Par Claudette Cormier

jeudi 24 avril 2014

Les cadeaux ailés du long congé

Lors du long congé de Pâques, Germain et moi en avons profité pour aller faire des excursions aux oiseaux dans notre région (Saguenay-Lac-Saint-Jean). Comme d'habitude, la météo était en dents-de-scie lors de cette longue fin de semaine et nous avons dû composer avec de bons écarts de température. On ne sait plus comment s'habiller à cette période de l'année! Le 17 avril 2014, nous effectuons une petite pratique ornithologique d'avant-Pâques comme apéro. Notre première excursion fut à Canton-Tremblay, une localité qui ceinture Chicoutimi-Nord. Hier, un Hibou des marais a été signalé dans le rang Nil-Jean par des amies ornithologues. Balade de soirée, nous nous rendons au site d'observation où celui-ci a été repéré. Germain jette un premier coup d'oeil. Ça y est! Il l'a déjà trouvé aux jumelles. Le hibou est en chasse. Première excursion réussie.

 Le Hibou des marais actif en soirée

Au cours du congé Pascal, lors du 20 avril 2014, nous nous attardons aux battures de Saint-Fulgence. Les oiseaux migrateurs arrivent chez nous et nous avons très hâte de les revoir, surtout après ces six mois d'hivernation! Nous débutons par le quai. Un coup de télescope dans l'entrée du fjord apporte beaucoup de Garrots à oeil d'or et de Grands Harles. Puis très loin au large, il y a quelque chose d'intéressant... Tout bonnement, Germain m'invite à regarder dans le télescope sans rien me dire de plus. Il fait exprès bien sûr. Son but est de voir jaillir un sourire sur mon visage lorsque j'aperçois le Pygargue à tête blanche! Le majestueux rapace se laisse dériver sur un bloc de glace au large de la flèche littorale. Les goélands sont très mécontents de sa présence et lui font savoir à leur façon.

 Pygargue à tête blanche adulte sur son bloc de glace

Le prochain site que nous visitons est l'Anse-aux-Foins dont nous accédons par le Sentier des Battures. J'aime beaucoup m'attarder à ce site. L'Anse accueille de nombreuses Bernaches du Canada et plusieurs espèces de canards barboteurs. Les montagnes qui sont tout près et qui borde le village sont excellentes pour y voir des rapaces qui s'élèvent pour ensuite entamer leur migration. Puis, les battures abritent d'autres oiseaux aquatiques telles les Grands Hérons ainsi que les différentes espèces de goélands. Tout ça, à portée de la main. Jumelles et télescopes sont très sollicités.

L'Anse-aux-Foins

Soudain, Germain me consulte pour une buse étrange qu'il voit dans son oculaire de télescope. Cette buse est très loin à l'entrée de l'Anse-aux-Foins, juchée sur une épinette située sur une pointe de terre. La réverbération rend l'observation difficile. Hmmm? Ké cé? Ce n'est pas une Buse à queue rousse, ce n'est pas une Buse pattue, ce n'est pas un Busard Saint-Martin... Ciel! C'est une Buse à épaulettes! Nous ne nous attendions tellement pas à observer cette buse que nous avons éliminé toutes les espèces de rapaces sur le feuillet d'observation. Dans le sud du Québec, cette buse est commune. Mais pour nous nordiques, ce rapace est une denrée rare. Cette buse nous a donné tout un choc. En fait, c'est la première fois que nous voyons cette espèce posée et non en vol et cela, lorsque nous arrivons à en voir une! La prochaine vidéo est de moyenne qualité mais vous donnera une idée de l'observation en tant que telle.

 La Buse à épaulettes perchée et éloignée

L'énervement passé et la buse étant maintenant dissimulée dans des arbres au loin, nous poursuivons nos observations dans le secteur. Trois Grands Hérons se posent soudainement sur le trottoir du Sentier des Battures. La tête rentrée dans les épaules, ils ont l'air à maugréer contre la froide température. Et comme il y a des gens qui circulent sur le trottoir en bois, les hérons sont forcés d'aller ailleurs. L'un d'eux vient en notre direction en vol et se pose tout près de notre plate-forme d'observation. Habituellement, les hérons sont plutôt farouches, mais celui-ci a drôlement été coopératif et s'est laissé filmé volontiers. Il a une graine de star celui-là...

 Le Grand Héron facile d'approche

Finalement, nous quittons le Sentier des Battures car nous avons froid et faim. En circulant sur la route Tadoussac, toujours dans le périmètre de Saint-Fulgence, Germain freine rapidement pour se garer sur l'accotement. Il me pointe du doigt le Busard Saint-Martin, un mâle, posé sur le bord d'un champ. Très coopératif, ce qui est chose inhabituelle pour un busard, il accepte notre présence. Nous restons dans la voiture pendant qu'il se dépêche à manger ce qu'il nous semble être un mammifère. Je crois que c'est la première fois que je vois un busard d'aussi près et qui reste sur place assez longtemps pour se laisser admirer à souhait.

 Busard Saint-Martin mâle dévorant son repas

Le 21 avril 2014, nous filons en direction du Lac-Saint-Jean. Nous commençons par jeter un oeil dans le Grand Marais de Métabetchouan. Il est encore sous l'emprise des glaces. Par contre, de petites nappes d'eaux se formes dans le marais. Enfin! Il est plus que temps! Après un bref regard au télescope, il y a très peu de canards, mais il est évident qu'avec trois Pygargues à tête blanche dans le marais, les canards vont ailleurs! Voyez la prochaine vidéo où une forte interaction a eu lieu entre les trois mastodontes.

Le Grand Marais qui dégèle peu à peu


L'interaction agressive entre des Pygargues à tête blanche

Voilà pour le marais. Rien d'autres d'intéressant à signaler dans ce secteur. Je propose à Germain d'aller faire un tour à la station d'épuration dans cette même localité. Vous connaissez mon goût pour ces bassins qui accueillent plusieurs d'espèces de canards, de limicoles et de goélands. Fin avril, nous ne savons pas trop à quoi nous attendre vu notre visite hâtive en saison. Finalement, il y avait déjà des Canards colverts et un Garrot à oeil d'or. Cependant, ce qui a le plus attiré notre attention fut six Pluviers kildirs qui vociféraient constamment de leurs cris perçants. Pendant que les pluviers se manifestaient près de l'un des bassins, j'ai pris ce clip amusant où je crois que des messieurs s'intéressaient de près à une dame ou deux.

 Le groupe de Pluviers kildirs

Par la suite, Germain me suggère une excursion à Chambord. C'est qu'un couple de Cardinals rouges, observé régulièrement durant l'hiver dernier, a élu domicile dans un endroit très précis, près d'un secteur de villégiature. Nous tentons notre chance. Arrivés sur les lieux, c'est le silence total. Nous poursuivons notre marche jusqu'au bout du chemin en question. Soudain, un chant mélodieux se fait entendre. C'est le cardinal! À pas feutrés, nous avançons vers lui afin de ne pas le déranger dans sa sérénade. Assez coopératif, le cardinal mâle s'exprime avec toutes sortes de notes et change fréquemment de perchoirs afin de clamer son territoire. Nous espérons fort que la femelle, que nous n'avons pas vu, couve. À nouveau, je réitère que les observateurs qui demeurent dans le sud du Québec sont très gâtés de voir autour de chez eux cet oiseau flamboyant en plumage et en chant. Pour nous qui vivons de l'autre côté de la réserve faunique des Laurentides, le cardinal est une denrée rare et un réel cadeau dans notre région. Voilà donc ce qui conclu notre fin de semaine de Pâques dont nous avons fort apprécié le retour de la faune ailée!

 Le magnifique Cardinal rouge et son chant mélodieux

jeudi 17 avril 2014

Au royaume des fringillidés

Nous sommes le 16 avril, à Saint-Fulgence. Je me lève au petit matin. En tirant les stores de la fenêtre, oh! horreur! Un tapis blanc de neige! Soupir. Tel que prévu, nous avons bien reçu la bordée de neige annoncée par les météorologues. De plus, il ne fait vraiment pas beau. Le plafond du ciel est nuageux, les vents soufflent à grande vélocité et le thermomètre indique -10 degrés Celsius. Vraiment pas réjouissant... à ne pas mettre un chat dehors pour tout dire.

En me rendant à la fenêtre de la porte d'entrée, les oiseaux sont frénétiques aux mangeoires, bouffant tout sur leur chemin. Du côté de la porte-fenêtre, les oiseaux attendent leur ration de graines sur la galerie. Je m'habille et me rend à la remise. Puisque les oiseaux sont en survie, la ration est très généreuse partout. Mon dos tourné, les oiseaux se ruent déjà vers leur pitance. Sur la prochaine vidéo, je vous illustre la cacophonie des Tarins des pins qui chantent à tue-tête en attendant que je rentre. Remarquez que lorsque je ferme la porte, le chant des tarins coupe net.

 La cacophonie des Tarins des pins

Alors que je mange un brin sur le coin du comptoir de cuisine, je constate qu'il y a plus d'oiseaux que je pensais. En cour de matinée, mes projets matinaux prennent le bord alors que je me dépêche pour me promener d'une fenêtre à l'autre pour recenser les centaines d'oiseaux qui ont envahi les mangeoires et les graines sur la galerie d'en avant. Pour faire une histoire courte, plus la journée avançait, plus il y avait des oiseaux qui s'ajoutaient au portrait. Brassant la tête de stupéfaction, j'ai vraiment été très impressionnée par cette cohue ailée!

 Du monde sur la galerie

De la compétition dans le cabinet

 La horde!

Avant l'heure du dîner, les mangeoires étaient vides... De vrais goinfres. Des estomacs sans fond. À nouveau, je me rends à la remise et effectue un épandage majeur de graines partout. Cette fois, je suis demeurée immobile au pied de la porte de la remise en me faisant oublier. Je suis restée une trentaine de minutes à admirer le phénomène jusqu'à ce que mes doigts n'en peuvent plus, trop gelés pour pitonner ma caméra.

La frénésie...

Les oiseaux sont très nerveux. Un moindre coup de vent, une forte rafale et ils s'enfuient, se camouflant dans les arbres. Mais ils reviennent... Ils ont de l'appétit vous savez. Dans notre secteur, nous avons un couple de Geais bleus qui fait la loi. Ils arrivent en trombe et font tout déguerpir lorsqu'ils lancent des cris stridents. Et si les oiseaux se posent en bouquet à la cime d'un arbre, l'un des geais fonce dans le tas pour les faire s'enfuir. Autre menace, une vilaine Crécerelle d'Amérique effectue plusieurs rondes. Lorsque les oiseaux sont apeurés et qu'ils s'envolent en panique, le petit faucon les poursuit. Ça été un feu roulant toute la journée. J'étais fatiguée. Ce fut vraiment intense.

 Le Geai bleu criard (pas de sons entendus à partir de l'intérieur)

Finalement, mon recensement de la journée fut très fructueux avec 25 espèces observables de chez moi. Cependant, ce sont les fringillidés qui ont volé la vedette aujourd'hui. Pour vous faire un résumé, il y avait environ 250 Tarins des pins, 125 Roselins pourprés, 25 Sizerins flammés, 3 Sizerins blanchâtres, 4 Chardonnerets jaunes et 2 Gros-bec errants. Six espèces de fringillidés, ce n'est pas commun d'avoir toutes ces espèces en même temps surtout cette année. Puis aujourd'hui, le 17 avril, seulement une 60aine de fringillidés se sont présentés au poste d'alimentation, ce qui est plus dans la normalité. Tous les autres semblent avoir migré, vu le beau temps de cette journée.

En terminant, je vous offre en rafale mes plus belles prises photographiques de la journée. J'ai pour dire que les images valent milles mot. Pas besoin d'en rajouter. Je vous souhaite vraiment de vivre de telles expériences car elles touchent directement le coeur côté émerveillement! Je vous souhaite Joyeuses Pâques!

 Roselin pourpré femelle ou immature

 Roselin pourpré mâle

Tarin des pins de forme verte

Chardonneret jaune mâle en mue

Les Merles d'Amérique arrivent!

lundi 14 avril 2014

Sortir ou ne pas sortir? Voilà la question!

Sur les cartes radar d'Environnement Canada, un cocktail météo pas très intéressant traverse présentement la réserve faunique des Laurentides et remonte direction du Nord. Ce système de pluie ou de neige se dirige tout droit vers la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dans quelques heures, nous serons engloutis par les précipitations. Du moins, c'est ce que j'anticipe dans mon esprit. Finalement, la décision est prise. Nous resterons à la maison. Nous sommes le 13 avril 2014. Avec un chiffre 13 qui hante notre inconscient collectif, ne tentons pas le diable inutilement...

Aux mangeoires, les oiseaux sont complètement fous! Avec leur propre radar interne, ils ressentent que le mauvais temps s'en vient. Encore aujourd'hui, nous avons beaucoup de Tarins des pins, soit environ 150 individus. Comment vous exprimer ce que nous entendons lorsque nous ouvrons la porte d'entrée, tellement il y a de tarins qui chantent et qui ziouitent en même temps! Nous recevons une immense rafale de notes aux oreilles qui cessent abruptement lorsque nous fermons la porte! C'est vraiment comique!

Ces jours-ci, les Roselins pourprés ont augmenté en nombre au poste d'alimentation, avec un minimum de 50 oiseaux. Les mâles sont vraiment magnifiques avec leur plumage rose rouge. Et leur chant alors! Quelle mélodie enchanteresse! Ils sont tout aussi affamés que les tarins et se ruent aux mangeoires. Dites, vous vous souvenez de mes bancs de neige? Ils commencent à se compacter et à fondre très tranquillement. Dans la prochaine vidéo, vous constaterez que les bancs de neige dans ma cour sont noirs. En fait, ils sont noirs de graines de tournesol. L'autre jour, Germain a pelleté le tapis de graines qui gisait sous les mangeoires qui s'est accumulé au cour de l'hiver et a jeté le fond de graines sur les congères. Les oiseaux sont content de ce supplément!


 Les Roselins pourprés dans les graines de tournesol


Les magnifiques Roselins pourprés mâles


Notre couple de Tourterelles tristes nicheuses

Au cours de l'après-midi, nous attendons toujours ce fameux système météo, nous confirmant que nous avons certainement fait le bon choix, soit celui d'être restés à la maison. Mais, il tarde... et tarde... Finalement, il arrive au milieu de l'après-midi. Ah, bon! Voilà la neige! Pfff! Quoi? Seulement ça? Seulement un p'tit floconnage de rien du tout? Voyant que la visibilité est très acceptable pour l'observation à distance, plus les minutes passent, plus ma concentration s'amenuise. Je tourne en rond dans la maison, me promenant de fenêtre en fenêtre. N'en pouvant plus, je propose à Germain que l'on se rendent sur le Sentier des Battures près de l'Anse-aux-Foins. Mon instinct me dit d'y aller. Alors, on y va!

Vers 15H, nous voilà rendus sur le stationnement du Sentier des Battures. Du coup, en sortant du véhicule, nous sentons sur nos corps les forts vents d'est qui sont très froids. En plus, la forte teneur en humidité nous gèle déjà sur place! Bordel de bordel... Va-t-on en finir un jour avec ce satané hiver? Encore vêtus de nos vestes d'hiver, de tuques, foulards et mitaines, nous empruntons le trottoir qui nous mène à l'Anse-aux-Foins. Au-dessus des montagnes qui surplombent le village de Saint-Fulgence planent deux Urubus à tête rouge détectables contre les nuages gris. Ouais... Je sais pourquoi leurs têtes sont rouges maintenant... Il fait tellement froid! Comment font-il les pauvres pour conserver leur chaleur puisqu'ils n'arborent aucune plume sur leurs têtes? Nous, on peut se vêtir, mais pas eux. Il fait 0 degrés Celsius avec un sérieux facteur éolien tout de même.

Le Sentier des Battures à peine dégelé


Le marais à scirpe toujours sous la neige et le cap des Roches derrière

Marchant sur le trottoir désert de monde, le vent siffle durement dans nos oreilles. Quelques caquètements proviennent de braves Bernaches du Canada fraîchement arrivées du Sud et qui se font entendre par intermittence au travers des rafales de vents. Non loin de la plate-forme d'observation, je détecte un groupe de goélands qui sont couchés sur un bloc de glace à l'entrée de l'anse. Ne voulant pas les effaroucher, nous les observerons d'où nous sommes. Germain installe le télescope pendant que je les regarde aux jumelles. Ah? Deux goélands foncés dans le groupe... Le premier me semble petit et le deuxième est de taille normale. Du Goéland marin... Pour le plus petit, je me dis que c'est probablement une femelle Goéland marin, m'étant déjà fait avoir dans le passé à quelques reprises, en pensant à une autre espèce. Soudain, le visage de Germain s'illumine. Tout souriant, il m'invite à regarder dans le télescope sans me dire de quoi il s'agit. Du haut de mes orteils, je jette un oeil dans l'oculaire du télescope. Il y a un moment de silence dans ma tête pendant que le vent hurle autour. Arborant un sourire à mon tour, je m'exclame : « Hé! C'est un Goéland brun! » Cette fois, c'est mon hyper-vigilance qui m'a joué un tour! C'était vraiment ça, cette fois! Heureux comme des papes, nous nous dirigeons doucement vers la plate-forme d'observation afin de nous approcher du groupe de goélands qui nous a à l'oeil.

La plate-forme d'observation au loin


L'Anse-aux-Foins à peine dégelé

Sur notre promontoire en bois, nous limitons nos mouvements car certain goélands sont débout sur leur bloc de glace et nous examinent avec suspicion. Finalement, après quelques minutes, ils se calment et se remettent en mode repos. Ils n'ont pas vraiment le choix puisque la marée est haute et n'ont pas accès aux battures afin de s'alimenter. En identifiant chaque goéland, nous sommes réjouis d'observer six espèces de laridés qui sont devant nous : Goéland à bec cerclé, Goéland argenté, Goéland arctique, Goéland bourgmestre, Goéland marin et le Goéland brun! Quant à ce dernier, nous nous délectons visuellement de cette espèce qui est toujours rare dans la région. Nous trouvons très beau cet adulte avec son plumage charbonné presque noir et ses pattes jaunes. Pendant une demi heure, nous l'observons sous toutes ses coutures. Ce n'est vraiment pas facile, car en effectuant de l'observation sur place, nous grelotons de froid. Et ce vent impitoyable qui nous transperce! Ouf! Et je n'exagère même pas! Je vous présente deux vidéos du Goéland brun et de son interaction avec les autres laridés :

 Le Goéland brun avec des Goélands arctiques


Le Goéland brun agité

Assise sur le banc, j'observe l'oiseau au télescope. Ça brasse sous mon fessier d'une façon constante. Pensant d'abord que c'était le vent qui brassait la structure en bois, je me lève subitement la tête pour regarder Germain. Ne se contrôlant plus, il grelotte à mes côtés! C'est lui qui fait bouger le banc! Rendu là, je crois qu'il vaut mieux rentrer à la maison. Moi aussi je suis sur le point de perdre contrôle de ma chaleur corporelle, du moins de ce qui en reste. Nous quittons alors le site et le fameux goéland. Au bout du compte, la journée fut tranchée en deux. Le matin ce fut les mangeoires et la fin d'après-midi, ce fut le terrain. Nous rentrons donc à la maison, satisfaits de notre excursion, où un souper chaud nous réchauffera. Mon esprit en maintenant en paix.

Germain avec son visage rougi par le froid

samedi 5 avril 2014

Club piscine Cormier

J'avais hâte à ce jour... Nous sommes le samedi le 5 avril 2014. Ce matin, les nombreux Tarins des pins se ruent aux mangeoires pour obtenir leur ration de graines car aujourd'hui, il ne fait pas très beau. Le ciel est tristounet et des gouttes de pluie tombent par intermittence. La bonne chose dans cette histoire est qu'une mare s'est formée tout près de la galerie chez moi due à l'eau de fonte. Et comme il s'agit de la première fois où l'eau sous forme liquide est disponible ce printemps, les tarins ont célébré cette occasion en prenant un bain collectif. Je suis donc sortie dehors pour les attendre en me faisant oublier jusqu'à ceux-ci reviennent. C'est touchant et drôle à la fois de les voir se débattre les ailes dans cette mare comme de petits démons dans l'eau bénite! Je souris à les observer et à écouter le frétillement de leurs ailes tout en les filmant. Quel moment craquant! Dans la première vidéo, prenez soin de remarquer le tarin très jaune dans le haut du cadre du film. Il s'agit d'un tarin de forme verte!


 Club piscine pour tarins


Que c'est bon!

Ça c'était ce matin. Au cours de l'après-midi, Germain et moi effectuons une promenade du côté du Lac Saint-Jean, question de célébrer à notre façon l'arrivée du printemps. Nous filons donc vers le Grand Marais de Métabetchouan. Allons voir en quoi il retourne à ce marais en ce début d'avril. Nous sentons monter en nous l'effervescence du printemps et l'appel des oiseaux migrateurs. Voilà! Nous empruntons le rang Sainte-Anne qui borde le marais. Nous avons hâte de voir ce qui se cache dedans...

Le désert blanc du Grand Marais

Soupir. Le désert. Tout est gelé au grand complet. Même pas un petit chenal d'eau. Rien. Nada. Nothing. De la neige, de la glace, du vent, du froid, l'Arctique quoi. Pas d'autres commentaires.

Devant cet état de fait, nous rebroussons chemin et bifurquons vers Alma. Une balade dans le chemin de contournement Maurice Paradis a quand même été profitable, ornithologiquement parlant. À cet endroit, nous avons recensé un grand groupe de Corneilles d'Amérique dans un champ. Bien franchement, je me demande comment elles survivent puisque les champs sont encore très enneigées.

Groupe de Corneilles d'Amérique

Sur ce même chemin, nous avons ensuite été étonnés par le nombre de Jaseurs boréals que nous estimons à 2 500! Ceux-ci faisaient des allers et des retours entre des peupliers et des arbres fruitiers, ces derniers dissimulés dans la nature. Les entendre siffler à l'unisson était très impressionnant! Par la suite, nous sommes retournés à la maison, un peu bredouille mais tout de même content de notre sortie. Faut attendre que Mère Nature soit prête pour faire migrer les oiseaux vers le Nord!

 Le grand rassemblement de Jaseurs boréals


Un peu de repos au bout des branches