Par Claudette Cormier

mercredi 27 avril 2022

Le Prince des pelouses

Le Merle d'Amérique est vraiment le Prince des pelouses et de nos parterres. Considéré comme l'un des premiers signes du printemps, l'arrivée de cet oiseau migrateur apporte des bienfaits insoupçonnés chez l'être humain. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les hivers sont rudes dû aux grands froids et aux bonnes quantité de neige qui tombent. Et lorsque arrive officiellement l'équinoxe du printemps, la région est toujours en période hivernale et cela pour encore plusieurs semaines. Le printemps se fait surtout sentir à la fin avril dans notre région nordique. 

Le Prince des pelouses (C. Cormier)

Dès la sortie de la torpeur hivernale, que la neige commence à fondre et à sublimer, voilà qu'un jour arrive à notre porte un magnifique Merle d'Amérique. Sur des parcelles de pelouses où la neige a fondu, sa présence déclenche en nous de beaux sentiments. C'est comme si le merle disait à l'hiver et à la neige de s'en aller.


Des merles s'alimentent d'un restant de fruits de sorbier tombés au sol (C. Cormier)

Que fait-on lorsque le premier merle apparaît au printemps? Excités, nous nous ruons à notre fenêtre pour l'observer. Pendant quelques minutes, cet instant de vie est un moment savoureux dans notre bulle intérieure. La présence du merle indique que la belle saison est sur le point de commencer, que l'oiseau amène avec lui les belles promesses de douceur de temps. Mine de rien, il éveille notre sensibilité. Il est un baume sur nos peines et nos larmes. Durant ce moment de contemplation, il est facile d'oublier les soucis. Jaillissent soudain une étincelle de joie et d'espoir dans le quotidien en admirant ce merle qui se pavane sur notre pelouse. Son plumage ajoute une superbe tache de couleur rousse dans le paysage nordique qui est toujours terne à la sortie de l'hiver. Le mot tendresse vient à l'esprit de le voir picorer le sol. Est-ce possible que la présence d'un simple oiseau commun comme le Merle d'Amérique élève l'âme, ne fut-ce qu'un instant? Je dis oui! Car il apporte un sourire et de la joie sur notre visage. Un ami, c'est un ami, même s'il est ailé.

Pourquoi je surnomme le merle le Prince? Parce que d'abord il attire les regards de tout ses sujets, que sont les citoyens. La stature dressée, le port de tête élevé, sa prestance et son charisme sont indéniables. Digne et gracieux, voir pompeux, il a fier allure avec son torse bombé. Normal pour lui, il est souverain sur sa pelouse. Vêtu d'une cape grise sur son dos et d'une robe de velours rousse écarlate sur ses devants, il aime mettre en évidence son ventre pansu. Sa majesté est visiblement bien nourri. 

Puis un beau jour, le Prince adoptera son royaume dont il fera sien pour la belle saison, notre maison. Il y règnera pendant quelques mois pour y nicher avec sa belle à ses côtés. Chaque jour, il se promènera dans son jardin et dans son potager afin de prendre son repas. L'oeil vif, il extirpera du sol son mets préféré, les vers de terre les plus gros et les plus juteux. Notre Prince souhaite conserver son ventre pansu, symbole de sa royauté.

L'heure du repas (C. Cormier)

Dès l'aube, il se perchera au sommet d'un arbre où il dominera du regard son royaume. Aimant jouer de la flûte traversière, il percera l'air de ses notes saccadées, fortes et claires, annonçant sa présence royale. Sa mélodie joyeuse résonnera partout autour de son royaume. Pendant ce moment solennel, il turlutera à tue-tête dès les première lueurs, clamant aux citoyens de se lever. Pour nous ses humbles sujets, nous écouterons sa douce musique, un ravissement pour les oreilles et qui remplirons le coeur d'allégresse. Le Prince aura toujours un auditoire pour l'applaudir et pour l'aimer. Parfois, ses rires seront entendus en retour. Il sera heureux. Et nous aussi.

Un superbe Merle d'Amérique (C. Cormier)

J'aimerais vous partager deux souvenirs qui me sont chers. Lorsque j'étais adolescente, un certain matin ma mère a subitement crié dans la maison. J'étais seule avec elle à ce moment. Ne sachant pas la cause de ce cri, je suis vite allée la rejoindre. Elle était dans la cuisine regardant par la fenêtre de porte d'entrée. Toute excitée, elle pointe le doigt en direction de notre voisin et s'est à nouveau écriée : « Un merle! Regardes! Un merle! » J'étais abasourdie par son excitation de s'extasier devant un simple merle qui se déplaçait sur la pelouse du voisin. Ma mère n'avait pas l'habitude de s'exclamer autant pour une chose qui semblait banale à mes yeux à l'époque. C'était cela ma première expérience avec un Merle d'Amérique qui arrivait au printemps. Je sais aujourd'hui ce qu'elle a vécu. Cet événement fut le déclenchement de ma vie ornithologique.

Mon deuxième souvenir d'importance concerne un merle qui nichait sous la galerie de mon ancienne résidence à Saint-Fulgence. Le matin, je sortais et m'assoyais sur les marches de la galerie. Un merle, un mâle, sautillait devant moi sur la pelouse. J'étais étonnée par son grand calme. Il n'était pas farouche malgré ma présence. Chaque fois que je le voyais, le lui parlais doucement et le complimentais sur sa beauté. Un certain matin, alors que je flattais verbalement son ego, il a commencé à chanter par la gorge et non ayant le bec ouvert. Lorsqu'il émettait ses notes gutturales, il me regardait. J'ai jeté un oeil autour de moi. Il n'y avait aucune présence d'un autre merle dans le secteur. C'était une grâce qu'il m'accordait. Je me souviendrai toujours de lui.

Le Merle d'Amérique est un véritable Prince, un oiseau-ami, qui fait du bien aux êtres humains à chaque début de printemps. Il n'a pas besoin de porter une couronne royale. Sa stature et sa prestance sont suffisants pour éblouir et inciter à la prosternation devant lui en signe de reconnaissance. 

Pour moi, un oiseau est beaucoup plus qu'un simple tas de plumes. C'est un être vivant qui fait vivre à plusieurs d'entre nous une gamme d'émotions. Ces derniers sont parfois vécus à notre insu. Cette belle créature qu'est le Merle d'Amérique existe pour nous combler en joie, en admiration et en gratitude.

Vive le Prince des pelouses!

dimanche 24 avril 2022

Le birding au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Bonjour à tous,

J'espère que vous allez bien tout le monde? Me revoilà à vous écrire avec un immense plaisir! J'avais dans l'idée de vous faire sourire aujourd'hui. Je reviendrai sous peu pour vous écrire à nouveau!

Le 22 janvier 2022, Germain et moi avons fait une excursion au site d'enfouissement à Hébertville-Station. C'était l'hiver avec ces grands froids. Malgré l'ensoleillement, il n'y avait aucune chaleur ressentie, croyez-moi!

L'hiver au Saguenay-Lac-Saint-Jean (G. Savard)

Le 23 avril 2022, nous avons fait une excursion au Grand Marais à Métabetchouan. C'était encore l'hiver et il n'y avait toujours pas de chaleur! Le marais était gelé ben raide et nous aussi! 

Le printemps au Saguenay-Lac Saint-Jean (G. Savard)