excellente idée de l'ampleur de la migration d'Oies des neiges sur les battures de Saint-Fulgence le 24 septembre dernier, ainsi qu'au Grand Marais de Métabetchouan le 25 septembre dernier. Comme une image vaut milles mots, je vous laisse le soin de visionner les vidéos et les photographies suivantes. Des OH! et des OUF! sont garantis!

À Saint-Fulgence : Pendant de longs moments, des milliers d'Oies des neiges se sont posées en groupes imposants sur les battures, le long de la route Tadoussac. À un moment donné, elles ont été prises de panique puisqu'un Pygargue à tête blanche adulte était en chasse dans ce secteur. Ayant eues plus de peur que de mal, les oies se sont à nouveau posées au même endroit puisque le pygargue a poursuivi son chemin vers le large de la rivière Saguenay.

Un Pygargue à tête blanche adulte apparaît au bas de la vidéo (G. Savard)

Masse d'Oies des neiges en vol qui cache le paysage (G. Savard)

Vue d'ensemble de la quantité d'Oies des neiges sur des battures (G. Savard)

À Métabetchouan : À notre arrivée au Grand Marais, il n'y avait aucune Oies des neiges dans le marais. Puis, ça s'est mis à déferler en notre direction. Des groupes massifs d'oies se sont mis en amerrir sur ce plan d'eau. Les jappements d'oies provenant du ciel remplissaient nos oreilles pendant des heures. On peut affirmer que le spectacle était féérique. 

La masse d'Oies des neiges dans le Grand Marais (C. Cormier)

La présence d'un zodiac ont poussé les Oies des neiges vers les berges (C. Cormier)

Au télescope et aux jumelles, la scène est hallucinante (C. Cormier)

MAIS... vous connaissez l'être humain, n'est-ce pas? Malheureusement, il y a eu plusieurs dérangements au fil de nos observations. Je vous résume le tout en une longue phrase. Cela a commencé par la présence d'un zodiac qui a foncé sur les oies; puis sur les berges il y a eu quelque chose qui a fait fuir les oiseaux (un homme? un chien?); après cela, un avion de type Piper a survolé les lieux; ensuite, un gyrocoptère (très petit aéronef) a fait de même, survolant les berges; et la cerise sur le sundae, voilà qu'arrive un couple en canot qui s'est trop approché du groupe d'oies et qui les a fait fuir du marais pour de bon, pendant que le couple prenait des photos avec leur cellulaire. Le marais fut vidé de la présence des oies en quelques minutes à peine.

Dérangement à partir des berges où les Oies des neiges se reposaient (C. Cormier)

Canot s'approchant trop du groupe d'Oies des neiges (C. Cormier)

Toutes les Oies des neiges quittant le marais (C. Cormier)

Cela a été difficile pour Germain et moi de ne pas se fâcher. Nous avons beau nous concentrer sur l'identification en restant éloignés et d'apprécier le spectacle, cependant, lorsque vient des gens trop curieux et irrespectueux du repos des oiseaux migrateurs, nous digérons mal la présence très dérangeante de ces gens.

Malgré les platitudes qui arrivent sur le terrain, j'aimerais que vous reteniez les images saisissantes de ces magnifiques oiseaux migrateurs que sont les Oies des neiges. Apprécions leur visite dans notre région et admirons-les avec amour, joie et respect!

mercredi 28 septembre 2022

La migration automnale chez les Geais bleus

Quoi de plus beau que d'assister à la migration des oiseaux... Surtout lorsqu'ils sont accessibles comme les Geais bleus. Chaque mois de septembre jusqu'à la mi-octobre, des milliers de Geais bleus quittent la forêt boréale pour se diriger vers des contrées plus au sud, soit la réserve faunique des Laurentides ou vers le nord des États-Unis certains hivers.

Le magnifique Geai bleu (C. Cormier)

Pour l'observateur qui s'intéresse à la migration de cette espèce, il s'agit de trouver un endroit où les geais passent. Habillés chaudement, amenez avec vous un thermos de café brulant, de quoi grignoter et un petit banc de camping. Il faut être patient. En les attendant, vous pouvez inventorier tous les oiseaux qui sont dans votre secteur. Il faut savoir que les Geais bleus sont matinaux. Ils débutent leurs déplacements vers 7h ou 7h30. La migration peut durer une bonne partie de la journée, mais c'est le matin surtout que les oiseaux sont les plus actifs.

À l'automne, les Geais bleus migrent solo ou en bandes. Concernant les conditions météorologiques, ils préfèrent se déplacer lors de matinées ensoleillés et sans vents avec une pression atmosphérique à la hausse, signe de beau temps. Ces petits corvidés bleus ont tendance à contourner les plans d'eau. Cela est un bon indice pour les observateurs qui veulent localiser un site d'observation avec du potentiel « bleu ». À grande échelle, les geais migrent le long de la rive nord la rivière Saguenay. Puis, ils traversent la rivière Saguenay au point le plus étroit (cap Saint-François) de la rivière Saguenay afin de continuer leur chemin en direction sud. Et pensons à l'immense lac Saint-Jean qui est un obstacle majeur pour eux. Les oiseaux vont donc contourner cette masse d'eau à l'ouest et à l'est du lac Saint-Jean. Il y a tellement d'exploration à faire pour découvrir les routes de migration de ces magnifiques oiseaux. Je vous invite à investiguer vos secteurs et de trouver les lieux stratégiques pour leur observation et leur recensement. Vous savez, on devient vite accroc à ce genre d'inventaire, croyez-moi.

Un petit groupe de Geais bleus en migration (C. Cormier)

Ce groupe comporte un plus grand nombre d'individus (C. Cormier)

Voici l'animation d'une migration de plusieurs Geais bleus (G. Savard).

Lorsque vous observerez des groupes de Geais bleus en migration, vous remarquerez que lorsqu'ils volent, ils deviennent silencieux. Cela est dans le but de ne pas attirer sur eux l'attention des prédateurs. Par contre, ils feront des vocalises stridentes quand ceux-ci seront posés dans les arbres où ils se sentent en sécurité. Mais en s'élançant de nouveau dans les airs, le silence est de mise.

Si vous trouvez un excellent site, vous observerez sans doute plusieurs dizaines de Geais bleus en migration lors de conditions météo optimum. Si la chance vous sourit, vous verrez quelques centaines de geais en migration durant votre sortie. En terminant, je vous souhaite de vivre de merveilleux moments sur le terrain en leur compagnie!

samedi 24 septembre 2022

Ça y est!

Bonjour à tous!

Ça y est! En ce 24 septembre 2022, les Cygnes trompettes commencent à quitter le marais de Canards Illimités pour faire des vols de courtes distances en se rendant sur les battures en compagnie des adultes. Cet article fait suite à celui publié hier. La vidéo est de Germain, mon compagnon de vie, qui a pu croquer la scène sur le vif! Un moment émouvant, car beaucoup de gens, nous inclus, ont vu les poussins grandir depuis le 13 juin dernier. Et maintenant, les petits sont devenus grands. La nature suit son cours normal et la famille est presque prête pour le grand voyage! 

La famille Trompette en vol se rendant sur les battures (G. Savard).

À très bientôt!

vendredi 23 septembre 2022

Les Snow Birds se préparent!

Sans doute pour l'une des dernières fois cette année, voici des nouvelles récentes de la famille de Cygnes trompettes qui, depuis quelques années, a élu domicile dans le marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence. Je suis heureuse de vous apprendre que toute la belle et grande famille va bien! Les adultes et les juvéniles sont en pleine forme!

La famille de Cygnes trompettes effectuant une balade (C.Cormier)

Étant maintenant de la taille des adultes à la mi-septembre, les jeunes se pratiquent à voler à ras l'eau au-dessus du marais sous le regard attentif des parents. Présentement, les juvéniles s'affairent à renforcir les muscles de leurs pectoraux. Ces pratiques de vols sont nécessaires, car bientôt ils vont entreprendre une longue migration en direction du sud vers la mi-octobre. Sur les vidéos qui suivent, vous pourrez entendre les « CLAP-CLAP-CLAP » des palmes des cygnes qui fracassent la surface de l'eau pendant le décollage. Disons que c'est dans le très audible! 

Des juvéniles se pratiquent à voler à ras l'eau (C. Cormier)

Les parents surveillent étroitement les juvéniles lors de leur pratique de vol (C.Cormier)

Ensuite, après ces exercices qui leur a demandé beaucoup d'énergie, la famille s'alimente longuement pour se refaire des forces. Comme toujours, pendant la période d'alimentation, les cygnes ont de la compagnie. En effet, de nombreux canards barboteurs profitent du fait que les cygnes font remonter des herbages à la surface du marais pour en recueillir. Pour ces canards, rien de plus intéressant qu'un repas gratuit et récolté sans efforts. Parfois, les cygnes s'impatientent et ripostent en lançant des coups de bec vifs en leur direction afin de les repousser. 

Toute la famille se concentre à se nourrir entourée de canards barboteurs (C. Cormier)

Plein de canards autour des cygnes (C. Cormier)

Lors des prochains jours, les adultes vont inciter les juvéniles à quitter le marais. Les jeunes vont effectuer des vols de courte distance, soit au-dessus des battures de Saint-Fulgence. Ils vont également commencer à s'alimenter le long des battures avec les adultes. Puis habituellement, tous les cygnes retournent au marais en fin de journée près du nid maternel pour y dormir. Avant les grands gels, un beau matin d'octobre, la famille Trompette va quitter la région. Les parents vont apprendre à leurs jeunes le trajet aérien qu'ils doivent utiliser qui les mèneront à leur quartier d'hiver aux États-Unis. Et bien entendu, tout au long de leur chemin vers le sud, la famille va s'arrêter dans les haltes-routières pour oiseaux migrateurs!

Un des adultes en vol revenant des battures (C. Cormier)

En terminant, si c'est possible pour moi de vous redonner des nouvelles des cygnes en octobre avant leur grand départ, je vous reviendrai sans faute!

mardi 20 septembre 2022

Les Bernards l'hermites chez les papillons nocturnes

Bonjour tout le monde! Bienvenue à tous les nouveaux lecteurs qui ont trouvé ce blogue portant sur la nature au Saguenay-Lac-Saint-Jean et de toute la beauté qu'elle représente! 

Mon sujet d'aujourd'hui concerne le monde des papillons nocturnes auquel j'ai pratiqué pendant quelques années. Dans l'univers des papillons de nuit, il existe des espèces dont la vie est très étrange et mystérieuse. Il s'agit d'espèces de papillons dont les femelles sont aptères; c'est-à-dire, qu'elles ne possèdent pas d'ailes pour voler. Elles n'ont que des vestiges d'ailes, des moignons pour ainsi dire. Ce sont les mâles, qui grâce aux phéromones captés par leurs antennes très sensibles, se dirigent vers les femelles et s'accouplent avec elles. Puis, il y a ponte d'oeufs quelques jours plus tard suite à l'accouplement. La particularité de ces espèces de papillons est que leurs larves, ou chenilles, portent un fourreau. Ces dernières années, j'ai pu observer les chenilles (pas les adultes) de deux espèces. Ceux-ci semblent abondant dans la région.

Commençons par le Psyche casta (nom latin). Lorsqu'une chenille sort de son enveloppe (oeuf), à un moment donnée, elle va couper des tiges d'herbes et de plantes dans le but de se créer un fourreau. La chenille va tisser de la soie autour de son corps et fixer des bouts de tiges autour d'elle. Lors de la croissance de la chenille, celle-ci va agrandir son fourreau en y ajoutant des matériaux végétals près de l'ouverture de son fourreau, soit près de la tête. Les chenilles du Psyche casta s'alimentent d'herbes, de lichens, de mousses et autres végétaux situés au niveau du sol. Quand la chenille est prête à effectuer sa transformation (pupe), elle grimpe sur des plantes, ou sur des arbres, ou sur diverses structures anthropiques (maisons, solages, garages, remises, bâtiments, bacs de tout genre, etc.) et s'arrime à ceux-ci. Il en ressortira un papillon mâle ailé ou une femelle aptère, incapable de voler. 

Voici un fourreau d'un Psyche casta qui grimpe le long du cadre d'une porte-patio (C. Cormier)

Ce Psyche casta est arrimé à la feuille d'une plante (onagre) (C. Cormier)

Les fourreaux sont construits avec des bouts de tiges de plantes (C. Cormier)

Une vue éloignée d'un fourreau sur la feuille d'une plante (panais) (C. Cormier)

Puis, il y a le Dahlica triquetrella, une autre espèce de papillon où la chenille porte un fourreau. Vous remarquerez sur les photographies que le fourreau de ce premier est très différent du fourreau du Psyche casta. Chez le Dahlica triquetrella, le fourreau est constitué de feuilles mortes, de morceaux de bois, de lichens, d'algues, d'insectes, de débris variés et de grains de sable. Il s'alimente surtout de lichens.

Nous voyons bien la chenille et le fourreau du Dahlica triquetrella (C. Cormier)

Cet autre individu est également vêtu de beaucoup de grains de sable (C. Cormier)

La pénible ascension de la chenille sur le cadre d'une fenêtre (C. Cormier)

Lorsque la chenille est prête à devenir une pupe, le Dahilica triquetrella se fixera tête en bas par des clampes anales sur des structures ou sur des plantes. Ce qui est particulier chez cette espèce est qu'elle se reproduit elle-même en tant que femelle aptère, jamais en tant que mâle. On parle de parthénogénèse. Elle reproduit des clones de femelles aptères sans être obligée de s'accoupler.

La chenille du Dahlica triquetrella fixée la tête en bas (C. Cormier)

Cet individu est en état de pupe (C. Cormier)

Cet automne et durant le printemps et l'été prochain, vous pouvez fouiller le long de votre solage de maison, où en haut de vos fenêtres, sous votre toiture de galerie, autour de votre garage ou de votre remise, afin de découvrir l'une de ces deux espèces de chenilles à fourreau. Prenez note que la bête est minuscule, entre 6 et 10mm. Le fourreau du Dahlica triquetrella ressemble à un petit excrément foncé et sans doute passera inaperçu. Ces pupes sont totalement inoffensives et ne dérangent personne. Voila donc un résumé de la vie souterraine de ces chenilles qui passent beaucoup de leur vie dans leur fourreau!

mercredi 14 septembre 2022

Cumulus 101

Bonjour à tous chers amis, vous qui avez la tête dans les nuages!

Pour ceux et celles qui portent un intérêt envers l'identification des nuages, voici un petit cours 101 sur les types de cumulus qui sont les plus connus. Ce groupe de nuages se développe à basse altitude mais peuvent atteindre une grande amplitude verticale lorsque la météo le permet. Ne vous inquiétez pas. Je vais faire cela simple. Aujourd'hui, je traite quatre types de cumulus. Tout comme pour l'identification des oiseaux, les nuages possèdent un genre (cumulus) et une espèce. Allons-y sans plus tarder!

CUMULUS HUMILIS : Ce sont de petits nuages bien humbles qui n'ont pas de formes définies. Nous les observons en petites boules ou en de petits nuages aplatis. Ceux-ci peuvent être solos ou en groupes. Voici un truc d'identification : ils sont plus large que haut. Sur l'image, nous voyons un groupe de Cumulus humilis. La photographie a été prise tôt le matin dans la région alors que l'air n'est pas très instable. 

Un groupe de Cumulus humilis (C. Cormier)

CUMULUS MEDIOCRIS : Au fil de la matinée, si l'air devient plus instable à cause de la température qui grimpe, les chances sont que les Cumulus humilis se développent en de Cumulus mediocris. Encore là, le contour des nuages sont plus ou moins définis. Comme truc d'identification : ils sont plus haut que large. Leurs têtes commencent à bourgeonner.

Un train de Cumulus mediocris en développement (C. Cormier)

Cumulus mediocris à l'avant-plan, il est plus haut que large (C. Cormier)

CUMULUS CONGESTUS : Si l'air instable se maintient ou augmente durant la journée, les Cumulus mediocris peuvent devenir des Cumulus congestus. La « congestion » se situe dans la tête des nuages. Les congestus sont de très gros nuages qui bourgeonnent beaucoup au sommet. Là encore, il peuvent voyager solo ou en groupe. Truc d'identification : leurs sommets sont très bourgeonnants.

Un Cumulus congestus dont sa tour perce une autre strate de nuages (C. Cormier)

Un mur énorme de Cumulus congestus au gros bourgeonnements (C. Cormier)

Un train de Cumulus congestus aux multiples bourgeonnements (C. Cormier)

Nous pouvons facilement le confondre le Cumulus congestus avec l'immense Cumulonimbus. Ces deux espèces de cumulus bourgeonnent en chou-fleur et peuvent créer tous les deux des tours et atteindre de grandes altitudes. Les deux espèces sont d'apparence cotonneuse ou floconneuse. Cependant, le Cumulus congestus est constitué uniquement de gouttelettes d'eau alors que le Cumulonimbus possède des cristaux de glace dans sa partie supérieure. Lorsqu'il y a orage électrique, nous avons affaire à un Cumulonimbus. Lorsqu'il y a mélange de pluie et d'ensoleillement, ce sont des Cumulus congestus qui sont à l'oeuvre.

Un Cumulonimbus orageux avec une tête d'enclume caractéristique du nuage (C. Cormier)

Habituellement, les pilotes d'aéronefs préfèrent contourner les Cumulus congestus et les Cumulonimbus. Ces deux espèces de nuages ont de forts vents ascendants et de l'air instable. Lorsque le Cumulus congestus forment des tours, elles peuvent monter jusqu'à six kilomètres d'altitude. Quant au Cumulonimbus, les colonnes qui se développent à la verticale peuvent franchir les limites de la troposphère, à la limite de l'espace, soit entre huit et quinze kilomètres d'altitude. Les Cumulonimbus de fortes amplitudes créent souvent des supercellules et génèrent des tornades.

Lorsque se met à identifier des nuages, cela devient passionnant! Je ne suis pas experte en la matière car j'apprends continuellement. Et il y a beaucoup de nuages dont je ne connais pas. Mais quelle joie de les regarder, de les admirer, avec en plus, y donner un volet scientifique. Le bonheur! 

Un beau Cumulus congestus bourgeonnant voyageant au-dessus de la rivière Saguenay (C. Cormier)

vendredi 9 septembre 2022

Le Fantôme des marais

Bonjour à tous! 

Seulement depuis quelques années à peine, Germain et moi avons observé un insecte fort intéressant et inoffensif. Son nom commun est Fantôme des marais. Ressemblant à une Tipule, pour ceux qui connaissent cette espèce, le fantôme apparaît et disparaît pour ainsi dire lorsqu'il vole aux abords des marécages et des marais. 

En effet, la coloration zébrée noire et blanche des pattes fait que parfois, selon le type de végétation que l'on voit derrière l'insecte, on ne voit que les parties blanches des pattes et d'autres fois, on ne voit que les parties noires de celles-ci. Lorsqu'il vole, c'est comme si nous ne voyions qu'une partie de l'insecte. Certains entomologistes le nomment « spectre livide » ou « zombie volant ». Combien de fois Germain et moi tentions de suivre de vue ce très bel insecte pour le perdre momentanément, pour le retrouver plus loin aux abords du marais. C'est le roi du camouflage.

Accouplement de Fantômes des marais en juin 2022 à Saint-Fulgence (C. Cormier)

Le Fantôme des marais est une espèce commune dans notre région que l'on voit durant les mois d'été. Il vit près des milieux humides (ruisseaux, marais, marécages). Son vol est lent, léger et grâcieux. Ses longues pattes sont bigarrées, délicates et squelettiques. 

Voilà donc pour la présentation de ce magnifique Fantôme des marais que je vous souhaite tous d'observer!

mardi 6 septembre 2022

Sur la route de la soie

Bonjour à vous tous chers amis et amants de la nature! Cela me réjouit de vous retrouver à nouveau!

Voici une autre chronique promouvant la beauté de la nature sous une forme soyeuse ou laineuse. Déjà à la mi-juin, les arbres feuillus ont déjà produits leurs semences. Lorsque la semence est prête, un beau phénomène se produit. Les graines, accrochées au bout de leurs soies, sont soudainement soulevées, transportées et disséminées par les vents et par les courants d'air ascendants. C'est le début de leur aventure!

De magnifiques soies laineuses d'un saule (C. Cormier)

Les élégantes soies sont prêtes pour le grand départ (C. Cormier)

Le temps venu, le ciel s'ennuage de millions de flocons soyeux. Il y en a tant que cela peut nous rappeler la neige en hiver. Mais cette neige est composée de soies duveteuses. N'est-ce pas magnifique d'admirer le ciel et au niveau du sol ces soies qui voyagent au gré du vent? Et qu'une minuscule graine transporte avec elle tout le bagage génétique, afin de devenir un jour elle aussi, un arbre grandiose? Puis parfois, il y a des tourbillons de soies qui sont momentanément transportés par des vent forts. C'est de toute beauté! Un tourbillon blanc, fait de soies! Il y a de quoi s'arrêter sur nos pas!

Dans la prochaine vidéo, j'ai filmé une multitude de soies qui se déplaçaient grâce à une brise légère lors d'une belle journée douce et ensoleillée du mois de juin. Le clip a été filmé à contre-jour et au zénith pour faire ressortir les soies à la lumière. À l'oeil, on ne voyait qu'une faible partie des soies. Mais en zoomant en direction du ciel, la neige fine duveteuse s'est révélée à la caméra! 

Aussi loin que je pouvais visionner, il y avait des soies qui voyageaient très haut dans le ciel. J'attire votre attention sur la vidéo, car en plus des soies, vous verrez quelques longs fils qui scintillent discrètement. Ce sont des soies d'araignées. En effet, les araignées voyagent pendues au bout de leurs fils lorsqu'il y a du vent et des courants d'air chaud. C'est leur façon à elles d'aller coloniser d'autres territoires! Il y a vraiment toutes sortes de choses qui se déplacent à notre insu au-dessus de nos têtes!

Une fine neige soyeuse dans le ciel de Chicoutimi-Nord à la mi-juin (C. Cormier)

Et dans cette deuxième vidéo, ce sont des touffes de soies qui ont été délogées des arbres par le vent. Elles ont tendance à rouler au sol non-loin de l'arbre-mère. Ses soies agglomérées sont tout aussi impressionnantes à observer. 

Des groupes de soies tombant comme des peaux de lièvres à Canton-Tremblay (C. Cormier)

À la prochaine chronique!

jeudi 1 septembre 2022

Dans l'oeil du tigre

Bonjour à tous!

Dans cette chronique, je vais vous présenter l'un de mes insectes préférés : la cicindèle. Il s'agit d'un magnifique petit insecte qui est commun au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est de toute beauté, un gemme scintillant volant! Mais il est également un grand prédateur. En anglais, il est nommé : Tiger Beetle. Lorsque vous verrez les photographies, vous comprendrez pourquoi ce tigre ailé porte ce nom. Pour faire une brève description de l'insecte, mentionnons que sur ses ailes, il arbore des taches pâles qui rappellent vaguement des hiéroglyphes. Puis, la nuque et la bordure des ailes sont vert métallique.

 La cicindèle munie « d'hiéroglyphes » et d'une bordure vert métallique le long des ailes

La cicindèle est équipée de gros yeux globuleux et de crocs puissants

Étant sans danger pour nous les humains, la cicindèle est un prédateur vorace. Il mange d'autres insectes. Vif et agile, il chasse à l'affût. au sol. Parfois, il peut demeurer longtemps immobile en attendant une proie. Cependant, il a tendance à être hyperactif. Celui-ci arpente souvent un petit territoire afin de prendre une proie par surprise dans le but de le capturer.

Immobile, le prédateur attend une proie

Comme vous l'avez constaté, la cicindèle est munie de puissantes mandibules. Lorsqu'il capture un insecte, les crocs broient la proie en même temps que la cicindèle liquéfie les tissus de sa proie en purée en usant de son fluide digestif. Ainsi, il évite de devoir avaler de gros morceaux.

Capture d'un insecte qui a été dépecé en peu de temps

Nous pouvons observer la cicindèle partout dans la région, surtout lors de journées chaudes, voire torrides dans les espaces ouverts. Il préfère chasser sur un sol sablonneux ou argileux, cela de la mi-juin jusqu'à la mi-septembre.

Un accouplement. Observez la différence de taille entre la femelle et le mâle!

Une consultation avec un entomologiste m'a indiqué que l'espèce photographiée est fort probablement une Cicindèle à marge verte. Selon mes recherches, il existe 13 espèces de cicindèles au Québec. Les couleurs peuvent varier entre le violacé, le vert et le brunâtre chez la Cicindèle à marge verte. L'espèce que j'ai étudié cet été s'est fait à Métabetchouan. Sur un petit parterre sec d'environ de 4' x 6', j'avais parfois sept individus à mes pieds qui chassaient. 

La magnifique et énigmatique Cicindèle à marge verte en action