Par Claudette Cormier

mercredi 16 février 2011

En fin de semaine dernière

Samedi et dimanche dernier (12 et 13 février), il y a eu de l’action ornithologique ! Par la fenêtre du salon où je peux observer au télescope la polynie au large de la flèche littorale de Saint-Fulgence, un Faucon gerfaut de forme brune était posé très au large, sur une plaine de glace. Puis, d’un coup d’aile puissant, il s’est envolé pour ralentir son vol au-dessus de la tête des Grands Harles nageant nerveusement dans le plan d’eau. C’est la quatrième fois que je vois cet individu au cours de l’hiver. Puis, au bout de la flèche, un mince filet d’eau abritait une soixantaine de Grands Harles, quatre Garrots à œil d’or, un Garrot d’Islande mâle ainsi qu’une Macreuse brune mâle. Les oiseaux étaient très à l’étroit dans cette bande d’eau où montait de la fumée de mer, parfois balayée par le vent. Le Garrot d’Islande, observé depuis le début de l’hiver, hiverne dans la polynie avec les autres canards plongeurs. Par contre, la macreuse est arrivée en catastrophe au début janvier. Je la croyais partie au fleuve, mais la surprise était totale en fin de semaine lorsqu’elle a été repérée à nouveau. Il s’agit d’une première tentative d’hivernation pour cette espèce dans la région.

Les Tarins des pins sont complètement fous ! Jusqu’à 150 individus bouffent tout sur leur passage. En  fin de semaine, Germain et moi nous sommes amusés à nourrir les tarins dans nos mains tout en se filmant l’un et l’autre. Il y a eu un tarin particulier coopératif qui s’est laissé caresser alors que mon nez frôlait les plumes de son flanc. Ce foutant de moi, il n’avait de l’intérêt que pour les graines de tournesol.



UN BEC ESQUIMAU AVEC UN TARIN


Ensuite, le lundi 14 février, jour de la Saint-Valentin, je me suis fait Valentine pour les nombreux tarins en leur offrant de mes mains du tournesol. Au début, les oiseaux étaient perchés en bouquet au sommet d’un bouleau proche de moi. Il faut savoir que les Geais bleus contrôlent le territoire en lançant des cris ou en fonçant sur les groupes de tarins dans le but de les faire fuir. Par contre, quand je suis présente, les geais déguerpissent au plus grand bonheur des tarins. À ma sortie, j’avais des oiseaux en mains après trente secondes. C’est pour dire qu’ils avaient hâte de manger ! Ils se posaient sur ma tête, sur mes bras, sur mes épaules, s’accrochaient au col de mon veston et se chamaillaient pour se tailler une place dans mes deux mains. Je peux affirmer que j’ai vécu un pur bonheur de trois quarts d’heure à imiter une mangeoire. J’étais seule avec cette bande d’affamée. Lorsque je suis parmi les oiseaux et qu’un contact direct se fait, j’entre dans une sorte de transe légère où le temps n’existe plus. Je suis toujours impressionnée par leurs familiarités, leurs plumages brillants, leurs petits caractères chicaniers, leurs cris perçants et le son du frétillement constant de leurs ailes. À ce moment, j’entre en communion avec eux. Je suis dans leur monde. Dans leurs minuscules yeux noirs, j’y vois la détermination, la faim, l’agressivité, la peur et la curiosité. Je les aime tellement ! Ensuite, en rentrant, j’ai filmé des séquences vidéo de ce groupe de tarins en action que je m’empresse de partager avec vous !






LES TARINS AFFAMÉS EN ACTION

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