Par Claudette Cormier

vendredi 26 août 2022

Un brin de jasette avec vous chers lecteurs

Bonjour à vous tous et bienvenue à tout ceux et celles qui découvrent l'existence de mon blogue! 

J'aimerais vous rappeler que ce blogue met en évidence les magnifiques éléments de la nature qui sont sur la terre, sur l'eau et dans le ciel. Mon but est d'informer les amants de la nature sur les différents aspects de cette dernière que j'observe en étant accompagnée de mon copain de vie, Germain. Que les chroniques soient de qualité, cela est cher à mon coeur.

Ma spécialité est certes l'observation des oiseaux car je suis ornithologue de longue date. Cependant, en étant très souvent sur le terrain, il y a beaucoup plus à observer que les oiseaux. La nature est omniprésente et nous offre une panoplie de choses à regarder dans le monde du vivant. Par mes chroniques, mon désir est de vous montrer la beauté de la nature sous toutes ses formes, de susciter la curiosité naturelle chez autrui et d'émousser l'émerveillement chez les gens. Simple, mais important. Je ne suis pas payée pour faire ce blogue. Je le fais par pure passion et par conviction. 

Voici l'autrice de ce blogue, toujours timide devant la caméra (photo Germain Savard)

Par le biais de mes chroniques, j'aimerais en profiter pour abolir des craintes que des personnes peuvent vivre devant certaines espèces d'oiseaux, de plantes et d'insectes. Aujourd'hui, je vous amène sur un sujet spécifique qui me trotte dans la tête depuis fort longtemps : les médias. Franchement, je trouve déplorable que les médias à la télé, qui ne s'y connaissent en rien à la faune et à la flore, font tout pour susciter diverses craintes chez monsieur et madame tout le monde avec leurs reportages bas de gamme. Lorsque certains journalistes parlent de faune et de flore, ils font exprès pour créer des psychoses dans la population, en plus de donner une mauvaise presse à la nature, faussement et inutilement. Ces journalistes à sensation font des reportages de mauvais goût. Je les trouve incompétents, sans sagesse et sans discernement. 

Nous savons tous que de susciter la peur dans la population est bon pour les cotes d'écoute et excellente pour les affaires. Quel dommage! Les médias profitent de l'ignorance des gens pour transmettre sur les ondes des renseignements erronés aux gens. De plus, beaucoup de journalistes ne savent même pas identifier correctement les oiseaux, les insectes et les plantes. Très souvent, ils émettent des aberrations d'identification et ne sont même pas gênés de la chose. Quelle indécence de leur part!

SURTOUT, NE LES ÉCOUTEZ PAS.

Je vous invite à faire vos propres recherches et faire la part des choses. Vous êtes plus intelligents qu'eux.

Si ce n'était que des médias, nous ne sortirions plus dans la nature. Selon eux, la nature est dangereuse. Les oiseaux sont dangereux, particulièrement les Pygargues à tête blanche, les Faucons pèlerins, les Pigeons bisets et les goélands nommés mouettes, nom de genre erroné. Ensuite, d'autres reportages sèment la peur à répétition en mentionnant les plantes toxiques ou dangereuses. Prenons par exemple la Berce du Caucase que nous n'avons pas (ou parcimonieusement) dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s'agit plutôt de la Grande Berce, plante commune. Puis, pour les médias, les insectes piquent et peuvent vous faire aller à l'urgence. Tristement, les abeilles sont identifiés comme des guêpes! Contraire à la croyance populaire, les guêpes ne se jettent pas automatiquement sur les gens. Et que dire des animaux! Je lance avec sarcasme en vous invitant à faire attention aux marmottes, aux moufettes et aux souris! Pour tout dire, c'est la dérision totale et le cirque dans les médias. Il ne suffit que d'un simple citoyen qui sonne l'alarme d'un élément qui l'inquiète et voilà que les médias montent l'affaire en épingle et propage la peur partout sur les ondes. Moi, je ne suis pas inquiète pour la nature. Je suis inquiète pour les gens qui croient les médias!

Faucon pèlerin en chasse d'oiseaux (pas des humains!), observé à La Baie (photo de mes archives)

Cet été, j'ai été outrée et découragée d'écouter les nouvelles lorsqu'ils parlaient des éléments de la nature. Seule dans mon salon, j'ai souvent levé les bras dans les airs en invectivant à voix haute certains journalistes, estomaquée par l'inexactitude des informations. Au fils des semaines durant la belle saison, les médias s'acharnaient sur la nature à presque chaque semaine. Il y a toujours quelque chose de menaçant pour eux. Mais ce sont eux, la menace! Ce sont eux qui sont toxiques pour notre esprit!

Les amis, soyons vigilants. Il n'est pas normal d'user de journalisme de cette façon, de faire peur aux gens sans approfondir l'identification, de bien connaître le sujet et de bien informer le public par la suite. Ce type de journalisme est complètement IRRESPONSABLE. Je dirais même presque malveillant. Malheureusement, nos médias disent n'importe quoi afin de profiter de l'instantanéité et de faire du sensationnalisme. Je déplore cette façon de faire. Je suis contre de ce que je qualifie de journalisme de bas niveau. Je vous prie de bien choisir vos postes télé et de n'encourager que ceux qui sont de qualité.

En terminant sur une note plus positive, au cours de l'été, j'ai observé beaucoup de beaux phénomènes naturels et souhaite continuer de vous les partager. Je vous incite à aller jouer dehors le plus souvent possible et de prendre plaisir à examiner les petits êtres vivants qui vivent dans vos parterres, d'admirer vos magnifiques fleurs, d'observer les insectes butineurs, de faire de belles découvertes au gré de vos excursions et d'avoir la tête dans les nuages, parce qu'il faut aussi regarder en haut! LA NATURE EST BELLE ET BIENVEILLANTE!

Merci de me lire assidûment et de suivre chacune de mes chroniques! Je l'apprécie grandement! 

À très bientôt!

Claudette xxx

mercredi 24 août 2022

Le cumulonimbus et son arcus

Bonjour chers amis!

Juste une petite chronique pour vous montrer une structure fascinante et intéressante qui provient d'un gros cumulonimbus. C'était le 21 août dernier en début de soirée. Germain et moi voyions à l'horizon une nappe de nuages foncées. Oh! On s'est dit qu'on allait y goûter, qu'un orage s'approchait. Et comme de fait, ce fut un orage, violent celui-là. 

Par la photographie provenant du cellulaire à Germain, je vous montre ce gros nuage en rouleau qui descend au-dessus de la ville de Chicoutimi. Il s'agit d'un arcus. Ce nuage est situé à la base d'un immense cumulonimbus, au front du système avant que l'orage n'éclate. L'arcus est en quelque sorte le pied d'un cumulonimbus. En voyant celui-ci, vous êtes assuré d'observer des vents violents, de la grosse pluie, parfois de la grêle, du tonnerre et des éclairs. Vaut mieux trouver un abri rapidement si vous voyez cela!

Un immense arcus sous un cumulonimbus orageux (G. Savard)

lundi 22 août 2022

Le petit cumulus qui voulait devenir grand

Bonjour à tous! 

Le 5 juin dernier, Germain et moi roulions dans le rang Sainte-Anne à Métabetchouan. Le ciel était chargé de plusieurs espèces de nuages. Vous savez que j'adores les nuages. Au loin, il y avait un cumulus qui présentait une forme particulière. Un nuage quelque peu carré... On aura tout vu. 

Un nuage presque carré... (C. Cormier)

Je l'ai pris en photo à cause de sa forme spéciale. Mais voilà. J'ai voulue savoir ce qu'il allait advenir. En se développant, le sommet du nuage s'est scindé en deux. Il est devenu une bête à deux têtes, comme on dit. Ensuite, a cime du nuage s'est transformé en une tête d'enclume. Rendue à cette étape, c'était la fin pour lui. Peu après, il s'est dissipé pour ne plus exister.

Un monstre à deux têtes (C. Cormier)

Une tête en forme d'enclume (C. Cormier)

Ce qui était beau également en admirant les nuages est le fait que les cumulus étaient gros, grands et bas. J'avais l'impression qu'ils allaient descendre pour nous envelopper. Je me sentais réellement petite devant ces géants de vapeur d'eau et de fines gouttelettes.

Voilà. C'était l'histoire d'un petit nuage qui voulait devenir grand et qui n'a pas pu.

jeudi 18 août 2022

Minute, papillon!

Bonjour à tous! Heureuse de vous retrouver à nouveau pour une nouvelle chronique! J'espère que vous allez bien tout le monde? Vous profitez de l'été j'espère et de toutes les beautés de la nature?

Comme nous le savons tous, la saison estivale est par excellence la période de l'année pour faire de l'observation de papillons. Ces petits êtres ailés sont des joyaux dans le monde des insectes. Ceux-ci sillonnent gracieusement nos parterres, les chemins forestiers ainsi que les prés partout dans notre belle région nordique. Mon doux! Que serait l'été sans admirer ces magnifiques insectes que sont les papillons? Il n'y a pas à dire, ce serait très triste. 

Le superbe Papillon du céleri, une espèce de plus en plus commune dans la région (C. Cormier)

D'ailleurs, sur ce point, je ne sais pas si vous avez remarqué que durant l'été 2022, le nombre de papillons diurnes étaient nettement à la baisse. Une des raisons majeures est que l'hiver dernier a été des plus rigoureux, cela conjuguée avec un long printemps très froid et pluvieux. Ces éléments ont certainement contribué à tuer plusieurs larves, adultes hivernants ainsi que des chrysalides. Je fus peinée de constater que beaucoup de papillons manquaient à l'appel cet été. C'était généralisé, car des gens me partageaient également ce triste constat et pas juste en parlant des papillons. Ceux-ci me demandaient : « Mais où sont les insectes cet été? J'en vois beaucoup moins que d'habitude... ».

En l'honneur de l'immense beauté des papillons diurnes, je vous partage quelques photographies des différentes espèces observées dans la région au fil de l'été 2022. Les papillons, drapés d'un magnifique design très coloré composé d'écailles, vivent quelques semaines à peine, un cycle de vie qui est très court. Il faut en profiter lorsqu'ils sont présents!

Le beau Bleu argenté, un petit papillon commun forestier et champêtre (C. Cormier)

La même espèce les ailes repliées avec ces belles perles noires sur fond gris argenté (C. Cormier)

Le Satyre perlé avec ses belles ocelles sous ses ailes, une espèce commune de nos boisés (C. Cormier)

Puis, on dirait que ces belles créatures vivent dans un monde éthéré et à part. Beaucoup de gens qui détestent les insectes ont quand même un bon mot à dire concernant les papillons, cela parce qu'ils sont de petits êtres sublimes et magnifiques et qu'ils émettent une énergie de légèreté et de gentillesse.

Le magnifique Papillon monarque, au corps picoté blanc sur velours noir (C. Cormier)

Ce grand migrateur qu'est le Monarque a été observé à Métabetchouan ce mois d'août (C. Cormier)

Au fil des chroniques, je vous reviendrai de temps en temps avec des photographies de papillons diurnes mais aussi quelques papillons nocturnes. Ce sera très intéressant aussi, vous verrez!

À très bientôt!

Claudette xxx

samedi 13 août 2022

Cygne d'un anniversaire

Bonjour à tous! 

En ce 13 août 2022, Germain et moi avons effectué une sortie ornithologique à Saint-Fulgence au marais de Canards Illimités. En cette matinée estivale, le soleil est radieux et la température est déjà chaude. Les oiseaux nicheurs et les oiseaux migrateurs sont nombreux et très actifs. Puis, sur la piste cyclable, là où nous avons une première vue sur le marais, nous nous sommes immobilisés. Voyons si nous pouvons trouver les Cygnes trompettes. Après quelques balayages aux jumelles, ben non... Pas de Cygnes trompettes.

Soudain, nous voyons au loin une petite tache blanche bouger au travers des quenouilles. Ah! Voilà! Un cygne adulte sort tranquillement du massif végétal. Et l'autre adulte suit et fait de même. Peu après, un immature sort de la végétation dense, puis un autre immature, jusqu'à ce que toute la famille au complet soit parfaitement visible sur le marais. Il est incroyable comment ces immenses oiseaux peuvent se camoufler aussi facilement malgré leur grosseur et leur blancheur!

La famille de Cygnes trompettes sortie de leur cachette (C. Cormier)

Aussitôt à l'extérieur de leur abri naturel, les adultes et les sept juvéniles se mettent aussitôt à s'alimenter très près l'un de l'autre. Aucun juvénile ne s'égare et restent près des parents. La bulle familiale est tissée serrée. Quant au mâle, un bon père protecteur, il demeure fréquemment aux aguets des dangers potentiels. Les jeunes, qui sont nés le 13 juin dernier, ont exactement deux mois d'âge aujourd'hui même. Et regardez-moi la taille de ces jeunes cygnes! Ils sont presqu'aussi gros que les adultes. Finalement, lorsque la séance d'alimentation est terminée, la famille de cygnes se balade sur le marais en direction de l'autre bout du marais. C'est émouvant de voir défiler lentement la famille à la queue-leu-leu, les juvéniles étant sous la bonne garde des adultes.

Les cygnes s'alimentent ensemble très près l'un de l'autre (C. Cormier)

Une petite balade familiale (C. Cormier)

Les cygnes ont certes de la prestance. Les villageois et les visiteurs que nous croisons sur la piste cyclable nous demandent souvent si nous avons vu les cygnes et à quel endroit. On s'attache beaucoup à ces magnifiques oiseaux, vous savez! Presque tous les admirateurs cherchent à prendre quelques clichés des cygnes au cours de leur excursion. En ce jour d'anniversaire des juvéniles, cette famille fera partie des bons souvenirs de l'été 2022 pour nous tous qui les avons suivis depuis leur naissance. 

jeudi 11 août 2022

Le Banjo Band

Bonjour à tous! 

Un des plaisirs de l'été que j'ai chaque année est certes de m'arrêter près des marais afin d'écouter les « GONG-GONG » bien sonnants venant des Grenouilles vertes. Cette espèce est commune dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Elle chante en juin et en juillet. Les sons gutturaux proviennent des mâles qui se font concurrence pour attirer une femelle. Ils se relancent l'un et l'autre en émettant ces sons comiques et uniques qui retentissent dans le marais et qui me font sourire chaque fois. La Grenouille verte lance des « GONG » qui rappellent le pincement des cordes d'un banjo, un instrument fort connu de tous.

À regarder jusqu'à la fin, tout en écoutant! (G. Savard)

Chant de la Grenouille verte en gonflant ses deux sacs

Question de s'amuser, on peut parfois tenter de trouver à la surface de l'eau les têtes verdâtre terne des grenouilles. Les têtes sont plus faciles à trouver à l'aide de jumelles faut-il ajouter.

Une Grenouille verte montrant sa belle gorge jaune vif

La grenouille bien en évidence aux abords du marais

Très coopérative cette grenouille!

Les belles photographies et les superbes vidéos proviennent de la caméra de Germain, mon copain. Je n'apporte pas toujours la mienne avec moi. Les images rendent magnifiquement ce que nous avons vu et entendu sur le terrain. Cette joyeuse excursion a été fait le long de la piste cyclable à Saint-Fulgence au début de juin, un site où nous allons fréquemment. Je vous souhaite autant de plaisir à les observer et à les écouter l'été prochain!

lundi 8 août 2022

L'élégance à son comble

Lorsque j'observe les Cygnes trompettes qui ont élus domicile au marais de Canards Illimités à Saint-Fulgence depuis quelques années, le premier mot qui me vient à l'esprit est ÉLÉGANCE. À mes yeux, ces oiseaux sont gracieux, immenses, d'allure noble, les gestes lents et calculés, ils sont confiants et magnifiques! Personne ne reste insensible à leur prestance et à leur beauté.

J'en profite pour vous donner quelques nouvelles du couple nicheur car beaucoup de gens posent des questions lorsque nous les rencontrons sur le terrain Germain et moi. L'année dernière en 2021 à ce site, la femelle a eu huit beaux juvéniles. C'était ses tout premiers juvéniles en tant que mère pondeuse. En octobre de cette même saison, toute la famille a migré avec succès. Puis au printemps 2022, les adultes sont revenus au même endroit pour y produire une deuxième nidification. 

Un des cygnes immatures de la nichée 2021 brièvement de retour au marais (C. Cormier)

Le cygne nous montre comme il fait remonter les herbages du fond du marais (C. Cormier)

Quant à leur première progéniture de l'année dernière (2021), trois immatures sont revenus au marais au printemps 2022. Cependant, le mâle (leur parent) ne tolère pas leur présence. Il les expulse pendant la période de nidification en cours. Les jeunes doivent donc se tenir sur les battures de Saint-Fulgence et non dans le marais. Puisque ceux-ci ne peuvent se reproduire qu'avant trois ou quatre ans environ, les immatures sont en quelque sorte forcés à se promener et d'explorer un partout au Saguenay-Lac-Saint-Jean et ailleurs au Québec. Quant aux cinq autres immatures nés l'été dernier, nous ne savons pas où ils sont et ce qu'ils sont advenus. Finalement, l'avenir nous dira si dans quelques années cette espèce va ou non coloniser d'autres régions du Québec. Les cygnes immatures, qui seront eux-mêmes parents d'ici deux ou trois ans, ils peuvent s'établir dans les marais ou les grands étangs, n'importe où selon leurs bons désirs. 

Deux autres immatures se tenant au marais avant de se faire chasser par le mâle (C. Cormier)

Toujours d'une grande beauté ces ailes immenses et immaculées (C. Cormier)

La tête et le cou gris sont caractéristiques d'un plumage immature (C. Cormier)

Les cygnes immatures sont très peu farouches à la présence humaine (C. Cormier)

Durant l'été 2022 qui est toujours en cours, la nidification des cygnes a de nouveau été très fructueuse. Le mâle et la femelle ont sept superbes oisillons à s'occuper et les juvéniles grandissent à vue d'oeil. Le couple nicheur sont de bons parents qui protègent leurs jeunes. Pour la majeure partie du temps, les parents et les juvéniles restent cachés dans les quenouilles à l'abri des regards. C'est leur instinct qui leur dicte quoi faire pour la survie des juvéniles. Cependant, il y a des moments où la famille se pavane sur le marais et parfois monte sur la digue, restant hors de l'eau. Pendant que toute la famille mange des herbages, le mâle lui, fait le guet. Beaucoup d'observateurs viennent les admirer et les photographier. Ce sont certes les grandes vedettes de Saint-Fulgence!

La famille au complet de Cygnes trompettes, août 2022 (G. Savard)

mercredi 3 août 2022

De l'art végétal éphémère

Bonjour à vous tous chers amis! Lorsque vous vous promenez dans les sentiers forestiers, avez-vous déjà pris le temps d'observer les magnifiques fougères? Existe-t-il quelque chose de plus beau qu'une fronde de fougère qui se déploie au fils de la saison estivale? Lorsque je me rends sur la piste cyclable à Saint-Fulgence, il y a une talle de fougères à l'autruche que je regarde chaque fois que je visite ce lieu. Il m'est presque impossible de ne pas les photographier. Tant de beauté dans le feuillage!

La belle talle de fougères à l'autruche (C. Cormier)

Regardez-moi ces panaches végétaux qui se déroulent! On y voit des fioritures gracieuses, de la dentelle élégante, une silhouette de sapin et du vert-jaune qui respire la santé, cette dernière photographie prise à contre-jour. Et on dit de cette plante que ce n'est qu'une simple fougère? Où sont nos yeux pour voir? Je veux dire vraiment voir? Où est notre coeur pour dire merci pour toute cette beauté? Et de constater l'ingéniosité de cette création naturelle? Et de prendre conscience que la nature déborde de générosité?

Il ne reste qu'un petit bout à dérouler... (C. Cormier)

La fronde ressemble à un sapin (C. Cormier)

Le contre-jour fait ressortir la belle dentelle le long chaque feuille (C. Cormier)

Oui, à chaque visite le long de la piste cyclable, je m'arrête à cet endroit précis afin d'admirer les fougères. J'aime les observer, du début de leur cycle de vie jusqu'à la fin de celui-ci. Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que nous prenons la nature pour acquis. Pour ma part, jamais je n'aurais cru qu'une simple talle de fougères pourrait disparaître si rapidement. Mes photographies datent du 31 mai dernier. Deux semaines plus tard, soit le 13 juin 2022, plusieurs glissements de terrain se sont produits à Saint-Fulgence. Les manchettes en ont abondamment parlé. L'un des glissements de terrain a dévalé une pente raide d'un talus où se trouvent les résidences le long de la rue Saguenay. L'argile a traversé et emporté la moitié de cette talle de fougères. D'ailleurs, une bonne partie de la piste cyclable a été détruite. Le glissement de terrain a créé beaucoup de dommages. Sur son passage, il a emporté beaucoup de terre argileuse, d'eau, de débris, de végétation et de rochers.

La piste cyclable en piteuse état (C. Cormier)

En haut à gauche, ma talle de fougères à moitié partie avec le glissement de terrain (C. Cormier)

Ce fut une belle leçon de vie pour moi. Ne rien prendre pour acquis, même pas une petite talle de fougères. Elle était ma préférée. J'aimais tant l'admirer chaque année, plusieurs fois, du printemps jusqu'à l'automne. Là, le secteur n'est vraiment pas joli à voir. Bien entendu, au cours des années, la nature va reprendre ses droits et les plantes vont se refaire. Mais ce n'est plus pareil. Je n'ai plus la même joie. Je ressens de la tristesse. Plus que jamais il faut admirer la nature tout en la protégeant. On ne sait jamais ce qu'elle adviendra au cours des prochaines années.