Par Claudette Cormier

dimanche 31 juillet 2022

Attention : Traverse de crapauds et de crapelets

Lors d'une excursion aux oiseaux à Saint-Fulgence le 31 mai dernier, Germain et moi s'aventurons sur la piste cyclable afin de recenser la faune aviaire. Soudain sur notre chemin, nous rencontrons quelques beaux Crapauds d'Amérique. Ceux-ci sautillent sur le sentier graveleux en direction du marais de Canards Illimités. Nous remarquons que l'un d'eux est de taille moyenne. Il s'agit peut-être un jeune de l'année dernière. Heureusement, ce crapaud est peu farouche, très coopératif et se laisse volontiers prêter à une séance de photographie. Il a l'air un peu bête et pas très souriant, mais il est tout à fait sympathique à mes yeux. 

Un magnifique Crapaud d'Amérique qui fait le beau (C. Cormier)

Le crapaud avec son air supérieur! (C. Cormier)

Sur la photographie, nous observons sa peau verruqueuse de couleur brun chamois. Sur son dos, il y a présence de plusieurs petites bosses rougeâtres. Ce sont des glandes cutanées. En lisant sur cette espèce, j'ai lu que les crapauds hibernent pendant six mois! Sa destination est le marais afin de trouver une femelle de son espèce dans le but de s'accoupler. C'est l'appel des amours, ou des anoures!

Plus tard en saison, soit en juillet, Germain et moi retournons sur la piste cyclable. Il devient difficile de marcher en ligne droite sur le chemin car des dizaines de bébés crapauds, nommés crapelets, sautent ça et là dans toutes les directions. Et nous les voyons à peine. Lorsque nous arrivons près d'eux, nous les incitons à se diriger vers la végétation en les poussant gentiment avec nos mains. Parce qu'il s'agit d'une piste cyclable et qu'il y a également beaucoup de piétons, les crapelets sont constamment menacés de mort par les roues de vélos ou par les chaussures de marcheurs.  

Un crapelet déambulant sur le sentier de gravier (C. Cormier)

Si petit mais avec toujours la même mine qu'un adulte (C. Cormier)

Un crapelet dans la main de Germain (C. Cormier)

En juillet, les crapelets ont terminé leur stade de têtard et sortent du marais. Ces petits amphibiens se sont transformés en de mini-crapauds, prêts à vivre leur vie tout en se dispersant dans l'environnement. Ils sont si petits et si mignons et déjà, ils sont autonomes. La vie est plus forte que tout!

dimanche 24 juillet 2022

L'Aubépine : un arbre noble griffé

Bonjour à vous tous chers amis et amants de la nature!

À chaque année en fin de printemps et au début de l'été, soit en mai et en juin dans notre région nordique, nos arbrisseaux communs et indigènes au Québec sont en fleurs. Mon sujet aujourd'hui est l'Aubépine. Il s'agit d'un petit arbre rustique de chez nous qui fait partie de la famille des rosacées. 

Dès le début de la floraison, les Aubépines abondent en boutons floraux qui sont fermées comme de petits poings. Lorsque ces derniers s'ouvrent au fil des jours, voilà que s'offre à nous de magnifiques fleurs blanches immaculées et parfumées qui embaument l'air. Chaque fleur est munie de cinq pétales qui forment une étoile. Au centre de la fleur, une multitude de petits bras levés est composée de pistils et d'étamines. Les fleurs d'Aubépines sont habituellement très prolifiques et abondantes.

Boutons floraux à poings fermés et fleurs ouvertes d'Aubépine (C. Cormier)

Les belles fleurs blanches, les pétales formant une étoile (C. Cormier)

Amusante photo avec les étamines et les pistils mis en évidence (C. Cormier)

Parfois arrive une pollinisation croisée avec d'autres arbres (pommiers? pommetiers?). Cela fait qu'il y a des fleurs rougeâtres ou rosées au travers des corolles de fleurs blanches. Malgré le fait que je regardes depuis plusieurs années les Aubépines en fleurs, ce printemps, j'ai observé cette forme d'hybridation le long de la piste cyclable à Saint-Fulgence pour la première fois. La couleur des fleurs est très intéressante à observer! Parfois le rebord de ces fleurs est finement dentelé.

De très jolies fleurs rougeâtres hybrides dans cette Aubépine (C. Cormier)

Coloration variable des fleurs hybridées (C. Cormier)

Vue d'ensemble sur les fleurs rosées dans cette Aubépine (C. Cormier)

Ce qui caractérise l'Aubépine est certes ses longues épines rigides et acérées le long des branches. Ces bois aux pointes saillantes font près de deux pouces (5 cm) de longueur. Cet arbre est équipé de défenses assez convaincantes pour ne pas s'y aventurer à l'intérieur. Lorsqu'on se griffe auprès des épines, on s'en souvient! Des personnes nomment également cet arbre Ergot-de-coq ou Corne de bois dû à la présence de ces éperons.

De redoutables épines sur les branches de l'arbre (C. Cormier)

À l'automne en septembre, l'arbrisseau donne une multitude de fruits rouges charnus nommés drupes de couleur rouge vif. Plusieurs gens connaissent cet arbre au nom de Cenellier ou Cenelles. 

Sur ce, je vous souhaite de très belles vacances et à très bientôt pour d'autres chroniques portant sur la nature, source inépuisable en beautés!

vendredi 15 juillet 2022

Fleuron du Québec (deuxième partie)

Bonjours à vous tous chers amants de la nature! Voici la deuxième partie portant sur cette magnifique plante qu'est le Pissenlit. À la fin du printemps, les fleurons d'or des Pissenlits ont beaucoup proliférés et ont été pollinisés par les insectes. Dès lors, les jolies inflorescences vibrantes jaune soleil entrent dans leur second cycle de vie, la reproduction. 

Le fleuron jadis jaune soleil débute sa transformation (C. Cormier)

En juin, les Pissenlits préparent leurs précieuses semences Ils se développent en de superbes boules de plumets blanc que nous connaissons tous. C'est à cette période où nous, jeunes et moins jeunes, cueillons quelques tiges de la plante afin de souffler sur les sphères soyeuses. Quelle amusement pour nous de faire s'envoler les soies légères aux quatre vents!

La sphère plumeuse d'un Pissenlit (C. Cormier)

Lorsqu'on observe de près la boule plumeuse d'un Pissenlit, n'êtes-vous pas d'accord qu'il s'agit d'une beauté architecturale? La nature est si imaginative! Afin de vous illustrer le génie créateur de la nature, je vais exposer quelques photographies. Ces dernières serviront à montrer les stades auxquels le Pissenlit évolue. Prenons le temps d'admirer cette superbe structure ainsi que de la façon que cette plante se reproduit et se dissémine. 

Chacune des aigrettes soyeuses a la forme d'une étoile (C. Cormier)

Faits intéressants, selon mes recherches sur internet, chaque sphère de Pissenlit possède environ 180 graines (akènes à aigrettes). Toutes les graines sont équipées d'une fine tige (pédicelle) ayant à son bout un petit parachute, une aigrette (pappus) en forme d'étoile. La beauté de la chose est que tous les 180 fruits secs à tige unique (akènes) sont piqués au centre de la plante dans une sorte de coussin (diaspore). Rendues à maturité, les graines se délogent de leur coussins et sont transportées par le vent grâce à leur petit parachute. Ce mode de dispersion est très particulier.

Le coussin dont les graines sont piquées dedans avec symétrie (C. Cormier)

Trois stades de maturité chez des Pissenlits (C. Cormier)

Merci pour votre patience et d'avoir pris le temps de me lire même si le sujet n'était pas des plus populaire! Mais la nature est si belle et si ingénieuse, même s'il s'agit de plantes très communes et abondantes. Jamais je ne me lasserai d'admirer autant de beauté, même s'il y a des milliers de Pissenlits devant mes yeux! Toutes les photographies ont été prise à Saint-Fulgence le long de la piste cyclable en fin de ce printemps.

lundi 11 juillet 2022

Fleuron du Québec (première partie)

Bonjour à tous! Me revoilà enfin pour vous partager une autre chronique. Celle-ci sera publiée en deux parties. Le sujet d'aujourd'hui ne sera peut-être pas des plus populaire, mais je vous prie de prendre le temps de lire cet article portant sur le bon vieux Pissenlit que nous adorons détester! Chaque printemps, plusieurs banlieusards souhaitent obtenir une belle pelouse verte impeccable. Et lorsque les Pissenlits envahissent leurs pelouses, cela les enrage. Les pioches et les herbicides ne sont jamais très loin pendant cette période prolifique de Pissenlits. Malheureusement, cette plante qui mérite d'être mieux connue, est méprisée par beaucoup de gens.

Notre fleuron québécois : le Pissenlit officinal (C. Cormier)

En effectuant des recherches sur internet, j'ai fait plusieurs découvertes intéressantes sur le Pissenlit. J'aimerais vous partager quelques informations à propos de cette plante étonnante. Mais d'abord, il faut savoir qu'il existe des centaines de variétés de Pissenlits dans le monde. La variété que nous avons ici au Québec est originaire d'Asie. Dès la fin du mois de mai dans notre région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, des pousses de Pissenlits s'observent peu à peu. Puis soudainement en juin, une multitude de soleils jaunes pullulent dans les champs et sur nos parterres. Selon la littérature, cette plante est considérée comme étant une plante nuisible tenace. Tenace, oui. Mais, je ne partage pas leur terme qui la décrive comme étant une plante « nuisible ». Au contraire!

Plantes hautement prolifiques et utiles pour les insectes et nous! (C. Cormier)

Dans les faits, le Pissenlit est un trésor! C'est d'abord une manne pour les insectes pollinisateurs qui se délectent du nectar de ces fleurs jaune or. Pensons aux abeilles et aux bourdons qui sortent de leur hibernation et qui ont besoin de cette ressource pour se nourrir, prendre des forces et se reproduire. En butinant les fleurs, ils les pollinisent et rendent un grand service à la nature.

Le Pissenlit est une plante méconnue malgré son abondance. Cette plante possède de multiples vertus alimentaire et médicinale. Presque toute la plante est comestible. Avant sa floraison, les rosaces de feuilles se mangent en salade. Il s'agit donc d'un légume-feuille. Quant aux racines, elles se mangent crues, bouillies ou revenues à la poêle. Elles peuvent être torréfiées pour en faire un bon succédané de café. Nous en trouvons des préparations de racines dans les boutiques d'alimentation naturelle, dans les supermarchés et dans les pharmacies dans la section des tisanes. Concernant les boutons floraux, il se conservent dans du vinaigre ou du sel et se consomment comme des câpres. Ils peuvent également être poêlés ou infusés. Le Pissenlit est un diurétique d'où son nom « pisser en lit ». Même le latex contenu dans sa tige servait autrefois de caoutchouc dans les usines en Europe. 

Le Pissenlit aux multiples vertus (C. Cormier)

Et  lorsqu'on regarde une fleur d'or de Pissenlit, nous croyons voir une fleur unique. Cependant, l'inflorescence est composée d'une bonne centaine de petites fleurs qui nous donne l'illusion que nous n'observons qu'une simple fleur. À l'intérieur de l'inflorescence, nous trouvons les petits fleurons soudées les uns aux autres. En s'approchant de la « fleur », nous voyons les étamines surmontées d'un stigmate en forme de tête de bélier. Ce dernier est une pièce fertile où se forme le pollen.

Les étamines en forme de tête de bélier (C. Cormier)

Le Pissenlit est une plante prolifique et intéressante. Je me réjouis du fait qu'un mouvement collectif urbain s'est récemment instauré suggérant aux gens de laisser croître les Pissenlits sur leur parterre en fin de printemps. Les insectes seront les premiers heureux de ce geste humain compatissant! Puis, espérons que dans un avenir rapproché, nous serons en mesure d'exploiter ce fleuron du Québec à bon escient, cela grâce aux personnes possédant un esprit d'entrepreneuriat et qui vise le bien-être collectif. Mon souhait secret est qu'il y ait des gens qui commencent des entreprises locales en ce qui a trait aux nombreuses utilités des Pissenlits. 

Dans quelques temps, je vous reviendrai avec la deuxième partie de cette chronique. Si le coeur vous en dit, je vous serais très reconnaissante de publier mes chroniques sur les médias sociaux. Mon but est de faire connaître ce site pour toucher les gens qui aiment la nature. Parler de beauté de la nature et de susciter l'émerveillement son mes souhaits profonds. Plus que jamais, je crois que nous devons nous rapprocher de la nature, de mieux l'observer, de mieux la connaître, de mieux l'apprécier, de la respecter davantage et surtout l'honorer!

À très bientôt!

Claudette xxx