Par Claudette Cormier

vendredi 4 octobre 2013

Brume d'Angleterre

Durant la fin de semaine dernière, soit le 29 septembre 2013 dernier, Germain et moi avons le goût d'effectuer une excursion aux passereaux. De toute façon, la brume est si dense que nous ne pouvons en aucun cas faire de l'aquatique. Où aller? Germain propose la halte routière Valin à Canton-Tremblay située à quelques kilomètres de notre résidence. C'est d'accord pour ce site! En roulant en voiture, nous devons ralentir la vitesse de croisière, le brouillard nous empêchant de voir loin devant. Enfin! Nous voilà rendus à la halte routière. Hummm... Soudain, un petit doute m'assaille et je me demande si nous allons voir les passereaux finalement.


Voici la halte routière


La vue sur la rivière Saguenay


Un Goéland à bec cerclé seul dans la brume

Avec ce doute en tête, nous empruntons tout de même le sentier qui longe la rivière Saguenay qui abrite une forêt mixte et de nombreux fourrés d'arbustes. Nous marchons sur des tapis de feuilles mouillées et le seul son que nous entendons à part nos pas sont les feuilles qui tombent des arbres. Ouais! Pas fameux jusqu'à date. Nous poursuivons le petit chemin de terre qui est passablement rongé par l'érosion à certains endroits. Puis nous entendons des petits cris d'oiseaux au loin. Il y a au moins des Mésanges à tête noire, des Roitelets à couronne rubis et des Bruants à gorge blanche. Bien beaux ces oiseaux, mais nous aimerions que ça brasse un peu plus. Bon sang! Cette brume nous colle à la peau.


Une partie du sentier


Germain qui observe des passereaux


La canopée embrumée


Arrivés au bout du sentier, nous nous regardons. Le regard complice entre nous a tout dit. Pas fort ce matin, hein?. Nous rebroussons chemin à l'inverse. Une excursion bien courte faut-il le préciser... Sur le sentier, nous entendons soudain des cris d'Oies des neiges qui volent dans la brume au-dessus de nos têtes. Sapristi! Ont-elles un radar pour circuler dans cette nappe brumeuse? On n'y voit strictement rien.


Oies des neiges volant dans la brume


Dans le petit chemin, nous voyons quelques passereaux circuler entre des bosquets. Bon, enfin! Nous allons pouvoir nous exercer un peu avec nos jumelles. Roitelets, d'accord... Voilà d'autres mésanges. Ah? Des parulines et d'autres bruants. Et celui-ci? Oh! Un Viréo à tête bleue! Sur la pointe des pieds, je m'avance vers lui et prend un petit clip. Contents d'avoir au moins vu ce viréo, nous mettons fin à notre excursion à cet endroit. D'un pas plus rapide, nous nous dirigeons vers le stationnement.


Le Viréo à tête bleue


Notre gros soleil de ce matin


Germain qui m'attend au stationnement


Pour moi, la brume de ce matin me rappelle les films d'épouvantes où l'on aperçoit dans les forêts d'Angleterre cette couche épaisse blanchâtre et humide. Chaque son ou chaque mouvement dans la forêt devient une menace potentielle où un zombie peut apparaître à chaque instant. Une feuille qui tombe bruyamment tout près peut nous faire sursauter d'horreur. L'ambiance porte à cela et nous confronte à nos peurs. Pouf! Je sors de mon scénario mental et reviens subitement sur terre. La vraie peur réside sur la route Tadoussac alors que nous apercevons à la dernière seconde les voitures qui passent. Prudemment, nous nous dirigeons vers Saint-Fulgence.


La route Tadoussac

Nous tentons notre chance sur la piste cyclable en espérant y recenser plus de passereaux. Sur le stationnement, clac! clac! Nous fermons les portières du véhicule et écoutons les environs. Pas un son, pas un cri d'oiseau... Pff! J'ai bien l'impression que nous serons quitte pour prendre une autre marche de santé. Et cette brume! Va-t-elle finir par sublimer celle-là?


La piste cyclable dans le brouillard


Nous parcourons la piste cyclable et disparaissons dans la brume et dans le silence. Un arrêt par ici, un arrêt par là... Vraiment, la faune ailée brille par son absence. Nous avons beau fouiller chaque bosquet, écouter le long du marais de Canards Illimités, nous demeurons pénard. Le désert total... Bon, d'accord. Il y avait quand même quelques mésanges, geais, parulines et bruants, mais rien pour contenter nos âmes d'ornithologues. Cependant, il y une chose qui nous a vraiment impressionnés ce matin. Ce sont la multitude de toiles d'araignées. Je n'ai jamais vu autant de toiles d'araignées de ma vie! Visible par la rosée, elles étaient partout, seules ou en groupes, au sol ou accrochées après les branches d'arbres. La petite brise faisait bouger ces beaux tricots argentés, perlés de gouttes d'eau. Émerveillée devant ces capteurs d'insectes, j'ai oublié ma frustration de ne pas observer des oiseaux. C'était vraiment beau!


Groupe de toiles d'araignées


Une des jolies toiles

L'heure du midi arrive et bien franchement, notre liste d'espèces d'oiseaux est loin d'être satisfaisante. Nous rebroussons chemin un peu déçus de ces deux excursions manquées où nous n'avons guère levés nos jumelles. Mais comme on dit, une fois n'est pas coutume! Alors que nous sommes sur le point de quitter la piste cyclable, un rayon de soleil perce enfin la brume, comme pour nous taquiner avec un clin d'oeil. Pff! En voilà des manières! Lorsque nous arrivons à la maison, la brume d'Angleterre s'est complètement volatilisée pour laisser sa place à un soleil magnifique! Ah! Parfois, la nature a le don de nous jouer de vilains tours! Mais ce sera partie remise.


Un rayon de soleil qui perce la brume

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